Paris-Roubaix Espoirs : Ni Français ni Belge ?

Moyens de pros, matériel de pros, préparation de pros. Vendredi, la BMC Development Team a procédé à une reconnaissance jusqu'au vélodrome, soucieuse de ne rien laisser au hasard à deux jours de disputer son premier Paris-Roubaix Espoirs. La formation espère frapper un gros coup pour ses débuts avec son rouleur suisse Stefan Küng, alias « King Küng », lauréat du Tour de Normandie en mars passé. Son effectif fait dans l'efficace et le solide, à l'image d'Ignazio Moser, fils d'un triple vainqueur de Roubaix.
La réserve de BMC est en tout cas décidée à ne pas laisser le champ libre aux Français et aux Belges, une nouvelle fois majoritaires dans le peloton de 148 coureurs cette année et omniprésents au palmarès de l'épreuve depuis 1967 (voir liste des engagés).

L'autre grosse machine à faire trembler les pavés sera une autre équipe Continentale, Bissell Development Team, deux fois victorieuse de Paris-Roubaix Espoirs avec Taylor Phinney. L'un de ses meilleurs atouts, le Britannique Tao Geoghegan Hart, est sur le flanc depuis sa chute au Tour de Californie. Mais le groupe dirigé par Axel Merckx peut compter sur le Belge Nathan Van Hooydonck (2e de la course l'an passé dans sa version Juniors) et l'Allemand Ruben Zepuntke (7e chez les Espoirs en 2012).

Les principaux absents de l'épreuve seront les Danois. Indétrônables sur le Paris-Roubaix Juniors depuis 2012, ils ne peuvent pas participer à l'épreuve chez les moins de 23 ans pour cause de Championnat national Espoirs inscrit au calendrier le même jour...
Les Britanniques n'ont pas jugé bon d'envoyer une sélection mais ils seront représentés par Daniel McLay (Lotto-Belisol U23), 2e de la course Juniors en 2010 derrière le Belge Jesper Stuyven, ou encore par Owain Doull (AnPost-ChainReaction), qui sera au centre d'un reportage de la BBC pour son périple sur les pavés.

Tandis que le Luxembourg (triomphateur en 2012 avec Bob Jungels) restera en cale sèche, les Pays-Bas, la Suisse et les Etats-Unis ont au contraire choisi d'aligner une équipe sur l'épreuve 2014.

Mathieu Van Der Poel n'aurait certainement pas fait de la figuration sur ce Paris-Roubaix mais le Champion du Monde Juniors de 2013 est actuellement engagé sur le Tour de Belgique. Son compatriote Mike Teunissen (Rabobank), comme lui un cyclo-crossman, devrait être un protagoniste de premier plan entre le secteur de Mons-en-Pévèle et le vélodrome, comme en atteste sa 8e place en 2012.

Le reste du plateau se compose de comités régionaux français (Bourgogne, Franche-Comté, Normandie, Rhône-Alpes) et de clubs de division nationale (BIC 2000, Chambéry CF, CC Nogent-sur-Oise, VC Rouen 76 et ESEG Douai), pour la plupart bien rincés après le contre-la-montre par équipes de la Coupe de France DN1 couru samedi.
Parmi les prétendants français, Anthony Turgis (CC Nogent-sur-Oise) ne fait pas mystère de ses ambitions depuis sa 2e place sur Paris-Roubaix Juniors en 2012 et son succès sur Liège-Bastogne-Liège Espoirs en avril dernier. Son compatriote Thomas Boudat (Vendée U) peut également se distinguer par une forte performance après sa campagne de classiques au printemps (lauréat du ZLM Tour, 2e de la Côte Picarde).

Les équipes d'essence belge formeront le gros du peloton, avec Lotto-Belisol U23 (où il faudra suivre Tiesj Benoot une semaine après sa prodigieuse Ronde de l'Isard, sur un tout autre type de relief), EFC-Omega Pharma Quick-Step, Etixx, Color-Code Biowanze, Cycling Team BCV Works-Soenens et Baguet-Miba Cycling Team.

En lever de rideau de la course, le Mini Paris-Roubaix rassemblera 500 jeunes de pré-licenciés à Cadets, contre 320 il y a deux ans. De nombreux Belges et Néerlandais feront ainsi leurs premiers tours de roue sur des chemins de légende, dont une petite Knaven, fille du vainqueur de « l'Enfer du Nord » en 2001.

Crédit Photo : Jean-Marie Doerler

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