César Bihel : « Etre professionnel, ça se mérite »

Après trois saisons passées au Luxembourg sous les couleurs de la Team Differdange-Losch, César Bihel est de retour en France pour la saison 2015, puisqu’il a signé un contrat d’un an avec la formation Auber 93. "Je devais m’engager avec les Belges de Wanty-Groupe Gobert mais cela ne s’est pas fait au tout dernier moment suite à la signature d’Enrico Gasparotto. Stéphane (Javalet) m’a alors tendu la main", explique le coureur de 26 ans pour DirectVelo.com. Un véritable ‘’retour aux sources’’ pour celui qui avait déjà eu l’occasion de courir pour la réserve de BigMat, le CM Aubervilliers, en 2009 et 2010.    

DirectVelo.com : Peut-on parler de nouveau départ avec ce retour en France ?
César Bihel : C’est même plus que ça ! J’ai le sentiment que ma carrière professionnelle commence réellement maintenant. J’ai les yeux grands ouverts comme un néo-pro, à la différence que j’ai déjà une bonne expérience de ce niveau. Cette aventure avec Auber 93 et les années que j’ai pu passer au Luxembourg ne sont en rien comparables. Avec la Team Differdange, j’avais dix casquettes différentes. Il fallait tout faire, y compris démarcher des sponsors parfois, ou se débrouiller presque soi-même pour être invités sur certaines courses. Aujourd’hui, je me rends compte de la chance que j’ai d’être professionnel chez Auber 93, dans une équipe où la seule chose que l’on me demande, c’est de faire du vélo.

Que penses-tu pouvoir apporter à l’équipe cette saison ?
La Coupe de France sera clairement le fil conducteur de notre saison. Personnellement, j’espère donc pouvoir ramener des points à l’équipe sur différentes manches de cette Coupe de France. Je ne suis pas le genre de coureur à pouvoir réaliser des coups d’éclat sur une période de deux ou trois semaines, mais je me sais capable de faire une saison complète. Je touche du bois mais jusqu’à présent, je n’ai jamais eu de maladies ou de grosses chutes qui auraient pu m’arrêter dans une saison. J’ai toujours été disponible de février à octobre, et j’espère que ce sera encore le cas cette saison. Le fait que nous ayons un effectif réduit de dix coureurs ne doit pas être un problème. Je suis capable d’enchainer les jours de course. Enfin, je suis un coureur complet et je devrais pouvoir répondre présent sur différents terrains tout au long de l’année. Désormais, il va falloir confirmer tout ça sur les routes et c’est aussi pour ces raisons que j’ai fait beaucoup de sacrifices ces dernières semaines...

« LE MONDE PROFESSIONNEL REPRESENTE L'EXCELLENCE, LE SOMMET DE LA PYRAMIDE »

De quels types de sacrifices parles-tu ?

Je pense notamment aux efforts fournis durant la préparation hivernale. Suite au stage de l’équipe à Calpe (Espagne), je suis rentré seulement trois jours chez moi pour les fêtes de Noël, puis je suis immédiatement parti en altitude pour un stage en solitaire, pendant trois semaines. Je suis resté une semaine dans la zone de l’Alpe d’Huez et deux nouvelles semaines au Lautaret. Par chance, je n’ai pas eu de neige et j’ai pu m’entraîner dans de bonnes conditions, sous le soleil et sur le sec, même s’il ne faisait pas très chaud (sourires). Fin janvier, j’ai une nouvelle fois quitté ma Normandie pour partir vivre un mois dans le Sud, loin de ma famille. Tout cela dans le but d’optimiser mon entraînement, de profiter de conditions météorologiques sans doutes plus douces. Ne pas être auprès de sa famille, une fois de plus, ce n’est pas drôle. Mais je tiens à faire les choses à fond ! Je ne pense pas que beaucoup de coureurs aient faits autant de sacrifices cet hiver.

Alors pourquoi avoir fait une telle préparation hivernale ?
Je ne suis pas un coureur exceptionnel avec des qualités au-dessus de la normale. Alors j’essaie simplement de compenser cela en mettant toutes les chances de mon côté. Et puis, encore une fois je m’estime très chanceux de pouvoir être professionnel dans une formation Continentale professionnelle. Maintenant, je me dois de faire mon métier à fond. Etre professionnel, ça se mérite. Pour moi, le monde professionnel représente l’excellence, le sommet de la pyramide. Il est donc logique de travailler au maximum, de faire des sacrifices. Mettre toutes les chances de mon côté, c’est aussi la garantie de ne pas avoir de regrets si jamais je n’arrive pas à percer. Et puis de toute façon, si je ne suis pas capable de me faire mal aux pattes au mois de janvier, alors ce n’est pas la peine de faire une saison de plus à ce niveau. Autant arrêter tout de suite.

Crédit photo : Thomas Maheux - thomasmaheux.photodeck.com
 

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