Adrien Costa, la fusée américano-française
Adrien Costa (Etats-Unis) est l'un des meilleurs coureurs Juniors au Monde. Déjà vainqueur l'an passé, le Californien vient de récidiver sur le Tour du Pays de Vaud (Suisse), manche par étapes de la Coupe des Nations. Le vice-Champion du Monde du contre-la-montre Junior, qui possède un passeport français, a répondu aux questions de DirectVelo.com.
DirectVelo.com : Que représente ce succès au Tour du Pays de Vaud ?
Adrien Costa : C'est énorme ! C'est la première fois que je remporte le classement général d'une manche de la Coupe des Nations. Ça aurait déjà été super de gagner "juste" cette année, mais pour la première fois, je m'impose deux ans de suite sur la même épreuve. Ici en Suisse, il y avait toutes les équipes internationales... Le niveau était plus relevé que l'an dernier, où ce n'était pas encore une Coupe des Nations. Je suis super content.
LE CHAMPIONNAT DU MONDE, L'OBJECTIF DE L’ANNÉE
Comment as-tu vécu cette épreuve ?
J'étais de mieux en mieux au fil des jours. Je me suis senti très bien samedi où il y avait l'arrivée au sommet puis le contre-la-montre. J'étais un peu plus fatigué dimanche sur la dernière étape, mais ça l'a fait... Les Américains gagnent le Tour du Pays de Vaud depuis 2012. Il fallait continuer de le gagner (sourires). Quand tu es le tenant du titre, tu as une pression supplémentaire mais j'ai réussi à récidiver.
Quel regard portes-tu sur ta saison ?
Je suis satisfait. J'ai eu des bons résultats en début de saison aux Etats-Unis. Et je suis super content de ce que j'ai pu faire pour le moment en Europe (Il a également terminé 2e de la Course de la Paix, NDLR). Il reste le Trofeo Karlsberg (Coupe des Nations) en fin de semaine en Allemagne. Je vais ensuite rentrer aux Etats-Unis. Il y aura le Championnat national, qui est un objectif mais pas encore un rendez-vous super important. Et bien sûr, le gros morceau de la saison sera le Championnat du Monde. Je ne pense pas revenir en Europe pendant l'été, c'est plus simple pour moi de rester aux Etats-Unis. Je vais disputer notamment cet été le Tour de l'Abitibi (Canada).
Que représente pour toi ce Championnat du Monde aux Etats-Unis ?
Ça va être super ! Bon, ce n'est pas vraiment à la maison puisque je suis de la côte Ouest... J'aurai cinq-six heures de vol pour aller à Richmond. Tout le monde est super excité par ce Championnat du Monde à domicile. Le public sera présent. Le parcours me plaît. Mon gros objectif sera le contre-la-montre, j'avais terminé 2e l'an passé en Espagne. J'espère faire mieux (sourires) ! Nous aurons ensuite une belle équipe pour l'épreuve en ligne.
DES PREMIERS TOURS DE ROUE EN SEINE-ET-MARNE
C'est grâce à la France que tu es venu au vélo...
Mes parents sont Français. Moi, je suis né en Californie. J'ai commencé le vélo en France, chez mon grand-père, en Seine-et-Marne. Nous allions à Melun tous les étés pendant environ un mois. Je regardais le Tour de France à la télévision, puis je sortais en VTT avec mon grand-père. Depuis, c'est une passion ! J'essaie d'aller encore voir ma famille en France chaque année. J'irai la semaine prochaine à l'issue du Trofeo Karlsberg pendant cinq jours. C'est sympa de passer du temps là-bas.
Tu te considères comme Américain à 100 % ou un peu comme un Français ?
Les deux !
On pourra te voir un jour sous les couleurs de l'Equipe de France ?
On verra... Je suis déjà citoyen Français, j'ai mon passeport. Pour le moment, c'est beaucoup plus simple pour moi de courir pour les Etats-Unis. Il y a un très beau programme pour les Juniors. J'ai été aidé parfaitement par l'équipe sur ce Tour du Pays de Vaud. Je ne peux pas en demander plus. J'espère pouvoir grandir avec l'équipe qui a un très bon programme en Europe, presque aussi bon que les Français. Mais on verra si je déménage un jour en France...
Tu pourrais courir dans une structure française ?
Pourquoi pas ? Ça serait une bonne chose pour moi. Les équipes françaises aiment bien avoir des Français et des Américains... (sourires) Mais je ne pense pas encore à tout ça. Je préfère me concentrer sur ma saison 2015.
Crédit photo : Nicolas Gachet - www.directvelo.com