Nicolas Boisson : « Une nouvelle approche du vélo »
Annoncé comme un espoir du contre-la-montre, Nicolas Boisson, 22 ans, retrouvera peut-être les pelotons en 2012 mais en a sans doute fini avec ses objectifs à "haut niveau". En cause, des troubles de santé qui l'ont contraint à arrêter le vélo trois mois cette saison. Le coureur du CC Etupes se confie à www.directvelo.com.
DirectVélo : Pourquoi as-tu disparu des écrans radars depuis quatre mois ?
Nicolas Boisson : J'étais en état de méforme. J'avais perdu du poids sans le vouloir, ma récupération était très médiocre et par-dessus tout je ressentais beaucoup de fatigue. J'avais des hauts et des bas. La situation durait depuis les premières courses de la saison, début février, alors que je battais des records en terme de watts à l'entraînement, un mois et demi plus tôt.
Quel était ce problème de santé ?
Mon corps ne produisait quasiment plus de testostérone ni de lactates. Les examens pratiqués ont confirmé un problème hormonal. Je suis allé consulter une endocrinologue, le Dr Martine Duclos, médecin référent de la FFC. Elle a décelé un surentraînement, ou plutôt un surmenage. En plus de cela, j'avais contracté une mononucléose, le virus d'Epstein-Barr...
Tu as donc cessé de courir mi mai ?
Oui, la Ronde Nancéienne fut ma dernière compétition. Il me fallait entre trois et six mois de repos total, sans activité sportive.
« J'ai pu passer mon Master 2 et mon BE 2 »
Comment as-tu vécu cette coupure forcée ?
La décision a été très dure à prendre. Quand tu es jeune et qu'un médecin te demande de mettre ta saison en suspens, peut-être ta carrière aussi, ce n'est pas le genre de propos que tu as envie d'entendre. Les premières semaines ont été très difficiles. Je ne voulais pas aller sur les courses car ça m'aurait fait mal au cœur, mais je suivais toujours les résultats sur internet. Heureusement j'étais bien entouré et j'avais une activité à suivre.
Tes études en Fac de sports, à Besançon ?
Oui. J'ai pu me concentrer sur mon Master 2 « Entraînement Sportif » à l’UPFR Sport de Besançon avec Fred Grappe, Alain Groslambert, Julien Pinot comme professeurs. Je suis également intervenu comme préparateur physique et assistant technique au le Pôle France de VTT, dirigé par Yvan Clolus. Et en parallèle j'ai pu passer mon Brevet d'Etat deuxième degré. Grâce à ces activités, j'ai pu garder un certain contact avec le monde cycliste.
A quoi sont dus tes problèmes de santé ?
D'abord, ils remontent à l'an passé, au moment du Tour du Pays Roannais. J'ai compris qu'il me fallait couper avant d'attaquer ma préparation hivernale, mais ma grosse fatigue n'a pas passé cette saison. Les spécialistes pensent qu'elle provient d'un surmenage.
« Capable de courir en deuxième catégorie »
Tu en as trop fait dans le vélo ?
C'est un ensemble. Il y a le vélo et la vie de tous les jours, les cours à la Fac qui recommencent tous les lundi à 8h quand on rentre tard d'une compétition la veille. Mon corps a dit "stop !". Mais je n'ai aucun regret. J'aimais le cyclisme à haut niveau et les études également : il n'étais pas question de me concentrer uniquement sur mon calendrier sportif. D'ailleurs, sans mon année universitaire, ma période d'arrêt aurait été beaucoup plus difficile à vivre.
Tu as repris les entraînements sur route il y a un mois avec le Pôle France de VTT. Quel est ton état d'esprit aujourd'hui en tant que sportif ?
Je roule avant tout pour le plaisir. J'ai forcément une nouvelle approche du vélo. J'attends des résultats d'analyses sanguines pour savoir où j'en suis. L'an prochain, je ferai toujours partie du CC Etupes. J'aimerais bien apporter de l'aide à l'équipe première, comme membre de l'encadrement. Je serai sans doute aussi coureur.
Avec quels objectifs pourrais-tu remettre un dossard ?
L'hypothèse la plus probable serait que je coure en deuxième catégorie. Je n'ai pas les points pour être en première et je n'ai pas envie d'être surclassé. Aujourd'hui, je suis capable d'atteindre sans problème une charge de travail de dix heures par semaine, ce qui est suffisant pour me faire plaisir sur des épreuves en deuxième catégorie. C'est au-delà de quinze ou seize heures que mon corps a du mal à récupérer.
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Crédit Photo : Etienne Garnier - www.velofotopro.com