Bryan Coquard : « Je suis maintenant libéré »

Vice-Champion olympique  de l’Omnium dimanche dernier, Bryan Coquard (Vendée U) a toujours faim de victoire. A peine revenu de Londres, il repart déjà pour la course en ligne Championnat d’Europe Espoirs qui aura lieu ce dimanche à Goes (Pays-Bas). Conscient que la profil plutôt plat de l’épreuve est à sa convenance, le sprinteur âgé de 20 ans se verrait bien sur la plus haute marche du podium. Pour www.directvelo.com, il revient sur ces derniers jours  inoubliables dans la vie d’un sportif et présente ces prochains objectifs.

DirectVélo : Près d'une semaine après ta dernière épreuve de l’Omnium, la pression est-elle maintenant retombée ?
Bryan Coquard : Oui,  je reprends le cours d’une vie plus normale disons. Je suis toujours aussi content, mais je suis maintenant plus « tranquille ». Ensuite, c’est sûr qu’il a eu beaucoup de sollicitations même si à l’heure actuelle ça se calme un peu. C’est la rançon de la gloire en même temps (sourires). Ça me fait aussi plaisir qu’on s’intéresse à moi, c’est clair.
Cependant, ce n’est pas évident à gérer car au final je n'ai pas eu beaucoup de temps pour savourer ma médaille avec mes amis et ma famille.

Un engouement médiatique nouveau

A Londres, la vie quotidienne pendant ces JO t’est-elle apparue différente ?

Avant l’Omnium j’étais bien dans ma bulle. Etre aux Jeux Olympiques c’est une chance inouïe dans la vie d’un sportif et d’un homme aussi. C’est un autre monde, on côtoie des stars, c’est une ville entière de personnes en survêtements et baskets. Manger et se faire masser à côté de sportifs divers, cela m’est apparu très enrichissant, j’ai beaucoup apprécié. 

T’attendais-tu à un tel engouement médiatique après ta médaille ?
Je n’étais pas vraiment préparé à la pression médiatique ni à cet engouement, même si j’avais déjà été double Champion du Monde Juniors. Là, c’est totalement différent. A l’aéroport de Nantes, les gens me reconnaissaient, ça me faisait tout drôle.

Le Championnat d’Europe : un parcours tracé pour lui

Tu enchaînes maintenant avec l’épreuve  en ligne sur route du Championnat d’Europe Espoirs. Pourquoi as-tu voulu repartir si vite sur une grande compétition ?
En réalité, c’était prévu depuis longtemps que j’y participe et c’était pas mal pour moi que je continue sur ma lancée. Certes, il faut savourer ce type de succès mais je ne vais pas le faire pendant deux mois non plus, à manger n’importe quoi et à ne plus faire attention à mon hygiène de vie. Après une trop grosse coupure, c’est toujours compliqué de reprendre l’entraînement et d’être vigilant sur la diététique. J’ai souhaité rallongé après les JO. C’est une bonne chose, je pense, de repartir en compétition directement.

T’attends-tu à être surveillé sur un parcours plat qui semble te convenir ?
Je vais sans doute avoir la pancarte mais cela ne va pas changer ma façon de courir non plus. Je ne peux pas dire complètement que le parcours est fait pour moi, mais il me convient très bien (sourires). Vu le profil, l’arrivée va sans doute se jouer au sprint massif. Je serai le sprinteur de l’équipe de France, je pense avoir mes chances de victoire. En 2010, j’étais vice-champion d’Europe Juniors et une semaine avant j’avais fait le Championnat de France sur piste. Je suis un peu dans la même configuration là, ça devrait me sourire.

Dans quelles conditions vas-tu te présenter au départ dimanche ?
Je me sens reposé en fait. J’ai été fatigué surtout lundi et mardi. J’ai pu faire depuis une bonne cure de sommeil et je me suis bien entraîné avec des amis qui courent en 3e catégorie. Sous le soleil et la chaleur, c’était bien sympa ! Je me suis très bien physiquement, je suis à Goes pour bien faire, tranquille, sans me poser de questions. Je suis libéré maintenant !

Du repos après le Grand Prix Fenioux

Quel sera ton programme ensuite ?
Je vais participer dès mardi au Grand Prix Fenioux, la prochaine manche de Coupe de France DN1, avec le Vendée U. J’irai pour marquer des points, pour gagner collectivement la Coupe de France. Habituellement, la course se termine par un sprint d’un petit groupe, j’ai mes chances !

T’accorderas-tu alors un peu de repos ?
Oui, après le Grand Prix Fenioux, je vais couper un peu pour récupérer. Je pense que j’aurai besoin de recharger un peu les batteries. Il faut savoir arrêter un peu parfois. Même si physiquement je ne me sens pas fatigué, je sais que mentalement et psychologiquement la pression va commencer à peser. J’ai besoin de ne plus penser au vélo pour repartir de plus belle. La saison commence à être longue car j’ai débuté dès janvier avec la piste. Mais je ne le ressens pas encore dans les jambes. J’ai la chance d’avoir souvent des petites plages de récupération au fil de la saison, cela m’ait bénéfique. Je peux enchaîner tous ces objectifs en prenant soin de me reposer tranquillement.

D’ailleurs, comment as-tu réussi à concilier aussi bien la piste et la route cette saison ?
La saison a été parfaitement découpée par Benoît Génauzeau afin que je sois au meilleur niveau sur la piste et Hervé Dagorne m’a aussi permis d’être présent sur la route. Mon calendrier de course était super bien fait, l’alternance piste/route était très bien dosée. Je remercie d’ailleurs le staff de Vendée U car tout a été mis en place dans mon intérêt et pas dans le leur. Par exemple, ils m’ont permis d’aller à la Coupe du Monde de l’Omnium à Londres en février au lieu de terminer les courses des Plages vendéennes.

Le Championnat du Monde en point d’orgue ?

Finalement, alors que de nombreux jeunes se détournent de la piste, tu es le parfait contre-exemple ?
Effectivement (sourires). Les jeunes se détournent de la piste, c’est regrettable. Je pense que tout dépend aussi de la philosophie de l’équipe. C’est dommage car j’ai montré que c’était possible de concilier la route et la piste. J’ai remporté le Cristal Energie, une course très difficile et cela ne m’a pas empêché d’être Vice-champion olympique. La piste, c’est une superbe école.

Tu serais aussi pressenti pour participer au Championnat du Monde Espoirs en septembre prochain. Qu’en est-il exactement ?
J’aimerais bien aller au Championnat du Monde à Valkenburg (Pays-Bas). J'en ai déjà un peu parlé avec Bernard Bourreau, le sélectionneur de l’équipe de France Espoirs. J’ai montré que je savais bien passer les bosses. De plus, c’est souvent sur ce type de circuit que les arrivées se jouent le plus souvent groupé. J’aurais ma carte à jouer. Et ce serait bien de terminer en beauté avant de passer professionnel.

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Crédit Photo : Etienne Garnier - www.velofotopro.com

 

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