Soren Bruyère Joumard : « C’est une pression supplémentaire »

Crédit photo Nicolas Mabyle / DirectVelo

Crédit photo Nicolas Mabyle / DirectVelo

C’est une péripétie qu’il valait clairement mieux vivre au niveau régional plutôt que le week-end prochain à Flamanville. Dimanche dernier, Soren Bruyère Joumard s’est retrouvé privé de la course à la victoire à Bourg-lès-Valence dès la première minute de course, la faute à un incident mécanique qui l’a vu se retrouver aux alentours de la vingtième position à la fin du premier tour. Malgré une belle remontée dans le final, il a échoué à la 4e place (voir classement). Mais qu’importe : le sociétaire de la formation AS Fontaine était venu en préparation de la troisième et dernière manche de Coupe de France. Lauréat des deux premières batailles à Quelneuc (Morbihan) puis à Albi (Tarn), il ne visera rien d’autre que le triplé dans la Manche, lui qui s’est déjà affirmé comme le grand favori du prochain Championnat de France. DirectVelo est parti à la rencontre de l’Isérois - originaire de Saint-Egrève, en banlieue grenobloise -, actuel meilleur crossman français de la catégorie U17.

DirectVelo : Que s’est-il passé sur ce circuit de Bourg-lès-Valence ?
Soren Bruyère Joumard : J’ai cassé ma chaîne, elle est partie toute seule, je n’ai pas compris… Je suis allé jusqu’au poste à pied, j’ai perdu énormément de temps. Je me suis dit que ça allait être compliqué mais de toute façon, ça me faisait quand même un entraînement pour Flamanville. Je voulais me mettre à bloc tout le long pour essayer de remonter le plus de places possible.

Au-delà de ce couac, tu réalises une excellente saison jusque-là ! 
J’arrive à rester plus ou moins au même niveau toute la saison. Bien sûr, comme tout le monde, je vais faire en sorte d’être au top de ma condition pour le Championnat de France. Mais là, sinon, j’arrive à rester linéaire pour les week-ends de Coupe de France etc, ça fait plaisir.

En janvier dernier, tu avais terminé 11e du Championnat de France Cadets de cyclo-cross. Tu sembles avoir passé un énorme cap pour ta seconde saison dans la catégorie d'âge !
Je suis rentré au Pôle Espoir VTT de Voiron. Je m’entraîne beaucoup plus sur le vélo maintenant, j’y passe plus de temps. Avant, comme je faisais surtout du triathlon, je passais aussi beaucoup de temps à travailler la course à pied et la nage. Je fais toujours un peu de triathlon, pendant l’été, mais l’idée est surtout de me concentrer sur le VTT maintenant.

« J’AI PEUR DE ME FOIRER LE JOUR LE PLUS IMPORTANT DE L'ANNÉE »

Tu es donc d’abord un triathlète…  
J’ai commencé par le triathlon, oui. Je me suis mis au vélo plus spécifiquement pour performer en triathlon. C’était l’idée de base. Finalement, j’ai vraiment accroché, j’ai commencé à faire des courses sur route et du cross. Ça m'a vraiment plu, alors j’ai continué. J’ai d’ailleurs fait 3e du Championnat de France de triathlon l’été dernier, c’est bien. J’ai aussi fait trois manches de Coupe de France de VTT cette année, à Guéret, Lons-le-Saunier et aux Menuires.

Avec une course de remontée à chaque fois !
Sur la première, je suis parti dans les tout derniers, 278e, comme je n’en avais jamais fait, mais j’ai réussi à remonter pas mal de monde pour finir 120e. Et pourtant, j’ai chuté et j’ai aussi déraillé deux fois. Sur ma deuxième manche, j’ai fini 62e en partant 130e. J’étais encore une fois super content. J’ai adoré l’ambiance. Puis aux Menuires, comme j’avais zappé une autre manche entre-temps, je suis reparti de plus loin mais cette fois-ci j’ai gagné cent places pour finir 48e. C’est plutôt encourageant.

Revenons à cette saison de cyclo-cross : tu as donc gagné les deux premières manches de Coupe de France. Comment vis-tu le fait d’être désormais le grand favori pour Flamanville puis pour le Championnat de France à Camors ? 
C’est plaisant d’être pour l’instant le meilleur coureur Cadet, forcément. On se dit qu’on peut jouer un truc à plus long terme, peut-être une carrière dans le vélo. On verra comment ça va se passer. Mais c’est clairement une pression supplémentaire également. Je me mets la pression avant les courses maintenant, c’est un peu dur. Si je gagne à Flamanville, ça voudra dire que j’aurai gagné les trois manches… Et j’ai peur de me foirer le jour le plus important de l’année, au Championnat de France, alors que j’ai bien couru au niveau national jusque-là. Ce serait vraiment terrible. Mais on sait qu’en cross, tout peut arriver. Une chute, un problème mécanique comme on l’a vu aujourd’hui (dimanche), ou simplement un mauvais jour, sans jambes. J’espère que ça ne m’arrivera pas.


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