Pierre Moncorgé : « Très satisfait du calendrier »
Installé en Suède depuis septembre dernier (relire la Grande Interview), Pierre Moncorgé a dû attendre la fin du mois de mars et le Tour de Normandie (2.2) pour enfiler son premier dossard en tant que coureur professionnel. Agréablement surpris par ses performances malgré un hiver compliqué, le coureur de Firefighters-Upsala CK a fait le point avec www.directvelo.com.
« Je suis actuellement en repos pour une semaine et demie. Je suis rentré en Suède directement après le Tour de Normandie. Il aura fallu deux longues journées de voiture pour retrouver la ville d’Upsala. Cela peut sembler très usant mais je n’ai pas trouvé ce voyage désagréable. J’ai même pu faire plus ample connaissance avec mes équipiers. Passer des heures et des heures ensemble en voiture, ça rapproche.
« J’AI DU CHANGER MES PLANS »
Je m’étais rendu sur le Tour de Normandie avec beaucoup d’appréhension. J’avais peur de ne pas être au niveau. Il faut dire que j’ai mal géré mon hiver. Avec l’équipe, nous avions eu un changement de programme puisque nous devions commencer notre saison aux Etats-Unis et au Mexique. Mais les courses sur lesquelles nous étions engagé ont pour la plupart été annulées ou reportées. Partir en Amérique simplement pour s’entraîner aurait été ridicule, alors on a tout bonnement annulé ce voyage. Je suis donc resté en France pratiquement deux mois cet hiver, puis je suis rentré chez moi en Suède quelques jours avant de débuter ma saison plus tard que prévu, sur le Tour de Normandie. Entre temps, je devais aussi me concentrer sur mes études (il a validé ses Partiels de janvier en quatrième année de Sciences Politiques, NDLR). Reprendre fin mars n’était pas prévu, j’ai dû changer mes plans. Mais je pense que c’était un mal pour un bien car physiquement, j’avais eu un gros coup de fatigue ces dernières semaines et s’il avait fallu courir en février, j’aurais sans doute beaucoup souffert.
« JE NE M'ATTENDAIS PAS DU TOUT A CA »
Avant le départ du Tour de Normandie, je m’étais fixé pour seul objectif de terminer l’épreuve... Il faut dire que je n’avais roulé que cinq ou six heures sur l’ensemble de la semaine précédant la course ! Finalement, mes résultats tout au long de la semaine m’ont remis du baume au cœur. J’ai pu jouer sur mes acquis des années précédentes, et sûrement sur ma fraîcheur physique. J’ai été dans le coup tous les jours. Malheureusement, j’ai crevé à quatre bornes de l’arrivée sur la première étape alors que j’étais parti pour me mêler au sprint, qui du reste, me convenait parfaitement puisqu’en faux plat montant. Rebelote le lendemain avec une nouvelle crevaison dans le final. Et que dire de la troisième étape, où j’ai été retardé par des chutes. Finalement, il m’aura fallu attendre la 4e étape pour enfin participer à un sprint, et prendre la 10e place. Je n’ai pas pu décrocher d’autres Top 10 en fin de semaine, mais je suis heureux de ma course. J’ai toujours été à l’avant dans le final des étapes, y compris les plus sélectives. Je ne m’attendais pas du tout à cela suite aux difficultés rencontrées cet hiver. Evidemment, sur le coup j’étais déçu lors des premières étapes, mais il faut accepter les aléas de la course. Ça aurait aussi pu être pire. J’aurais pu tomber et me casser quelque chose... je préfère ne garder que les points positifs.
« ME CONSACRER A 100% AU CYCLISME DANS LES MOIS A VENIR »
Maintenant que les partiels sont derrière moi (il passera d’autres examens au mois de septembre, NDLR), je peux me consacrer à 100% au cyclisme dans les mois à venir. En cela, je me sens vraiment coureur professionnel dorénavant. Maintenant, je n’ai pas été surpris par la façon de courir. Et puis, en Normandie, il y avait des équipes de DN1. Ça reste une classe 2 ; bien que très relevée. Mais je me sentirai sans doute encore plus pro lorsque j’aurai, peut-être, l’occasion de côtoyer des mecs de Katusha ou de Sky sur l’Artic Race of Norway notamment. En tout cas, j’ai marqué des points auprès du staff et de mes coéquipiers en Normandie. Les gars ont pu voir qu’ils pouvaient me faire confiance, et c’est important.
« J’AIMERAIS PARTIR EN ASIE CET ETE »
Dans les semaines qui arrivent, je vais disputer deux courses d’un jour au Danemark, puis le Tour du Loir-et-Cher. Je resterai ensuite en Scandinavie jusqu’à fin mai, avec différentes courses au Danemark, en Suède et en Norvège. En juin, je me rendrai sûrement en Amérique du Nord pour y disputer des épreuves comme le Grand Prix de Philadelphie ou le Tour de Beauce. Je ne suis vraiment pas inquiet en termes de calendrier. J’en suis même très satisfait. Si tout se passe pour le mieux, je devrais avoir une soixantaine de jours de course au compteur en fin de saison, avec éventuellement des courses importantes telles le Tour de République Tchèque, la Semaine Lombarde ou encore le Tour Alsace, même s’il sera sans doute compliqué d’y obtenir une invitation. Mes coéquipiers et moi-même aimerions aussi partir en Asie disputer le Tour de Qinghai Lake notamment. Ce serait génial ! Alors on essaie de mettre la pression aux dirigeants pour qu’ils demandent une invitation (rires). »
Crédit Photo : Etienne Garnier - www.velofotopro.com
Crédit Photo : Etienne Garnier - www.velofotopro.com