Chrono et pavés, le doublé périlleux

Pouvait-on enchaîner en 24 heures le contre-la-montre par équipes de la Coupe de France DN1 (66,5 km) et Paris-Roubaix Espoirs (189,3 km) ? Le doute était permis avant même le départ de « l'Enfer du Nord » ce dimanche. A l'arrivée, Anthony Turgis était l'un des premiers à mettre les pieds dans le plat. "Un Français ne pouvait pas gagner aujourd'hui, expliquait-il à www.directvelo.com. Les coureurs étrangers sont arrivés frais sur la course alors qu'on a tapé dedans la veille."
 
A l'image du coureur du CC Nogent-sur-Oise, entre la moitié et le tiers des effectifs des clubs français sur Paris-Roubaix avaient participé à la Coupe de France samedi, sur les Boucles de la Marne, à Sainte-Ménéhould. "Le chrono par équipes est un rendez-vous nécessaire et je suis content d'avoir pu y aller pour aider mon club qui vise cet objectif, insiste Turgis (4e de l'exercice). Mais on aurait pu placer cette épreuve à une autre date du calendrier !"
 
"C'est vrai, j'ai manqué d'influx nerveux, approuve Olivier Le Gac (BIC 2000). Sur un chrono par équipe aussi long, tu te limes la gueule, comme on dit ! Et je sentais que les jambes étaient un peu lourdes au départ aujourd'hui..."
 
Vainqueur du contre-la-montre samedi avec ses camarades du Vendée U, Lilian Calmejane partageait cette impression : "Pour marcher sur Paris-Roubaix, il faut être saignant. Ca nous a un peu manqué à cause du chrono."
 
Son coéquipier Thomas Boudat, lui aussi engagé sur les 66 km la veille, est d'un avis différent : "J'avais bien récupéré. J'aurais pu bien faire... si je n'avais pas chuté (touché au genou, il pratiquait des examens à l'hôpital de Bordeaux dimanche soir)." Avant d'affronter les pavés, le petit flahute estimait même que son succès sur le contre-la-montre par équipes avait "un effet euphorisant" sur le Vendée U.
 
"On pouvait enchaîner le chrono par équipes et Paris-Roubaix Espoirs, pense Dylan Kowalski (VC Rouen 76), 11e samedi et victime de neuf crevaisons dimanche. Il était même possible d'obtenir un bon résultat sur les deux courses. Mais il fallait pour cela être en très bonne condition."
 
Reste que les deux premiers Français classés sur le mythique vélodrome avaient été exemptés de contre-la-montre : Fabien Grellier (5e) reconnaissait quelques secteurs pavés tandis que ses collègues du Vendée U s'affairaient en Coupe de France, Alexis Guérin (11e) était quant à lui directement arrivé de Belgique avec ses camarades de la formation Continentale tchèque Etixx. Le premier des coureurs à avoir doublé, Matthieu Garnier (SCO Dijon), termine donc Paris-Roubaix Espoirs à la 17e position.

Crédit Photo : Hervé Dancerelle - www.directvelo.com
 

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