Jérémy Le Nézet : « Je reprends tout à zéro »
Considéré autrefois comme l'un des meilleurs coureurs de sa génération, Jérémy Le Nézet (AS Corbeil-Essonnes), 23 ans, fera ce week-end son retour à la compétition de haut niveau sur Paris-Auxerre. Il avait raccroché en 2010 pour raisons de santé. Mais la passion a repris le dessus.
DirectVélo : Est-ce que tu as décidé de revenir dans les pelotons parce que tes problèmes de genou sont résorbés ?
Jérémy Le Nézet : Ma santé va mieux, mais j'ai envie d'aller au bout de ma passion pour le cyclisme. J'ai une rotule qui me fait souffrir depuis l'âge de 18 ans. Elle est trop excentrée, donc elle modifie mon pédalage, ce qui aggrave la douleur. J'ai été opéré une première fois lorsque j'étais Junior, mais le problème est devenu récurrent et j'ai été contraint d'arrêter le vélo en avril 2010. Je suis resté vingt mois sans faire de sport de compétition. J'en ai profité pour reprendre ma licence pro (en management des points de vente) et pour commencer un emploi à temps partiel. Mais je me suis rendu compte que j'avais envie... Je suis allé voir un médecin et nous avons cherché des solutions pour ce genou. En juin 2012, j'ai pu reprendre une licence dans le club de mes débuts, un club familial et formateur, la Pédale Combs-la-Villaise.
Aller jusqu'au bout de ta passion, ce serait renouer avec le rêve de passer professionnel ?
Je suis tellement content de recourir que je ne me prends pas la tête avec ces questions. En plus, j'ai déjà 23 ans... Je reprends le cyclisme à zéro et je reconstruis mon parcours étape après étape : j'ai disputé trois épreuves l'an passé et je suis en course chaque week-end cette saison, je suis parti en troisième catégorie, puis je suis monté en deuxième, et j'espère maintenant passer en première d'ici la fin 2013 voire le début 2014. Avec mon nouveau club, l'AS Corbeil-Essonnes, je vais disputer Paris-Auxerre ce samedi. Ce sera mon retour en Elite. Ensuite, j'aimerais bien participer au Tour du Piémont Pyrénéen et à la finale de la Coupe de France DN3, la Ronde Mayennaise.
Après vingt mois de coupure, le retour sur le vélo a-t-il été difficile ?
Je ne m'attendais pas à ce que ce soit si dur ! Le déclic est venu ce printemps grâce à mes deux victoires, à Gurcy-le-Châtel (troisième catégorie) et à Bouleurs (deuxième catégorie). Mais je me sens encore trop juste pour jouer la gagne sur une Elite ou une belle première caté. Pendant ma coupure, j'ai appris à devenir patient. Et il a fallu l'être pour la reprise ! J'avais complètement perdu mon niveau et pris un peu de poids. J'ai dû cravacher pour progresser. Les premiers temps, je me suis fait autant mal pour suivre le rythme du peloton en troisième catégorie que lorsque je souffrais autrefois pour gagner de belles courses !
Crédit Photo : DR