Léo Busson : « Je voulais prouver que j’étais là »

Crédit photo Nicolas Mabyle / DirectVelo

Crédit photo Nicolas Mabyle / DirectVelo

Léo Busson est soulagé. Convaincu de pouvoir réaliser de gros résultats pour ses débuts chez les Juniors - après avoir collectionné six bouquets l’an dernier dans la catégorie Cadets -, le sociétaire du VC Annemasse n’était pas encore parvenu à briller au niveau national, en cette première partie de saison, malgré de bons résultats à l’échelle régionale. Régulier tout au long de la Flèche Ardéchoise, le Haut-Savoyard - résident de Marignier - s’est finalement imposé au sprint massif, dimanche après-midi, dans les rues d’Aubenas (voir classement). L’occasion pour DirectVelo de faire le point avec celui qui a fêté ses 17 ans samedi, durant l’épreuve, et qui s’est ainsi offert un joli cadeau d’anniversaire.

DirectVelo : C’est ton premier gros week-end au niveau national chez les Juniors !
Léo Busson : Je voulais absolument claquer une Fédérale Juniors en J1. Mais je n’étais pas très confiant car je suis tombé sur les deux manches de Coupe de France avec le Comité AURA, à la Pévèle puis sur la Côte d’Or Classic. Ce n’était pas vraiment agréable… J’avais pris un coup sur la tête. Moralement, c’est compliqué, on peut vite se dire qu’on n’a peut-être pas le niveau. Au Comité, on comptait sur moi pour aider le collectif et je n’ai rien fait… Alors je voulais prouver que j’étais là. Faire 9 le premier jour, c’était déjà pas mal mais je voulais faire encore mieux aujourd’hui (dimanche). En plus, même si j’avais gagné tout récemment à un niveau moindre, je n’avais pas encore un seul résultat correct sur ma fiche DirectVelo (sourire). Les seuls résultats affichés étaient justement ces abandons à la Pévèle et à la Côte d’Or Classic, je savais qu’il fallait marcher en Fédérale pour que ça figure dans ma fiche alors je voulais vite rétablir la situation. Et c’est chose faite, ça me fait plaisir.

As-tu été surpris de voir un peloton si imposant se jouer la victoire au sprint ?
J’ai passé le gros GPM en trentième position mais dans la descente, j’ai eu un peu peur. Il commençait à pleuvoir et on virait à 60 km/h dans chaque virage. Je ne voulais pas jouer ma vie dans cette descente. Je me suis retrouvé dans un deuxième peloton au bas du GPM mais j’ai réussi à boucher l’écart avec deux-trois autres gars. Dans le final, je me doutais que ce serait une arrivée à 80 mecs, ça ne m’a pas surpris, je l’ai vu venir. Je me doutais qu’on allait reprendre l’échappée. Il s’est mis à pleuvoir une nouvelle fois dans le final, j’avais toujours peur car j’étais gonflé à sept bars, comme pratiquement tout le monde j’imagine, et je sentais que je glissais dans chaque virage.

« SI JE PASSAIS LE DERNIER GROS VIRAGE EN TÊTE… »

Comment as-tu géré ton sprint ?
J’ai viré en cinquième position au dernier virage. J’ai pris un virage assez osé, ce qui m’a permis de passer devant puis j’ai lancé à 300 mètres de la ligne. Ensuite, il n’y avait plus qu’à appuyer le plus fort possible jusqu’à l’arrivée. Personne n’a pu me remonter.

L’arrivée était la même que celle de samedi, ce qui t’a sans doute aidé à prendre des repères ?
Je manquais de repères sur le premier sprint, même si j’ai quand même fait 2e du sprint du peloton (9e du Prix du Conseil départemental de l’Ardèche derrière une échappée de sept coureurs, NDLR). Cette fois-ci, effectivement, je savais exactement comment prendre les derniers virages, en quelle position etc. Je me doutais que si je passais le dernier gros virage en tête, je ne serais pas loin de la victoire.

« ON NE PART JAMAIS DANS CETTE OPTIQUE-LÀ »

Faut-il s’attendre à te voir régulièrement patienter jusqu'à un éventuel sprint massif tout au long de la saison, ou envisages-tu de te montrer également offensif ?
Mon coéquipier Thibault Delerce m’a déjà emmené sur un sprint que l’on a gagné. Bien sûr, je sais que je peux faire la différence au sprint massif. Mais avec le club, on ne part jamais dans cette optique-là, même si on sait que j’ai une bonne pointe de vitesse. Un sprint massif reste toujours aléatoire, il y a le risque de me faire enfermer, d’avoir n’importe quel problème… Jouer le sprint, c’est quelque chose qui ne se décide généralement que dans les tout derniers kilomètres, s’il n’y a pas d’échappée. Mais avant ça, c’est carte blanche pour tout le monde pour aller dans les coups. Moi le premier, j’ai essayé ce week-end mais on ne m’a pas laissé sortir.

Après quoi vas-tu courir ces prochaines semaines ?
Cette Flèche Ardéchoise était déjà un vrai objectif. Mon entraîneur, Alban Comparat, m’avait rappelé que notre club d’Annemasse a l’habitude de bien marcher ici. On avait déjà gagné en 2017 et 2018 sur cette dernière étape (par deux fois avec Corentin Lesage, NDLR). C’est donc déjà une bonne chose de faite, on peut être contents de ça. Pour la suite, le week-end à Olliergues devrait aussi être intéressant. Il y aura encore un chrono qui m’intéresse, j’espère y performer. J’essaierai de me tester aussi sur les étapes en ligne qui ont l’air difficiles.

 

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