Matthieu Garnier rêve de l’Enfer
Dimanche, Matthieu Garnier était l'un des coureurs les moins expérimentés du peloton de la 47e édition de Paris-Roubaix U23. Classé en deuxième catégorie en 2013, il prenait le départ "de [sa] première grande course." Sans aucun repère, le sociétaire du SCO Dijon a pris place dans l'échappée du jour, la bonne. Il a ainsi bouclé son premier « Enfer du Nord » en 17e position. "J’ai manqué de jus sur le final, j’ai vraiment trouvé le temps long, le contre-la-montre par équipes de la veille y était sûrement pour quelque chose, mais je me suis accroché et me suis rendu compte que le mental compte pour beaucoup sur cette épreuve. Il ne faut rien lâcher !"
Et le garçon sait de quoi il parle lorsqu’il s’agit de volonté. Victime d’une fracture du bras sur les Boucles du Haut-Var, Matthieu Garnier a vu alors son début de saison anéanti. "J’ai arrêté le vélo complètement une semaine, mais très vite j’ai repris par des séances d’home-trainer pour ne pas perdre l’acquis de l’hiver, avant de revenir sur la route un mois après", rapporte-t-il à www.directvelo.com. Avec Paris-Roubaix dans un coin de sa tête...
Entraîné par son directeur sportif Sébastien Grédy et bien aidé par son capitaine de route Mathieu Chiocca qui "le conseille très fréquemment", le coureur âgé de 20 ans commence alors son parcours du combattant en étant bien entouré. "Avec eux, je suis très bien suivi. Sébastien m’entraîne depuis maintenant deux ans, et j’ai beaucoup de respect pour le coureur qu’il était et l’homme qu’il est aujourd’hui. Pour Mathieu, c’est pareil et j’apprécie qu’il m’ait pris sous son aile. Ils sont très importants pour moi, me rassurent et me motivent", explique-t-il.
Après une reprise en compétition progressive, retrouvant le rythme sur des courses régionales de première catégorie, le mois de mai était idéal pour "prendre de la caisse" et monter en régime. A deux semaines de son objectif, sa 6e place lors de la dernière étape du Tour de la Manche lui a permis d’aborder la dernière ligne droite de sa préparation en pleine confiance.
Rigoureux et soucieux de combler son manque d’expérience, le Bourguignon s’adonnait même à une reconnaissance intégral du circuit, à l’instar des coureurs professionnels qui lui ont donné goût à cette classique. "Forcément, en arrivant sur les secteurs j’ai eu quelques images des Cancellara et Boonen en tête, mais très vite j’étais rattrapé par la réalité et surtout par mon mal de jambes (rires). Je pense que c’est une course que l’on doit faire au moins une fois dans sa carrière, pour se rendre compte de la difficulté des secteurs pavés", indique-t-il.
Enthousiaste et la tête remplie de bons souvenirs après cette grande première réussie, le jeune Espoir 2e année ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. Et se tourne déjà sur l’édition 2015 de Paris Roubaix Espoirs.. "J’ai clairement vécu un rêve dimanche. Courir avec des coureurs appartenant à des réserves d’équipes professionnelles telles que la BMC ou la Rabobank, c’est le pied. Et les pavés, j’ai vraiment adoré. L’année prochaine, je veux revenir mieux préparé que jamais !"
Crédit Photo : Thomas Maheux - thomasmaheux.tumblr.com