La partie de manivelles d’Ilan Larmet et Baptiste Veistroffer

Crédit photo Michaël Gilson - DirectVelo

Crédit photo Michaël Gilson - DirectVelo

Dès le lever du drapeau de la deuxième étape du Tour de Bretagne entre Sibiril et Melgven, Ilan Larmet a pris la poudre d’escampette. “C’est parti super fort dès le kilomètre 0. Au début, le peloton ne voulait pas me laisser partir. J’ai réattaqué et ils m’ont laissé partir tout seul. J’ai vu qu’ils ont tout de suite arrêté de rouler. Je me suis dit que j’étais parti pour un moment“, déclare au micro de DirectVelo le sociétaire de Dinan Sport Cycling qui a été rejoint par Baptiste Veistroffer (VC Pays de Loudéac) et Pierre-Pascal Keup (Lotto Kern-Haus). “Baptiste était avec moi l’année dernière. Je savais que c’était un bon rouleur. Ça pouvait aller assez loin“.

« JE SUIS AMATEUR DE CES EFFORTS-LÀ »

Au bout de 25 kilomètres, le trio comptait déjà plus de 6’20“ d’avance. “L’étape de demain (jeudi) fait assez peur. Il y avait moins de volontaires pour aller à l’avant. Les équipes souhaitaient plus contrôler la course pour une arrivée massive parce qu’il n’y aura pas beaucoup d’occasions. Ça a favorisé une petite échappée. Petite ou grande, ça me correspond“, explique Baptiste Veistroffer. Puis, l’écart a baissé jusqu’à se stabiliser aux alentours de quatre minutes jusqu’à environ 60 bornes du terme. “On a essayé de garder le même écart. On a commencé à accélérer dans les 50 derniers kilomètres“, confie Ilan Larmet. Lorsque le peloton a mis en route.

Dès le premier des cinq tours de circuit, le duo breton s’est délesté de l’Allemand Pierre-Pascal Keup. Puis, à l’entame de la rotation suivante, alors que l’avance n’était plus que de deux minutes environ, Baptiste Veistroffer est parti tout seul. “J’ai vu que le peloton passait la cuvette bien plus vite, on perdait facilement 10-15 secondes. J’ai poursuivi mon effort, je suis amateur de ces efforts-là. Il fallait relancer, je sentais que j’avais encore de la force. Dans ma tête, j’y croyais mais une partie de moi savait que ça allait être compliqué. Qui ne tente rien, n’a rien“, avoue l’ancien triathlète Baptiste Veistroffer. De son côté, Ilan Larmet n’a pas insisté pour le suivre. “Je ne préférais pas. Je savais que ça allait être compliqué, on a passé toute la journée devant. Pour faire un numéro comme ça à la fin, ça aurait été compliqué“.

L’athlète de 22 ans a finalement été repris par son ancien compagnon de fugue, ainsi que par deux autres concurrents, lors de l’avant-dernier tour. “Quand j’ai entendu que je n’avais plus que 25-30 secondes, j’ai su que ça allait être difficile. Ce n’était pas un circuit pour un homme seul, dommage. Une fois que je me suis fait reprendre par la contre-attaque, je me suis relevé parce que le Tour de Bretagne n’est pas fini“. Ilan Larmet et ses deux compères ne comptaient que 15 secondes de marge sur un peloton lancé à toute allure. Ils se sont fait avaler peu après.

« FAIRE LA COURSE AVEC LES COSTAUDS »

Que ce soit pour l’un ou pour l’autre, le bilan est positif. “Je connaissais bien les routes, j’ai savouré ma journée tout en montrant le maillot de Loudéac. Quand je faisais du triathlon, je m’entraînais beaucoup dans le coin, ça m’a fait plaisir de retrouver ces routes“, glisse Baptiste Veistroffer qui récupère le maillot de meilleur grimpeur. De son côté, Ilan Larmet a pris le paletot des sprints intermédiaires et surtout 9 secondes de bonification, ce qui lui permet d'être à la 3e place au classement général (voir ici). “C’est une bonne journée. Hier, j’avais pris une cassure. Je repasse devant les gars qui étaient dans le même temps que le premier“.

Il va essayer de garder son rang. “Je ne pense pas retourner dans de longues échappées. Désormais, je vais essayer de faire la course avec les costauds. Sur les deux prochaines étapes, on va vite savoir si ça le fait ou pas. L’idée serait une victoire d’étape ou un Top 10 au général“. Concernant Baptiste Veistroffer, il va se mettre au service du collectif lors des deux prochaines journées avec un profil plus escarpé notamment vendredi avec la côte de Cadoudal. “J’aurais sans doute ma chance plus tard sur des étapes avec un peu moins de relief“.

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