Louis Leidert a coché toutes les cases

Crédit photo Nicolas Mabyle / DirectVelo

Crédit photo Nicolas Mabyle / DirectVelo

C’est un coureur qui ne passe jamais à côté. Incroyablement régulier tout au long de la saison 2023, bien qu'il assure s’entraîner beaucoup moins que la plupart de ses adversaires “qui roulent déjà comme des pros alors qu’ils ne sont que Juniors”, Louis Leidert est l’un des nouveaux grands espoirs du cyclisme allemand. Originaire de la région de Francfort, d’abord coureur à pied - sa mère faisait de l’athlétisme -, le J2 s’est mis au cyclisme sur les traces de son frère aîné. “C’est du classique, on veut toujours faire comme son grand-frère”, sourit pour DirectVelo celui qui a directement accroché à la discipline.

L'IDÉE DE SE FOCALISER SUR LE CHRONO… AVEC UNE MÉDAILLE MONDIALE AU BOUT

Musicien durant son temps libre - adepte du synthétiseur et du violon, amateur de musique classique -, Louis Leidert a, jusqu’à l’été dernier, toujours privilégié les études. Alors il a pris le pari de se spécialiser dans l’exercice du contre-la-montre. “En passant beaucoup de temps sur mes études, et en n’ayant pas la capacité de passer des dizaines d’heures sur le vélo par semaine, je me suis demandé ce qu’il était le plus pratique de travailler très rigoureusement malgré tout. Et j’ai tout de suite pensé au chrono”. Dès la fin de sa première saison Junior, il se met en tête de performer à Glasgow, lors du Mondial chrono de 2023. “C’est quelque chose que j’avais en tête depuis le début de saison et même depuis l’année dernière. J’ai travaillé pour ça, sur et en dehors du vélo. J’ai fait des tests sur la piste et je me suis focalisé sur cet objectif”. Mission accomplie durant l’été avec une médaille de bronze face aux meilleurs mondiaux.

Cette saison, Louis Leidert a coché toutes les cases. Outre cet objectif de podium au Mondial et son envie d’être très régulier, il s’était lancé le pari de remporter une manche de la Coupe des Nations. “Je pensais surtout à la Course de la Paix mais avec mes examens quasi simultanément, ça n’a pas été simple”. Tout de même bon 8e de l’épreuve tchèque, il remporte le LVM Saarland Trofeo, un mois plus tard. “Une fois que j’ai fini les cours, après la Course de la Paix, j’ai couru sans pression. Naturellement, sans vraiment pouvoir l’expliquer. Et ça a bien marché d’entrée avec cette victoire au Saarland”.

DIRECTION LA NOUVELLE RÉSERVE DE LIDL-TREK

Vainqueur du LVM Saarland Trofeo, médaillé lors des Championnats d’Allemagne sur route (2e) et contre-la-montre (3e), médaillé de bronze au Mondial chrono, 4e du Trophée Centre Morbihan et du Chrono des Nations, 7e du Trofeo Emilio Paganessi, 8e de la Course de la Paix, 10e de la Philippe Gilbert, 13e de Paris-Roubaix, du Valromey et du Grand Prix Rüebliland ou encore 17e de Gand-Wevelgem, le coureur de la Rose Team NRW n’a jamais terminé hors du Top 20 sur l’ensemble des courses internationales qu’il a disputées cette saison. Seules exceptions : les courses en ligne des Championnats d’Europe et du Monde. “Je pense avoir été l’un des trois plus réguliers, je ne suis jamais passé à côté de la moindre course. J’ai toujours répondu présent”, insiste-t-il. La marge de progression reste, selon lui, énorme et c’est bien là le plus intéressant. “Malgré tous mes Top 10, il m’a souvent manqué un petit truc pour avoir la force d’attaquer au moment décisif et de finir le boulot. Rien qu’au niveau national, je considère que (Paul) Fietzke a été un poil meilleur que moi malgré tout”.

Pour ses débuts chez les Espoirs en 2024, Louis Leidert a très vite décidé de s’engager avec la nouvelle Continentale de Lidl-Trek. “Je voulais une équipe dans laquelle avoir directement des opportunités. Je sais que je peux encore énormément progresser dans plein de domaines. Je suis un bon puncheur, à l’aise sur les courses vallonnées car c’est l’environnement dans lequel j’ai grandi et le type de routes sur lesquelles je me suis toujours entraîné. Mais je pourrais peut-être devenir un bon grimpeur à terme. Mon seul test en montagne, c’était au Valromey. J’ai besoin de grimper plus de cols”. Ce contrat avec la réserve d’une WorldTeam, il l’a signé avant même de décrocher sa médaille à Glasgow. “Mais je me suis dit que ça ne servait à rien d’attendre d’autres coups de fil. J’étais persuadé qu’il n’y aurait pas d’autres opportunités meilleures que celle-ci”. Reste désormais le plus dur, confirmer cette très belle saison 2023 chez les grands.


Mots-clés

En savoir plus

Portrait de Louis LEIDERT