Loïc Chetout, ce baroudeur

"Deux sprinters échappés dans la montagne... Ça fait mal !" A l'avant lundi sur la deuxième étape du Tour de l'Avenir, Loïc Chetout a passé en tête les cols du Massif Central, précédant son compagnon de fugue, le Suisse Fabien Lienhard. Les deux hommes, qui ont compté jusqu'à 3'50'' d'avantage, ont été revus par le peloton à 8 kilomètres du but.

"On s'est quand même fait plaisir, poursuit le capitaine de route de l'Equipe de France, interrogé par DirectVelo.com. A 20 bornes de l'arrivée, on a creusé l'écart donc j'ai commencé à y croire. Mais, finalement, j'ai laissé des cartouches pour rien."

Chetout s'était déjà lancé en contre-attaque sur la première étape, devenant un point de mire commode pour le peloton. Bernard Hinault, au volant de la voiture invités, lui avait même conseillé de se relever. "Sauf que c'est ce que je faisais depuis dix bornes, mais les gars n’étaient pas pressés de me reprendre, se marre le Toulousain d'adoption. Remarque, je me faisais moins mal en étant positionné juste devant qu'en restant dans le peloton."
S'il a mis deux fois le nez à la fenêtre en deux jours, Chetout continue de se revendiquer sprinter. Ce mardi, il aimerait d'ailleurs participer à l'emballage, dans les rues de Paray-le-Monial (Saône-et-Loire).

Son directeur sportif chez les Bleus, Pierre-Yves Chatelon, le voit pourtant comme un "électron libre", estimant que le grand barbu du peloton est "un baroudeur et un passe-partout".

Depuis son retour en France (après trois années chez les Basques espagnols de Naturgas), Chetout est devenu l'un des piliers de l'Equipe de France. Très actif sur les précédentes manches de la Coupe des Nations 10e sur le ZLM Tour, premier du sprint du peloton sur la Côte Picarde, à l'abordage sur le Tour des Pays de Savoie ou sur le Championnat d'Europe...). Tranquille, il explique : "En fait, je suis les consignes. Rester dans le peloton ? OK, je le fais. Partir dans une échappée ? Je le fais aussi !"

L'offensive lui permet de combiner des intérêts personnels et ceux du collectif. Par exemple, sur le Tour de l'Avenir, Chetout pourrait à nouveau bondir dans les Alpes. Tout en déblayant le terrain pour son chef de file Pierre-Roger Latour, il croquerait ainsi de nouveaux points pour le maillot à pois (il est actuellement pointé 2e à douze points du Norvégien Kristoffer Skjerping). "Décrocher un maillot distinctif, ce serait sympa, dit-il. Mais la priorité reste d'aider l'équipe."

A 22 ans, Chetout est le seul coureur en 4e année Espoir dans l'effectif tricolore. Lourde mission. "Je suis leur papa à tous, rigole-t-il. Pas facile quand on a de grands enfants à charge comme Pierre Latour ou Quentin Jauregui !"

Crédit photo : Alexanne Bonnier
 

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