Benjamin Marais : « Pour l'équipe, je ne pouvais pas faire 3e »

Crédit photo Pierre Meriau - DirectVelo

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Benjamin Marais débute sa saison 2024 plein pétrole et plein d'envie. Avec au bout de sa troisième course de l'année, la victoire à l'arrivée de la première manche du Circuit des Plages vendéennes au Perrier (voir classement). "Ça fait plaisir de commencer comme ça. L'an dernier, je n'ai pas pu gagner une course. Je n'ai pas fait de beaux résultats en dehors du Championnat de France", raconte à DirectVelo le 5e du Championnat de France Espoirs contre-la-montre à Plédran.

Pour s'imposer ce samedi après-midi chez lui en Vendée, le coureur de 21 ans n'a pas ménagé sa peine pour faire échec aux sprinteurs, avec ses derniers compagnons d'échappée. Le coureur du Vendée U a attaqué à 85 kilomètres de l'arrivée pour rejoindre Killian Boileau (Mayenne-V and B-Monbana) et Matthieu Courcelles (Paris Cycliste Olympique), en compagnie de Pierre Choblet (VC Pays de Loudéac) et Marek Kapela (Morbihan Adris Gwendal Oliveux). "Mais au bout de deux kilomètres, on n'était plus que trois car on roulait vraiment fort". Le 8e du Championnat de France Espoirs est content du tour joué au peloton. "J'y croyais quand j'ai vu l'écart à deux tours (2' à 32 kilomètres de l'arrivée, NDLR). On était dans une optique de contre-la-montre par équipes contre le peloton. C'est typique des courses amateurs, dans une course pro, ce serait rentré. Sur un parcours comme ça, j'ai du mal à y croire. On s'est tapé sur l'épaule, tous les trois après la ligne".

« J'AI CRU QU'IL M'AVAIT SAUTÉ SUR LA LIGNE »

La victoire s'est donc jouée dans un sprint à trois avec le peloton sur les talons. "Quand on a passé autant de kilomètres à l'avant, c'est difficile de dire qui va gagner, c'est à la tête et aux jambes. Il fallait être malin dans le final, j'ai commencé à ne pas trop passer de relais dans la dernière ligne droite, ça les a un peu déstabilisés. Le gars de Fybolia (Marek Kapela, NDLR) semblait le plus rapide du groupe mais il était bloqué dans la roue du coureur de Paris". Benjamin Marais, en troisième position, a l'intelligence de se décoller pour prendre de l'élan. "Avec le vent de face et l'aspiration, il revenait vite. J'ai jeté le vélo, dans ma tête c'était bon car j'avais une jambe d'avance". Mais le doute subsiste. "Jusqu'au dernier moment, je n'y ai pas trop cru, j'ai cru qu'il m'avait sauté sur la ligne. Je n'ai pas trop fêté la victoire avant l'heure". Le bonheur de la victoire est proportionnel à l'attente. "Quand j'ai su que j'avais gagné, j'étais vraiment content, pour moi, pour l'équipe et pour le staff qui m'a fait confiance une année de plus".

En effet, Benjamin Marais apporte sa première victoire de la saison à la réserve de TotalEnergies. "Pour l'équipe, je ne pouvais pas faire 3e, insiste-t-il. Cette année, nous n'avons pas de coureur au-dessus du lot, l'équipe est homogène". Pour profiter de cette cohésion, la tactique du Vendée U pour la première course de l'année sur ses terres était claire. "L'objectif était de bordurer sur la partie découverte dans les marais, dévoile l'Espoir 4, mais malheureusement on avait le vent de dos, c’était mort d’avance. Après on s’est dit qu'on allait prendre au moins une échappée". Le coureur se dévoue, misant sur ses qualités de rouleur. "C’était Kaden (Hopkins) le sprinteur de l'équipe si ça devait revenir sur nous". Ses coéquipiers ont tout fait pour favoriser la réussite de son entreprise. "Je pense que derrière ils ont fait un gros boulot, ils ont cassé tous les relais parce qu’au final ça s’est beaucoup regardé derrière. Parce qu’un peloton énervé serait revenu sur nous à coup sûr. Il s’y sont mis trop tard. S'ils avaient commencé un tour plus tôt, ça revenait sur nous".

« EN FAIRE MON MÉTIER »

Le vainqueur de la Boucle d'Artois 2022 entre dans une saison décisive pour lui. "L’année dernière n'était pas satisfaisante au niveau des résultats. Je me suis mis beaucoup à la planche pour le collectif parce qu’ils attendaient beaucoup mieux de moi. Ce sont des choses que j’avais beaucoup de mal à faire en Espoir 2 où j’ai fait une grosse saison", reconnaît-il. "Cette année, j’ai à cœur de montrer aux copains que je peux être un leader et un pilier de l’équipe. L'objectif serait de gagner régulièrement des courses. Après je suis quand même limité, je ne suis pas sprinteur, je ne suis pas explosif mais les courses amateurs font que si tu as la caisse, tu peux aller devant et faire de belles courses". Son envie est bien sûr de passer pro. "Les équipes au-dessus recherchent des coureurs capables de gagner en Elites". Si le Vendéen aimerait bien sûr franchir le Rubicon chez TotalEnergies, il ne veut pas se fermer de portes. "Si l’année prochaine, l’équipe au-dessus ne souhaite pas me prendre, j’essaierai, pourquoi pas, d’aller voir ailleurs. Mon objectif c’est d’en faire mon métier. Je sais qu’une carrière professionnelle c’est court. Mais pour moi c’est une chance de pouvoir évoluer à ce niveau. Même si une équipe d’un moindre niveau acceptait de me faire rouler, pas de soucis".

Pour sa dernière année Espoirs, Benjamin Marais insiste pour "faire de beaux résultats avec l’équipe". Pas plus tard que dimanche, pour la deuxième manche des Plages vendéennes à Montaigu. "Demain, on a à cœur de gagner encore. On est à domicile. Je suis  à 15-20 minutes de chez moi". Et pour travailler le sens collectif, si cher au  club vendéen, les coureurs vont aussi "travailler  le chrono par équipe qui va être aussi un objectif. Tous les ans on a à cœur de le gagner en Coupe de France. On a déjà fait des bons blocs de travail mais comme c’est une équipe qui est remixée encore, il faut reprendre des repères". La concurrence est prévenue. "On est capable de faire encore un bon résultat ".

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