Relais mixte : Les Bleus, « à jamais les premiers »

Crédit photo Freddy Guérin - DirectVelo

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Pour le premier relais mixte européen de l’histoire, les Bleus ont triomphé sur le circuit du Coët-Roz de Pontchâteau (voir classement). "À jamais les premiers", comme le dit Hélène Clauzel, qui a été la première des Français à voir la tête de course, après que les quatre premiers concurrents ont tenu la baraque pour ne pas mettre les Bleus trop loin. "C’est le premier de l'histoire en France. C'est chouette, ça lance très bien. On a une pression supplémentaire mais ça galvanise tellement. J'ai été vice-Championne d'Europe ici, ça a été l'un des plus grands moments de ma carrière. J'espère revivre ça, et ça commence bien !", exulte la sociétaire d’AS Bike Racing. "C’est quelque chose de fou, c’est génial. Ça a une saveur particulière. On a fait la reconnaissance tous ensemble, puis un bon petit briefing. On est tous soudés et ça l’a fait. On gagne le premier, c’est cool", ajoute Rémi Lelandais.

Ce dernier a été le deuxième à s’élancer. Au moment de prendre le relais, il est alors dans le match pour la 3e place, après qu’Aubin Sparfel a lutté face aux Elites tchèque et italien, ainsi que Yorben Lauryssen, Espoir belge. "Celui qui part en premier a peut-être plus de pression, il lance la course. J’ai pu reprendre des places et du temps sur l’Italien. Je me sentais bien. C’est un effort particulier à gérer. C’est court et long à la fois, huit minutes. Je suis content de mon relais", se réjouit le coureur du Team CX TPM, qui donne finalement le relais en 2e position. Le match Italie/France débute alors, Célia Gery fait de la résistance face à Sara Casasola, pourtant Elite, avant qu’Electa Gallezot n’en fasse de même. "Il y avait l’Italienne devant moi. C’était bien de l’avoir en point de mire. Je savais où j’en étais et ça me donnait l’objectif de la rattraper. J’ai fait une petite faute au début du tour, j’ai perdu cinq secondes. Mais à la fin, j’ai réussi à lui reprendre du temps".

« IL N’Y A PAS EU GRAND-CHOSE À GÉRER »

L’Espoir française ne subit pas la pression de l’événement. "Je trouve que le fait d’être en équipe met plus de pression avant la course. Mais au moment où tu passes ton relais, ça te booste encore plus. Tu as encore plus envie de te donner car tous les autres se donnent à fond. On n’a pas le droit à l’erreur". Chose qu’Hélène Clauzel arrive ensuite à éviter. "Sur une course comme ça, j'ai déjà fait des erreurs, et sur un relais on n'a vraiment pas envie. On ne pénalise pas que soi, alors j'étais très prudente techniquement. Je sais que physiquement j'étais plus forte que l'Italienne, donc ça pouvait être un atout". En effet, la Championne de France met KO la Junior italienne. "Ça m'arrangeait d’être en 2e place, il n'y avait pas beaucoup d'écarts et moi j'ai besoin d'un point devant. Je suis partie avec moins de pression. Je me suis dit que je n'étais pas en tête et que je n'avais qu'à reprendre du temps. J'étais dans une position de guerrière donc ça m'allait bien".

Une fois l’équipe de France devant pour la première fois de la course, il n’y avait plus qu’à finir en beauté. "Je savais que plus je mettais de temps, plus c'était possible. Derrière Joshua (Dubau) devait être plus fort que les Italiens". En effet, le dernier match est tout autant déséquilibré. Déjà en tête, Joshua Dubau n’a plus qu’à faire le minimum syndical face à son adversaire Junior. "Il n'y a pas eu grand chose à gérer avec une telle marge. C'était assez facile, c'est la confiance et l'expérience qui priment. J'en ai assez pour savoir ce que j'ai à faire et ne pas faire. Il ne fallait pas prendre de risques et ne pas faire l'erreur". Pour son premier tour de l’hiver, le coureur de Van Rysel CX Racing n’a pas beaucoup douté. "C'est une marque de confiance d'être dans ce relais, c'était un plaisir. Je suis assez habitué à être tout de suite dedans niveau technique. Je suis confiant, je me connais après toutes ces années de pratique. Je suis en capacité d'assumer".

« ON EST UNE NATION QUI JOUE LE JEU »

Il le reconnait volontiers, il n’avait "plus grand chose à faire avec la marge d'avance. C'était juste de la sécurité et ne pas être en mode full attaque pour gagner des secondes". C’est lui qui a eu le privilège de savourer et lever les bras. "C'est magique. Pour un premier relais c'est dingue". Dans l’aire d’arrivée, Rémi Lelandais apprécie le spectacle. "On a tous fait un gros relais. Joshua gagne avec une bonne avance. On n’a pas eu trop de pression sur la fin, on a pu bien savourer". Electa Gallezot savoure cette première couronne européenne. "Je ne réalise pas encore. Par équipe, c’est vraiment quelque chose avec toute une cohésion autour. Le staff est encore davantage récompensé, c’est juste incroyable". Justement, c’est à l’équipe de France dans son ensemble que Joshua Dubau pense. "C'est le titre d'une équipe. Avec les six présents et tous les autres qui auraient aimé être là, mais aussi tout le staff et l'implication de François Trarieux".

L’ancien Champion de France ne manque pas d’applaudir son sélectionneur. "Il se bat corps et âme depuis des années pour s'investir dans la discipline, il fait tout ce qu'il peut pour ses athlètes et proposer des sorties. C'est la victoire de toute l'équipe de France, c'est une grande satisfaction". Après la 4e place frustrante du Mondial en janvier dernier, l’équipe de France montre qu’elle a de l’intérêt pour le relais mixte selon Joshua Dubau. "Je pense qu'on est une nation qui joue le jeu. Beaucoup veulent en faire partie et chacun est content d'y être. On a aligné notre meilleure équipe et on est fier du maillot européen. Ça lance bien le week-end". Car il faut maintenant confirmer en individuel. "On croise les doigts. Le job est fait, ça enlève déjà un poids", souffle Hélène Clauzel. Pas sûr néanmoins que ce titre en équipe suffise à contenter la maison tricolore.

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