"Je ne fais du vélo que depuis trois ans !" D’emblée, Antonin Servant prévient : il est encore en phase d’apprentissage et n’était pas celui en qui l’Océane U-Top 16 comptait dès le début de saison pour ramener des victoires. Alors son succès au classement général final du Tour du Bassin d’Arcachon n’était pas forcément attendu. "Ça fait du bien au moral de gagner", admet-t-il.
Après un début de saison qu’il qualifie de correct, il s’est étonné sur le contre-la montre du Loire-Atlantique Espoirs, prenant la 19e place. "Là, je me suis dit que je n’étais pas trop mauvais en chrono, je me découvre au fil des courses et ça m’a permis aussi de prendre confiance en moi", explique-t-il à www.directvelo.com.

C’est d’ailleurs sur l’étape chronométrée du matin qu’il a commencé à construire sa  victoire dimanche dernier face à Lilian Calmejane et Thomas Boudat, ne déboursant que 7’’. L’après-midi, une cassure lui permet de remporter l’épreuve pour une demi-seconde. Après une troisième place prometteuse sur les Boucles Talmondaises la semaine précédente, cette victoire concrétise une forme ascendante pour le coureur de 20 ans.

Désormais, il ne lui manque plus que de lever les bras. "Je suis pressé c’est sûr car quand on lève les bras, il y a toujours quelque chose de magique !", avoue-t-il. Pour l’heure,  Antonin Servant est très satisfait de sa première partie de saison, d’autant qu’il suivait en parallèle une deuxième année de licence en économie, qu’il vient d’ailleurs de réussir.

Toutefois, le Charentais n’est pas complètement novice en tant que sportif de haut niveau. En effet, avant de se consacrer au cyclisme, il fut pensionnaire du centre de formation des Chamois Niortais, du nom du club de football local, jusqu’à ses 15 ans. "Je n’ai pas été conservé par la suite et j’ai décidé de me mettre au cyclisme en suivant mon grand-père et mon père d’abord en UFOLEP puis dans les catégories FFC", raconte-t-il. D’ailleurs, très vite, il s’aperçoit de ses capacités au sprint et passe de la troisième à la première catégorie FFC en moins de six mois la saison dernière. "Mon corps était déjà prédisposé au haut niveau grâce au football, explique-t-il. Tout ce qui concerne la cardio, je l’avais déjà. Ensuite, c’est sûr que ce n’est pas le même effort."

Alors qu’il se dit plutôt sprinteur, l’ancien sociétaire du VC Charente Océan continue d’apprendre auprès des plus expérimentés comme Marc Staelen, Adrien Goujon ou Romain Mathéou. Il dispose de bonnes qualités de rouleur également. Des qualités qu’il aimerait mettre à profit sur le contre-la-montre du Tour du Canton de Mareuil-Verteillac-Ribérac dimanche matin. Il sait que les étapes en ligne seront difficiles, même s’il passe bien les bosses. "Mais, le chrono est plutôt plat, c’est un parcours nouveau que je connais un peu, j’espère faire une belle performance", confie-t-il.

D’autant qu’il est conscient qu’il devra aller chercher sa place pour le prochain Championnat de France à Albi. "Avec le comité Poitou-Charentes, nous avons quatre places. Clément Saint-Martin et Yoann Paillot sont déjà assurés d’y être, il reste donc deux places à se partager", fait-il remarquer. Charge à lui maintenant de briller ce week-end pour gagner le précieux sésame vers la capitale albigeoise.

Crédit Photo : Guy Dagot - www.sudgironde-cyclisme.net