Bosser le dimanche empêchait Nicolas Lefrançois de courir
Le travail dominical n'a pas que des avantages pour ceux qui travaillent. Nicolas Lefrançois a dû cesser de courir pendant cinq ans quand il était employé d'une grande enseigne ouverte le dimanche. "Je faisais du VTT et j'ai donc dû arrêter à 19 ans à cause du travail." Pendant cinq ans, il s'est mis à la boxe américaine tout en continuant de rouler sur route : "La boxe m'a fait travailler le coeur à hautes intensités." Il a même décroché un titre de Champion de Normandie de full-contact chez les moins de 86 kg. Nicolas Lefrançois est un compétiteur.
Le coureur de l'ES Torigni voit aussi un bon côté à cette pause : "Je n'ai pas d'effet de lassitude grâce à ces cinq ans sans vélo", déclare-t-il à www.directvelo.com.
En un an, Nicolas Lefrançois est passé des départementaux D1 à la première catégorie. Mieux, il a décroché un contrat de stagiaire dans l'équipe continentale pro américaine Novo Nordisk qui recrute des coureurs diabétiques. "Je suis diabétique depuis l'âge de 6 ans", explique le Normand. "C'est Quentin Valognes, un coureur de l'UC Bricquebec, qui m'a parlé de cette équipe. Je les ai contactés", rajoute le coureur âgé de 26 ans.
Les responsables de l'équipe lui ont répondu et l'ont donc invité à venir courir un mois aux Etats-Unis dans l'équipe réserve. "Le stage s'est bien passé. Je vais même disputer le Tour du Rwanda avec eux", annonce-t-il. Si tout se passe bien du 17 au 24 novembre sur les routes africaines, Nicolas Lefrançois signera un contrat pro pour 2014 dans l'équipe américaine. "Il y a 80% de chance que ça marche mais tant que ce n'est pas signé, ce n'est jamais sûr", espère-t-il prudemment. S'il passe pro, Nicolas Lefrançois ne sera pas le premier pro français diabétique puisque Dominique Garde était déjà dans ce cas dans les années 80.
Attention, le 5e du Grand Prix Michel Lair ne doit pas seulement sa place à sa maladie. "Sur le plat, il était vraiment costaud", s'exclamait dimanche Nicolas David à l'arrivée du Souvenir René Lochet où Nicolas Lefrançois avait tiré plus d'un bout droit.
Le stagiaire de Novo Nordisk ne regrette donc pas d'avoir choisi la route plutôt que le VTT quand il a repris la compétition. "Le VTT a décliné. Il y a moins de coureurs, c'est toujours le même qui gagne, ce n'est pas très stratégique au contraire de la route", juge-t-il. Mais il reconnaît aussi qu'il est "trop lourd pour le VTT." Le puissant coureur ne veut même plus entendre parler de bain de boue à vélo. "En revanche, j'aimerais bien essayer la piste."
Nicolas Lefrançois est un coureur tout neuf qui a encore faim de vélo.
Crédit Photo : www.directvelo.com