Donavan Grondin, un meilleur grimpeur au bord du hors-délais

Crédit photo Nicolas Mabyle / DirectVelo

Crédit photo Nicolas Mabyle / DirectVelo

Le début de Critérium du Dauphiné (2.UWT) de Donavan Grondin est particulièrement riche en émotions. À l’attaque dimanche lors de la première journée de course, il avait profité de sa présence dans l’échappée pour s’emparer du premier maillot bleu à pois blancs de meilleur grimpeur. Ce qui lui a donc valu les honneurs du podium protocolaire devant le joli Lac de Chambon, dans le Puy-de-Dôme. Désireux de faire briller ce maillot distinctif, le Réunionnais est reparti à l’avant au début de la deuxième étape. Histoire de conforter son avance au classement et se projeter plus loin dans la semaine avec ce maillot. “L’objectif était de repartir dans l’échappée pour prendre des points. J’ai réussi à faire les deux premiers grimpeurs”. Mais ces efforts répétés ont coûté cher au coureur du Team Arkéa-Samsic, victime de crampes dans le final et qui s’est retrouvé seul devant la voiture balai au cœur de l’avant-dernier tour du circuit final. Soit à une cinquantaine de bornes de l’arrivée.

“Arrivé sur le circuit, j’ai chopé des crampes aiguës. Franchement, c’était une de mes pires journées sur un vélo. C’est la première fois que ça m’arrive, je ne pouvais même plus pédaler. Je me suis assis par terre au moins trois-quatre minutes”. Dans ces conditions, il a très vite su qu’il allait passer plus d’une heure et demi de course seul à l’arrière. “J’étais concentré sur les délais, c’est tout ce qui comptait. Mon entraîneur me donnait les infos. Vu l’allure à laquelle je roulais, il était impossible que je reprenne quelqu’un. Je savais que j’allais finir tout seul”, raconte-t-il à DirectVelo après la course.

41 SECONDES DE MARGE SUR LA LIGNE

Très vite, le pistard de 22 ans a compris qu’il lui serait compliqué de rentrer dans les délais. “Au niveau physique, c’était super dur. J’ai tout donné jusqu’au bout. Dans le final, je regardais souvent mon compteur. C’était un compte à rebours. Je savais que je ne devais pas dépasser les 23’30” de retard environ… Je l’ai fait, c’est bien”. En effet, Donavan Grondin est parvenu à rentrer dans les délais pour… 41 secondes ! Après avoir pris le temps de rapidement souffler au terme de cet effort intense, mais tout de même pressé par le temps et par les obligations du podium protocolaire, il est finalement (vite) monté sur la boîte pour se voir remettre un nouveau maillot de meilleur grimpeur après avoir demandé à pouvoir s'asseoir quelques instants. 

“C’est une grande course, ma deuxième course par étapes WorldTour après Tirreno. Je me devais de continuer par respect pour l’épreuve ou pour l’équipe, qui m’a fait confiance en me mettant sur cette épreuve-là. Je suis content d’être encore là et d’avoir le maillot pour une nouvelle journée”. Après avoir passé 110 km à l’avant dimanche et environ 90 de plus ce lundi, pas sûr en revanche qu’il trouve encore la force de remettre le nez à la fenêtre lors de la troisième journée de course.

 

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