Pierre-Henri Lecuisinier : « L'Australie, c'était top ! »

Pierre-Henri Lecuisinier, 20 ans, vient de faire ses premiers pas dans le monde professionnel à l’autre bout de la planète, sur le Tour Down Under. Victime d’une chute le troisième jour, il regrette de ne pas avoir pu pleinement défendre ses chances mais retiendra malgré tout de très belles choses de ce voyage austral. A commencer par l’engouement du public australien pour le cyclisme. "Pour l’atmosphère et l’ambiance, il faut avouer que c’est réussi - C’est beau à voir." Le néo-pro de la FDJ.fr a maintenant plusieurs semaines pour récupérer avant d’enfiler son prochain dossard sur le Tour d’Algarve, fin février. Deux jours seulement après son retour en France, Pierre-Henri Lecuisinier a pris le temps de raconter cette expérience des Antipodes à www.directvelo.com.  

« Ce n’est jamais évident de se remettre d’un voyage aussi long et aussi éprouvant. A l’aller, j’ai mis quatre nuits pour pleinement récupérer du trajet et pour me régler. J’étais bien heureux que l’on soit arrivé en Australie une bonne semaine avant la compétition (rires). Il a fait très chaud les premiers jours. Le thermomètre dépassait les 40°C. C’était même l’alerte canicule dans la région d’Adélaïde. Ce n’était pas vraiment l’idéal pour rouler. Finalement, nous avons pu profiter de températures plus raisonnables et plus confortables lors de la course, de 30°C à 35°C. Là, c’était du bonheur ! Physiquement, je suis arrivé en Australie au point, après un hiver sérieux. Je pense qu’il n’y a pas de mystères. Si l’on fait le travail sérieusement, ça doit payer...

« LES ORGANISATEURS ONT TOUT COMPRIS, C'EST UN VRAI SHOW »

Tout avait commencé avec le critérium d’avant course dans les rues d’Adélaïde (The People’s Choice Classic, NDLR). Je dois avouer que c’est très spécial. Ce type de critérium n’existe pas en France chez les professionnels. Je trouve ce genre de course, en plus sans enjeux sportifs, un peu risqué. D’ailleurs il y a quand même quatre coureurs qui en sont repartis avec une fracture. Avec l’équipe de la FDJ.fr, nous n’avions rien à jouer ce jour-là alors nous n’avons pas pris de risques et avons décidé de rester en retrait. Bon cela dit, il faut bien avouer que les organisateurs ont tout compris. C’est le cyclisme-spectacle, un vrai show. Les gens adorent ces critériums, on le ressent ! Pour l’atmosphère et l’ambiance, il faut avouer que c’est réussi. Le public se régale ! Avec ces critériums, les organisateurs réussissent à attirer beaucoup de jeunes. Je dois bien dire que j’ai été très surpris par le monde sur le bord des routes, que ce soit dans les rues d’Adélaïde lors de la dernière étape (jour de la fête nationale australienne, NDLR) ou même la veille sur les pentes du Mont Willunga. Mais j’ai aussi et surtout été épaté par le nombre de cyclotouristes sur les routes australiennes. Il y en a de partout. Et ce sont des connaisseurs, qui ont bien souvent du très bon matériel. C’est beau à voir, et surprenant.  

« UN PETIT REGRET D'ETRE TOMBE LE 3E JOUR »

C’est tellement agréable de voir cet engouement pour le vélo, dans un pays « neuf » qui s’y met tout juste finalement. J’ai été impressionné. C’était top (sourires) ! Cela restera une superbe expérience humaine pour moi. Je réalise la chance que j’ai eu de partir là-bas. Ce n’est pas tout le monde qui peut partir en Australie pour disputer une course cycliste professionnelle. Mon seul petit regret est d’être tombé le troisième jour, alors que j’avais vraiment eu de bonnes sensations sur les deux premières étapes. J’avais bien travaillé pour l’équipe et j’étais content de moi. Mais suite à cette chute, je n’ai pas pu défendre mes chances à 100%, et j’ai souvent été lâché lorsqu’il y avait un coup de vis dans les derniers kilomètres. C’est toujours frustrant d’être limité physiquement. Je sais que j’aurais pu apprendre encore plus de choses sans cette chute. Je préfère quand même relativiser. Je ne me suis pas fait trop mal et c’est bien là l’essentiel.

« J'AIME LA BELGIQUE »

Je suis rentré chez moi il y a deux jours seulement et j’évite encore d’aller rouler à l’extérieur. De toute façon, je ne serais pas apte à rouler quatre heures ces prochains jours. Je n’ai pas encore pleinement récupéré du voyage, et puis je ne me verrais pas aller rouler aujourd’hui à 0°C alors que j’ai connu des températures supérieures à 40°C lorsque je suis arrivé à Adélaïde. Du coup j’ai repris l’entraînement sur home-trainer, tranquillement à la maison. Et au chaud (sourires) ! Je vais pouvoir profiter de plusieurs semaines de récupération. L’équipe a jugé qu’après ce long périple en Australie, il valait mieux que je ne présente plus sur les courses avant la fin février. Je reprendrai donc au Portugal, sur le Tour d’Algarve (du 19 au 23 février, NDLR). Vingt jours sans courir, je dois bien avouer que ça m’arrange un peu (sourires). Suite au Tour d’Algarve, je me rendrai en Belgique pour y disputer deux semi-classiques, Kuurne-Bruxelles-Kuurne et le Mémorial Samyn, puis les Trois jours des Flandres Occidentales. J’aime la Belgique. J’ai apprécié les courses belges en Espoirs. Maintenant il faudra voir ce que je vais pouvoir faire sur ces courses-là chez les pros. Mais cette année, ce sera d’abord de la découverte. »   

Crédit Photo : DR
 

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