Il s’en sentait capable mais courrait après depuis le début de saison. Maxime Daniel (Sojasun), 22 ans, vient de décrocher son premier succès professionnel sur les routes du Tour du Portugal. Ravi d’avoir débloqué son compteur, le jeune néo-pro s’est confié à www.directvelo.com au soir de ce succès.

« Tout s’est passé à la perfection aujourd’hui (mercredi, NDLR). Nous avions tout d’abord Jean-Lou Paiani dans l’échappée. Il était très costaud, et n’a été repris qu’à trois kilomètres de la ligne d’arrivée. Quand nous avons compris que l’étape allait se jouer au sprint, les gars m’ont parfaitement bien entouré. Je n’ai rien à redire, c’était top (rires). Yannick Talabardon m’a replacé en très bonne position sous la banderole des deux derniers kilomètres, il m’a bien protégé du vent puis s’est écarté. A ce moment-là, j’étais déjà dans les dix premières positions du peloton. Ensuite, je me suis calé dans la roue de Jimmy Engoulvent aux 800m. Il m’a emmené de la meilleure des façons qui soit. Honnêtement, je crois qu’il avait lui-même les jambes pour s’imposer. Finalement, j’ai pris l’initiative de lancer le sprint aux 400m, et personne n’a pu me remonter.

« J’AVAIS REPERE L'ENDROIT OU IL FALLAIT LANCER LE SPRINT »   

Sur mon accélération, j’ai fait un bon petit trou. C’était suffisant pour aller jusqu’au bout et franchir la ligne en premier. Je gagne avec un vélo d’avance environ. Je connaissais le final puisque nous étions déjà passés une première fois sur la ligne à une quinzaine de kilomètres de l’arrivée. J’avais repéré l’endroit où il fallait lancer le sprint. Les cinq derniers kilomètres étaient en faux-plat montant, ce qui a bien étiré le peloton. Il y avait un dernier virage aux 400 m, puis c’était un véritable boulevard jusqu’à l’arrivée.

« J'ETAIS EN GALERE SUR LES DERNIERES ETAPES »     

Avant l’étape, je n’étais pas forcément super confiant. Il faut dire que j’étais vraiment en galère sur les deux dernières étapes de montagne (rires). En plus, je suis tombé un peu malade, j’ai dû attraper une sinusite. Ce n’était pas le top pour respirer. Du coup aujourd’hui, je me suis concentré un maximum pour garder de l’énergie, et être le plus frais possible dans le final. J’ai tâché de rouler au millimètre. Je savais que je pouvais gagner, je l’avais déjà constaté sur la 1e étape, où j’échoue d’un rien. Ce jour-là, j’étais sans doute déjà le plus rapide du peloton, mais Alexander Serov a anticipé le sprint. S’il y avait eu dix mètres de plus, je m’imposais. C’était vraiment frustrant.

« JE SAVAIS QUE J'AVAIS LES MOYENS D’Y ARRIVER »    

J’ai donc pu prendre ma revanche sur cette 6e étape. C’est mon tout premier succès professionnel, et ça fait forcément très plaisir. Passer pro, c’était déjà une première victoire pour moi. Mais là, c’est vraiment top. Je savais que j’avais les moyens d’y arriver. Je voyais mes anciens collègues de l’Equipe de France briller chez les pros cette année. Il n’y avait pas de raison que je n’y arrive pas non plus. J’ai pu le prouver sur ce Tour du Portugal. Je n’étais pas habitué aux sollicitations médiatiques. C’est vraiment un cran au-dessus des amateurs. Il y avait beaucoup de monde (rires). C’est nouveau pour moi de se retrouver face aux caméras comme cela, et je dois avouer que c’est très plaisant.

« CETTE JOURNEE POURRAIT MARQUER UN VERITABLE DECLIC »    

Malgré tout, il ne faut pas s’enflammer. Evidemment, je veux profiter de l’instant. Une première victoire chez les pros, ça n’arrive qu’une fois dans une vie. Mais il faut aussi regarder vers l’avant. Ma saison 2013 ne s’est pas terminée aujourd’hui. Désormais, j’espère donc avoir l’occasion de retrouver ce plaisir des podiums avant la fin de saison. Ce succès me donne beaucoup de confiance pour les prochaines arrivées au sprint. Je sais que l’équipe va me faire, elle aussi, bien plus confiance encore après cette victoire à Castelo Branco. Cette journée pourrait marquer un véritable déclic pour moi. En tout cas, je l’espère. »

Crédit Photo : Freddy Guérin - www.directvelo.com