Amalia Debarges : « Je stressais pour ce week-end »

Crédit photo Nicolas Mabyle - DirectVelo

Crédit photo Nicolas Mabyle - DirectVelo

À côté des larmes mêlées au sourire pour Amandine Muller, bandages sur les bras, et Célia Gery, touché au poignet et la mine un peu basse malgré le succès, il y avait au moins une médaillée pleinement comblée, sans mauvaises notes. Amalia Debarges a remporté le sprint de ce qu'il restait du groupe des favorites pour s'adjuger la médaille de bronze, ce dimanche, sur la course Juniors Femmes du Championnat de France d'Altkirch (voir classement). Tout sourire et pleinement comblée, elle a confié sa grande joie à DirectVelo, elle qui est pourtant arrivée pleine de doutes en Alsace.

DirectVelo : Pour toi, cette médaille a une vraie bonne saveur !
Amalia Debarges : Je suis super contente, ça fait quelques années que je ne suis pas très loin mais pas sur le podium. Et j'y assiste à chaque fois avec Célia (Gery), donc j'y montais quand même mais pas pour moi (rires). Ces dernières semaines étaient compliquées car je suis tombée à Gand-Wevelgem, et pourtant j'arrive à finir la course et à faire 3e, c'était un exploit. J'ai eu une contusion aux côtes donc je n'ai pas forcément pu rouler. J'ai fini super loin au Gévaudan, je n'arrivais pas du tout confiante. Mercredi, je faisais mon premier chrono. En guise de première expérience je ne m'attendais pas à finir tout devant mais pas si loin non plus. Je n'avais pas les jambes donc je stressais vraiment pour ce week-end. J'ai bien senti au déblocage que ça allait mieux, et j'étais rassurée au fil des tours. Il restait une place sur le podium, c'était à nous de l'avoir. On s'est bien organisées et c'est cool de montrer qu'on est là.

C'était le plan de faire la course si vite ?
Que Célia parte d'aussi loin, ce n'était pas prévu. Mais qu'on fasse le tri dans la première bosse, oui. Après, on savait que Célia était forte. Il n'y avait pas photo. On ne pensait pas que ça partirait plus tôt même si on a vu les autres courses. On pensait faire un tri par l'arrière, Célia ne devait pas s'y attendre non plus. Elles se connaissent bien avec Amandine (Muller) donc ça a dû bien fonctionner et on a fait barrage avec Grand Est. Ça a temporisé et au moment de la chute elles avaient assez d'avance.

As-tu été mise au courant de cette chute ?
On a entendu au bord de la route qu'il y avait une chute à l'avant. On a un peu mal compris parce qu'on nous a dit qu'une fille n'était pas repartie. On cherchait à savoir s'il fallait rouler ou pas. Au bout d'une dizaine de minutes on a compris qu'elles étaient toutes les deux reparties, et en même temps on n'a vu personne sur le bord de la route. Donc ça a été compliqué mais on l'a su quand même.

« JE DONNE TOUT JUSQU'À FINIR ÉCROULÉE »

Le fait de faire équipe avec Célia Gery t'apporte quoi ?
J'ai commencé à quatre ans et demi donc c'est ma treizième année. Je connais Célia depuis 2015, on s'est rencontrées super tôt. J'ai souvent fini 2e (sourire). Mais je l'ai battue une fois, à Montpinchon en Cadette 2. Elle fait 2 juste derrière. Le fait que Célia soit forte nous donne envie de s'entrainer et se dire qu'un jour on va la battre. Un jour comme aujourd'hui, ce n'était pas du tout l'objectif en étant sous le même maillot. Au premier tour, Léane Tabu a mis une attaque, les filles d'AURA n'étaient pas trop là pour rouler, Célia m'a appelée et j'ai bouché. Ces dernières années peuvent créer de la rivalité, mais là on court tout le temps ensemble avec le comité ou l'équipe de France.

Tu as déjà fait parler ta pointe de vitesse plusieurs fois...
Je suis sprinteuse-puncheuse, je passe plutôt bien les bosses. J'ai bien vu sur le Gévaudan que quand ça commence à être long j'ai plus de mal. Mais en même temps je n'étais pas en forme. Depuis toute petite j'adore les sprints, les efforts lactiques. Quand ça commence à être long j'aime moins, mais je sais que dans le dernier kilomètre, je débranche et je me dis que je n'ai plus qu'un sprint à faire, je ne réfléchis plus à ce qu'il peut se passer après. Je donne tout jusqu'à finir écroulée.

Tu parlais de premières fois, jusqu'à cette médaille ce week-end. Comment vis-tu toutes ces nouveautés ?
Je suis super contente depuis le début de saison. Je ne m'attendais pas à être aussi forte quand je suis arrivée au Binda. L'année dernière, dans les bosses j'étais en train de mourir (rires). Cette année je n'avais pas l'impression que ça allait si vite, mais c'est juste moi qui avais progressé. J'étais plutôt confiante malgré la chute qui ne m'a pas rassurée. Dans ma vie personnelle aussi il s'est passé des choses ces derniers temps. Donc ça fait du bien au moral.

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