La Grande Interview : Thomas Boudat

Crédit photo Sudgironde

Crédit photo Sudgironde

Le talent de Thomas Boudat, 19 ans, est déjà affirmé. Sur la route, certes, où il est le premier coureur de 19 ans classé au Challenge DirectVelo. Mais surtout sur la piste pour le moment : aux récents Championnat d'Europe Espoirs, il décroche l’or dans la course aux points et le bronze dans l’omnium. De quoi rappeler un petit peu le parcours d’un certain Bryan Coquard, qui a fait comme lui ses classes au Vendée U. Pour ce troisième numéro de notre nouvelle rubrique, Boudat s’est prêté au jeu de « La Grande Interview ».

DirectVélo : Tu reviens du Championnat d'Europe Espoirs sur piste avec deux titres et trois médailles. Tu es satisfait ?
Thomas Boudat : C'était assez difficile de faire mieux. J'espérais ramener au moins une médaille, mais trois c'est presque inespéré ! Elles sont toutes belles, chacune a une saveur particulière et elles ont été difficiles à aller chercher. Je visais surtout la course aux points, finalement, je n'ai pas loupé le rendez-vous.

 « COURIR AVEC BRYAN COQUARD OBLIGE A SE DEPASSER »

Courir l'Américaine associé au Vice-champion olympique de l'Omnium, est-ce que cela met plus de pression ?  

Ça m'a boosté car j'étais tout de même fatigué après les autres épreuves dont l'omnium. Courir avec un coureur comme lui oblige à se dépasser. Bryan (Coquard) a beaucoup de talent. C'est un sprinteur pur, il possède une grande giclette. Pour un coureur de 60 kg, faire ce qu'il fait, c'est énorme... Evidemment, j'aimerais avoir la même réussite que lui mais j'ai moins d'explosivité pour le moment.

Qu’est-ce qui t’a attiré vers le cyclisme sur piste ?
J’ai commencé quand j’étais chez les Minimes, c'est-à-dire l’âge minimum pour rouler sur le vélodrome de Bordeaux. C'est le président de mon ancien club, le VC Pays de Langon, qui m'a incité à essayer. Depuis, je n'ai pas lâché. J'aime l'ambiance familiale qui règne sur la piste et les sensations qui vont avec, en particulier la vitesse et l'adrénaline.

Comment conjugues-tu ton programme de route et de piste à haut niveau ?
Il faut surtout se reposer dans la tête. La piste, et notamment les épreuves en Omnium, réclament beaucoup d'influx nerveux et une concentration maximale. On court avec les jambes et beaucoup avec le tête. L'Omnium, c'est six courses réparties en deux jours. Parfois tu prends une claque sur une épreuve et il faut de suite se remobiliser. A mon sens, c’est une bonne école pour marcher à haut niveau, y-compris sur la route.

 « J'ESPERAIS MIEUX SUR LA ROUTE »

Courir une saison piste n’est donc pas un handicap pour briller sur la route ?
Au contraire, c’est la clé de la réussite pour passer à l'échelon supérieur. Les meilleurs coureurs britanniques et australiens, rouleurs et sprinteurs, ont fait de la piste et certains en font toujours un peu. J'ai la chance que mon club, le Vendée U, me laisse courir sur piste. C'est devenu assez rare en France, et c’est d’ailleurs l’une des raisons pour lesquelles j’ai choisi de rejoindre cette équipe l’hiver passé. J’accorde une grande importance à cette discipline : mon programme route a été conçu en fonction de mes rendez-vous sur piste et non l’inverse.

Jusqu'à présent quel bilan tires-tu de ta saison sur la route ?

J'espérais mieux. Au début, le rythme en Elite ne m'a pas trop choqué et je voyais que j'arrivais à suivre. A ce stade, j’en suis à trois victoires (au Championnat de France Universitaire, au Circuit des Vins du Blayais et sur une étape du Tour des Mauges, NDLR). Mais il me manque encore des résultats et surtout une belle victoire. J'aurais voulu marcher sur une épreuve de classe 2 ou faire une belle place sur une manche de Coupe de France et ce n'est pas encore le cas. Je pense que le Vendée U attendait peut-être mieux de moi sur route.  

Pourtant, au Challenge DirectVélo tu es le premier des coureurs de moins de 19 ans (devant Anthony Turgis et Marc Fournier, du CC Nogent-sur-Oise)…
C’est vrai, mais ce n'est pas suffisant. J’espère d’ores et déjà faire mieux l'an prochain. Mon programme route sera plus conséquent car il faudra compenser le départ des gros moteurs de l'équipe, comme Bryan (Nauleau) et peut-être aussi les coureurs qui seront stagiaires cet été.

 « LE FOOT, JE N'AIMAIS PAS TROP L'ESPRIT »

Le vélo est-il une passion familiale pour toi ?  
Oui. Je suis monté sur un vélo l'âge de quatre ans et j'ai débuté l'école de cyclisme vers les cinq ans. En parallèle, je faisais du football mais je n'aimais pas trop l'esprit. Mon grand-père, Joseph Cigano, a disputé le Tour de France en 1954, tout comme mes oncles (Alain Cigana a couru trois fois l’épreuve pour Jobo dans les années 1970, mais pas Massimo Cigana, pro dans les années 90 pour la Mercatone Uno, NDLR).

Sur le Tour de France, tu t'y vois un jour ?
C'est un événement grandiose et tout coureur rêve d’y participer un jour. Je suis de ceux-là…

En attendant, quel est ton objectif de fin de saison ?
J’espère être sélectionné par le Comité des Pays de la Loire pour courir le Championnat de France de l'Avenir. Il paraît que le circuit d’Albi est usant mais on pourrait aussi avoir droit à une course d'attente comme aux Championnats du Monde l'an passé.

Crédit Photo : Guy Dagot - www.sudgironde-cyclisme.net
 

Mots-clés

En savoir plus

Portrait de Thomas BOUDAT