En forme ascendante depuis le début de l'été, Pierre Lebreton (Team Peltrax-CS Dammarie-lès-Lys) a réalisé la plus belle performance de sa jeune "carrière" en remportant le Tour de Guadeloupe (2.2), le 11 août dernier. Le coureur âgé de 23 ans revient avec émotion sur son prestigieux succès pour www.directvelo.com.

DirectVélo : Cette victoire sur le Tour de Guadeloupe est-elle une surprise pour toi ou est-ce le fruit d'une longue préparation ?
Pierre Lebreton : Non, c'est vraiment un belle surprise. L'objectif était de figurer au mieux possible, aider Samuel (Plouhinec) si le classement général lui était profitable, mais clairement pas de jouer le classement général dès le deuxième jour de course. Après, c'est sûr que d'avoir couru des Tours comme le Franche-Comté, le Pays roannais et le Dordogne m'a beaucoup apporté, surtout en terme de récupération. Je pense que je suis plutôt fait pour les courses par étapes. J'aimerai d'ailleurs en courir d'autres dès que possible. Avoir Samuel comme capitaine de route a largement contribué à ce succès, au même titre que le courage des plus jeunes, et que mon état de forme, ainsi que les tactiques mises en place par l'équipe.

A quel moment de la course as-tu compris que tu avais gagné ?
Après avoir réalisé les 300 derniers mètres les plus difficiles de ma vie, jusqu'à la ligne d'arrivée de la dernière étape, assis sur le trottoir pour souffler. Pour la petite histoire, c'est le médecin du contrôle anti-dopage, Jean-Jacques Gallet, qui a été le premier à m'annoncer ma victoire (rires).

Comment as-tu vécu cette dernière étape ?
A 25 km de l'arrivée, avant la "grande bagarre", nous avions 3'20'' de retard sur le groupe de tête, et le plus dangereux était Damien Monier (Bridgestone-Anchor) à 4'10'' au général. Après, l'ardoisier a disparu... J'ai alors décidé de tout donner jusqu'à la ligne, pour maintenir l'écart et éviter toute attaque de l'arrière. Et avec l'appui de Sanchez Anzola (Gilette Fusion UVN) et Eustache (Sélection Club Martinique) sur la fin, ça a fonctionné !

« UN SUCCES DE CETTE AMPLEUR, J'EN REVAIS »

Que représente pour toi une victoire comme celle-ci ?
C'est énorme pour moi ! Un succès de cette ampleur, à 7000 km de la métropole... J'en rêvais, c'est sûr, comme tout le monde. Mais concrétiser ce rêve... J'ai encore du mal à réaliser. Avec toute l'ambiance qui va avec, le public guadeloupéen digne d'un Tour de France, le retour à la compétition à Poullaouen va faire "drôle" (Il a terminé 4e. L'entretien a été réalisé ce vendredi, NDLR). Je sors de ce Tour plus motivé que jamais, tout en gardant les pieds sur terre avec le boulot à l'hôpital ! (Il est étudiant en médecine, NDLR)

Quel souvenir garderas-tu de cette victoire ?
Plusieurs choses ! Déjà, le super travail de l'équipe durant les dix jours, avec l'encadrement, tout s'est très bien passé. Les paysages de l’île, que j'ai pu, parfois, admirer sur le vélo. Et bien sûr le public guadeloupéen, très en forme encore cette année ! La seule ombre au tableau reste le fait qu'une personne qui a disparu l'an dernier ne puisse voir ce que j'ai pu réaliser sur le vélo, notamment cette semaine en Guadeloupe, mais aussi dans les amphithéâtres de la fac...

Est-ce que cette victoire te donne davantage d'ambitions pour l'avenir ?
Des ambitions, j'en ai, c'est certain. Pour cette année, j'aurai aimé courir d'autres épreuves comme le Tour du Limousin ou du Poitou-Charentes. Malheureusement ce n'est pas possible. Pour ce qui est de la suite, c'est un choix difficile à faire... Je dois prendre en compte tous les conseils de mes proches et réfléchir avant de pouvoir fixer clairement mes objectifs à long terme.

Crédit Photo : Martial Denais - www.photosmd.fr