Châtellerault - Trophée Crédit Agricole : Les réactions

Thibault Nuns (UV Limousine) s'est imposé dimanche sur l'épreuve Fédérale Juniors de Châtellerault, comptant pour le Trophée Crédit Agricole de la Touraine et du Poitou. Il devance le vainqueur sortant, Lorenzo Manzin (Pôle Espoirs La Roche-sur-Yon), et Baptiste Constantin (CDC Loir-et-Cher).
La course a été animée dans les deux premiers tours par trois hommes, parmi lesquels se trouvait Baptiste Constantin. Tour après tour, celui-ci perdait un compagnon d'échappé. Puis, rattrapé par un trio, les quatre hommes se disputèrent la victoire.
Le professionnel de l'équipe Saur - Sojasun, et également licencié à l'UV Limousine, Maxime Médérel, a qualifié le vainqueur de « futur grand ».

Thibault Nuns (UV Limousine)
Vainqueur de l'épreuve Fédérale Juniors de Châtellerault
« Je suis content. C'est ma première victoire de la saison.
La course est partie vite. Avec une échappée de trois coureurs. Dedans, il y avait Mathieu Morichon, que je connais bien puisqu'on est tous les deux au Pôle Espoirs de Guéret. Je savais qu'il appuyait pas mal. Donc il ne fallait pas leur laisser trop de temps... Je ne me suis pas affolé. Je suis resté caché dans le peloton. Puis à un moment, dans le grimpeur, j'ai décidé de faire l'ascension en tête, car je n'étais pas mal, et je voulais que le peloton se disloque. Ça a tout fait sauter ! Un bon petit groupe est sorti en haut. On a bien tourné, tous ensemble. Devant, ça a explosé. On les a repris un par un. Puis une fois que Baptiste Constantin était tout seul, on est sortis à trois (avec Lorenzo Manzin, et François Drouet, NDLR). On est rentrés sur lui. On s'est bien entendus tous les quatre. Et comme on avait une bonne marge sur le peloton, on savait que la victoire allait se jouer entre nous. Sur la fin, il y a eu quelques attaques des non-sprinteurs. Je connaissais ma pointe de vitesse. Donc j'ai décidé de jouer ma carte au sprint. Même si je savais que Lorenzo Manzin allait très vite. D'ailleurs, l'an dernier, on arrive aussi tous les deux pour la gagne, dans un groupe d'échappés. Je savais déjà qu'il était fort. J'avais pris sa roue. Il y avait eu un petit écart, et j'étais tombé. C'est le jeu... Cette année, c'était donc la revanche.
Lorenzo s'est retrouvé en tête au kilomètre. Personne n'est passé devant lui... On voulait tous le surveiller ! J'étais en troisième position. Il n'arrêtait pas de se retourner pour nous observer. C'est un pistard... Mais je connaissais le truc, car je fais un peu de piste l'hiver ! Puis à l'instant où il a regardé devant, aux deux cents mètres, j'ai lancé mon sprint. L'arrivée était dans une petite courbe, alors j'ai fait l'intérieur. J'ai vu sa roue avant arriver... Alors j'ai lancé le vélo. Et c'est passé ! »

Lorenzo Manzin (Pôle Espoirs La Roche-sur-Yon)
2e
« Il y a eu plusieurs échappés en début de course. On a aussi essayé de sortir avec les gars du Pôle de La Roche-sur-Yon. Mais ça revenait à chaque fois... Puis un groupe de trois a réussi à partir. Derrière, à trois-quatre tours de l'arrivée, on est sortis à une douzaine de coureurs. Mais on ne s'entendait pas trop. La responsabilité nous revenait. On était sur-représentés... On a alors discuté entre nous, pour savoir qui était le plus frais. Puis on a repris notre co-équipier, Martin Rapin, qui a été lâché de l'échappée. Il nous a aidé à rouler, et s'est sacrifié pour nous, pour nous rapprocher de la tête. Je passais mes relais comme tout le monde. Puis, à un peu plus de deux tours de l'arrivée, on est sortis à trois. On a bien roulé pour rentrer. J'avais de bonnes jambes. Thibault Nuns était bien aussi. François Drouet, lui, ne l'était pas trop. Il sautait quelques relais. Dans la dernière bosse, il a attaqué. Je suis allé le chercher. Il a réessayé trois-quatre fois. Je faisais toujours les efforts pour revenir. Je ne voulais pas avoir de regret... pour avoir la conscience tranquille, après notre belle course d'équipe. Je ne voulais pas me bagarrer pour la deuxième place ! Puis, sous la flamme rouge, j'ai pris mes responsabilités. Je me suis mis devant. Je ne sais pas si c'était une bonne chose. Mais au moins, je n'ai aucun regret. Sauf, qu'à cent cinquante mètres de la ligne, je ne me suis pas retourné. Et c'est là que c'est parti. Je pense que j'avais un trop gros braquet. Et qu'avec la répétition des efforts, j'ai craqué sur la fin... Je viens mourir à quelques centimètres de Thibault. Mais c'était quand même une belle course... à une semaine de la Bernaudeau Junior. Où j'espère faire quelque chose ! »

Baptiste Constantin (CDC Loir-et-Cher)
3e
« Je suis satisfait de mon résultat. J'ai fait une belle course. Et faire troisième, ce n'est pas négligeable...
Je venais pour donner le meilleur, pour essayer de gagner. Les jambes étaient là. Faire toute la course à l'avant a été agréable, et ça m'a permis de voir aussi dans quel état de forme j'étais, par rapport aux autres juniors.
C'est parti vite. Puis il y a eu une petite temporisation. Alors j'ai attaqué. Martin Rapin m'a contré. J'ai pris sa roue, et Mathieu Morichon a pris la mienne. Derrière ça s'est regardé, et on a vite creusé un écart. Au fil des tours, je voyais l'écart se stabiliser. C'était motivant ! Puis on s'est retrouvés à deux, avec Mathieu Morichon. Je lui ai dit qu'il fallait en remettre une pour espérer aller au bout. Mais il a lâché prise... Je me suis donc retrouvé tout seul. C'était un peu trop tôt.
Avec ma quatorzième place au Championnat de France CLM l'an dernier, j'ai l'habitude des efforts solitaires. Donc je roulais sans me poser de question, en espérant que ça tienne... Puis les trois sont revenus. J'avais encore de bonnes jambes malgré les kilomètres passés devant. Mais après le dernier grimpeur, ça commençait à être vraiment dur... Et c'est justement à partir de là, que François Drouet a attaqué à plusieurs reprises. J'arrivais à répondre, mais pas à en remettre. Les forces laissées en début de course m'ont manqué dans le final. Au sprint, je savais que Lorenzo Manzin allait très vite. Par contre, je ne savais pas ce que valait Thibault Nuns. J'ai voulu les surprendre... Mais j'étais derrière eux, et je n'ai pas pu les déborder. »

Crédit Photo : Cédric Congourdeau - www.directvelo.com
 

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