Yann Guyot : « J'ai couru pour gagner »
Yann Guyot (Armée de Terre) a pris dimanche la 7e place de la Drôme Classic (1.1). Le numéro 1 amateur 2014 a obtenu ainsi son premier résultat significatif de la saison. Le Breton, âgé de 29 ans, a répondu à l'arrivée aux questions de DirectVelo.com.
DirectVelo.com : Pensais-tu à la victoire dans le final de la Drôme Classic ?
Yann Guyot : J'ai couru pour gagner. Quand je me suis retrouvé en tête, dans le groupe de cinq (avec Felline, Mollema, Gautier et Stetina, NDLR), je n'ai pas voulu trop en faire. Je savais que Fabio Felline (Trek Factory) était le plus rapide. Samuel Dumoulin (AG2R La Mondiale) est arrivé lancé dans la côte de Livron, située à 1, 5 kilomètres de la ligne. Il nous a immédiatement passés. J'ai essayé de m'accrocher en haut de la côte. Mais il me manque encore un petit truc, à savoir plus de force en haut des bosses. Ça va mieux mais je dois travailler ça. Par rapport aux amateurs, en haut d'une bosse, ça embraie davantage. J'ai ce cap à passer.
« JE PENSE QUE CA VA VENIR »
Avec cette 7e place, ce fut une bonne journée pour toi...
Pour l'équipe surtout ! Romain Le Roux a bouffé du vent toute la course pour nous protéger. Avec le froid et la pluie, la course s'est faite par l'arrière. Lui a essayé de nous mettre dans les meilleures conditions. A 50 kilomètres de l'arrivée, l'équipe était en 3e rideau dans le peloton. Les équipes devant nous se sont écartées. J'ai dit à Romain d'assurer un petit tempo mais sans en remettre, car ce n'était pas à nous de prendre la chasse à notre compte. Nous avons laissé faire. Puis nous sommes arrivés dans les parties difficiles de la course.
Où tu as cherché à t'échapper...
J'ai essayé d'aller dans les coups. Quentin (Pacher) a pris le relais. Il a fait un gros numéro à l'avant. Ça a permis à notre équipe d'avoir un appui. Puis Orica-GreenEdge a commencé à rouler. Nous nous sommes concertés avec Yoann Barbas et Romain Combaud. Romain m'a dit qu'il était à la "rupture." Il a essayé de me replacer. Yoann était juste derrière moi. J'ai pu profiter du gros travail de l'équipe. Je pense que ça va venir... Un jour, nous pourrons prendre une course en main. Mais peut-être pas sur des épreuves du niveau de la Drôme-Ardèche. Il s'agissait des deux courses les plus relevées de notre début de saison.
« UN DEBUT DE SAISON DIFFICILE »
Comment avais-tu vécu jusqu'alors tes débuts chez les professionnels ?
Je ne vais pas mentir, j'ai eu un début de saison difficile. Au Grand Prix La Marseillaise, j'avais réussi à basculer au sommet de la Gineste dans le peloton qui se joue la gagne. Mais la semaine suivante, à l'Etoile de Bessèges, je n'étais pas top. En fait, j'ai toujours connu un début de saison difficile. J'ai augmenté cet hiver le volume à l’entraînement mais ça ne change rien. C'est physiologique. Je me dois donc d'être patient...
As-tu douté ?
J'ai douté oui mais dès que je prenais une claque, je tâchais de bien m'entraîner derrière. Mon entraîneur, Léonard Cosnier, me soutient à fond. Toutes les semaines, je l'ai au téléphone. Je l'ai eu samedi soir au téléphone, il m'a dit d'être patient. Il avait programmé mon premier pic de forme sur ce week-end-là. Samedi, à la Classic Sud-Ardèche, je ne n'étais pas forcément top. J'ai du mal à frotter au pied des bosses et aux endroits stratégiques. Mais sur la Drôme Classic, ça s'est bien passé car nous avons su mettre un train en place. Je me sentais protégé.
« IL FAUT SAVOIR ATTENDRE »
Ta saison est désormais lancée ?
Ça va mieux pour moi ! Je doutais surtout de ma forme du moment. Léonard doit rigoler... Hier soir (samedi), je lui disais que je n'étais pas super. Je dois m'habituer à la façon de courir des professionnels. Il faut savoir attendre. Je ne courrais pas de cette manière chez les amateurs, j'attaquais tout le temps.
Quelle est la suite de ton programme ?
Je vais me reposer un peu en ce début de semaine. Je ferai ensuite Manche-Atlantique, Paris-Troyes, la Classic Loire-Atlantique, Cholet-Pays de Loire et la Classica Corsica. Je lèverai le pied en rentrant de Corse. Viendront ensuite Paris-Camembert et rapidement derrière le Tour de Bretagne.
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