Cédric Delaplace retrouve la confiance

Deux années de galère marquées notamment par une lourde chute sur le Tour d’Auvergne en 2011 puis par une maladie cardiaque, le syndrome de Wolff-Parkinson-White (lire ici) dont il a dû se faire opérer l’été dernier. Pour son entrée en Espoir, Cédric Delaplace (Sojasun espoir-ACNC) a été servi. "Depuis les Juniors, j’avais perdu toute confiance en moi", confie-t-il à www.directvelo.com. Pourtant, dans l’antichambre de l’équipe professionnelle Sojasun où court son frère Anthony, le Normand a toujours gardé la confiance des dirigeants et est devenu l’un des piliers de la formation bretonne. Reste qu’il fallait que la chance tourne.

Un Tour de Normandie tendu

Après avoir bien préparé sa 3e saison Espoir cet hiver, il ne s’était cependant pas fixé d’objectif particulier. "J’avais surtout à cœur de me montrer sur le Tour de Normandie", note-t-il. Une épreuve qu’il courait "à la maison" et qu’il avait particulièrement repérée avec Anthony Mira et Emmanuel Kéo, deux de ses coéquipiers, en faisant "un bloc intensif de quatre jours d’entraînement". Dès la première étape, le coureur qui vient de fêter ses 21 ans, s’est montré à l’attaque, faisant alors du classement des points chauds l’un de ses objectifs. Chaud, cela le fut. "En fait, ça s’est joué à un point avec David Boutville (VC Rouen 76), c’était serré", glisse-t-il. Serré et également tendu puisque lors de l’avant-dernière étape, les deux hommes ont fini au tapis. "Boutville m’a coincé un peu et je suis tombé, raconte-t-il. Je ne sais même plus comment j’ai terminé." Bilan : quatre points de suture au menton, un hématome au mollet et des plaies. Et un classement annexe à clé venant ponctuer une bonne condition physique. "Je suis plutôt satisfait, c’est vrai, de ma condition, d’autant que nous sommes encore tôt dans la saison et que je préfère les gosses chaleurs, mais les résultats ne venaient pas vraiment", regrette l'ancien licencié à l'AS Tourlaville.

Premier podium en Elite

Son podium dimanche dernier sur la classique Redon-Redon l’a alors rassuré, surtout que c’est son premier en Elite Nationale. "Je suis venu à Redon avec l’intention de prendre de l’assurance et aussi mes responsabilités, explique-t-il. D’ailleurs, pour la première fois, j’étais le leader de l’équipe. Ça met de la pression d’un côté (sourires)."
Toutefois, il a su s’en défaire afin de gérer au mieux sa course et se retrouver dans la bonne échappée en compagnie de onze autres coureurs. "Je suis l’un des derniers à être rentré dans le grimpeur, c’était déjà une bonne chose", raconte-t-il. Malgré sa motivation et sa forme, il n’a cependant rien pu faire face à Loïc Desriac (Roubaix-Lille Métropole) : "Il était au-dessus de nous ! Je suis sur le podium, c’est déjà bien. 5e ou 6e, j’aurais été déçu je pense." Il aimerait bien lever les bras rapidement puisque voilà déjà 3 années qu’il n’a plus regagné. A domicile, il sera à suivre ce week-end sur la Gainsbarre et la Gislard, deux épreuves qui pourraient lui convenir : "L’an passé en Coupe de France, j’avais pris la 10e place de la Gainsbarre... Il faudra voir comment va se dérouler la course."

« J’ai envie de passer pro »

Etudiant en dernière année de BTS Management des Unités Commerciales - il n'a pas pu le valider l'an passé -, Cédric Delaplace arrive cependant à bien concilier l’entraînement avec ses 15h de cours par semaine, puisqu’il n'aura que quelques épreuves à repasser : "Je couperai quand même fin mai pour me concentrer sur l’examen, c’est important d’assurer son avenir professionnel aussi." En effet, il espère pouvoir marcher sur les traces de son grand frère et se laisse un peu de temps pour y parvenir. "J’ai vraiment envie mais nous verrons bien, il faut penser aussi à la suite. Normalement, l’an prochain, je ferai du vélo à 100% !", avoue-t-il. Il reconnaît néanmoins que s’il ne parvient pas à passer pro rapidement, il devra penser à trouver du travail. "Je ne pourrai sans doute pas continuer à ce haut-niveau là car il faut pouvoir s’investir complètement dans son métier. Cependant, je ne pourrai pas arrêter complètement le vélo, l’exemple de Stéphane (Lebreton, son ancien coéquipier) me montre que concilier les deux est possible", termine le coureur originaire de la Manche. 

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Crédit Photo : Pauline Baumer - www.directvelo.com

 

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