Tour de l'Avenir : Le coup « classique » des Belges

Le peloton a tremblé lundi sur le Tour de l'Avenir, quand l'Equipe de Belgique au grand complet a piégé de nombreux favoris sur une vive accélération. Il restait 30 km jusqu'à l'arrivée à Arbois (Jura), quand les six coureurs sont passés à l'offensive, sur un parcours toujours exposé à un fort vent de côté droit.
 
"Les Britanniques ont commencé à hausser le rythme, on a suivi et on a pris les choses en main", raconte Nathan Van Hooydonck à DirectVelo. 
 
Dans le même temps, aucun Français n'avait réussi à accrocher ce premier peloton, fort d'une trentaine de concurrents, contrairement à plusieurs prétendants au podium final, manifestement vigilants : Sebastian Henao (Colombie), Simone Petilli (Italie), Sam Oomen (Pays-Bas) et Jack Haig (Australie).
 
Cette journée, qui avait mis les nerfs des 126 coureurs à rude épreuve, n'avait jusqu'alors débouché sur aucun éventail, les passages à découvert étant trop rapidement suivis d'une végétation dense ou d'autres abris contre le vent. Mais, tout à coup, sous l'impulsion des Belges, la course basculait et l'écart s'élevait à 25'' entre les deux premiers morceaux du peloton. 
 
Une « cassure » ou une « bordure » ? C'est là que les versions divergent. Les coureurs de l'Equipe de France parlent d'une "cassure qui s'est créée après une chute". Les Belges décrivent "un vrai coup de bordure, lancé un kilomètre avant". Van Hooydonck assure : "Franchement, nous n'aurions jamais profité d'une chute pour attaquer, ça ne se fait pas."
 
Quoiqu'il en soit, les six étaient devant : Van Hooydonck, donc, récent Champion national Espoirs, mais aussi Kenneth Van Rooy, Aimé De Gendt, Dries Van Gestel, Benjamin Declercq et le leader, Laurens De Plus. Ce dernier apprécie : "L'équipe a été super aujourd'hui !"
 
De Plus, déçu par son prologue samedi (63e à 22 secondes), trouvait dans la manœuvre quelques signes de réconfort : "D'abord, je suis en bonne forme, observe-t-il. Je suis content que nous n'ayons pas perdu du temps, mais j'ai même pensé que nous allions en gagner. Si seulement d'autres équipes nous avaient relayé... Il y a bien eu deux Italiens, mais ce n'était pas suffisant."
 
Les poursuivants, conduits par Jérémy Maison et ses soutiens, sont revenus sur la tête du peloton après 20 km d'une intense partie de manivelles.
 
"Peut-être que nous remettrons ça sur la 3e étape", glisse Van Hooydonck, à l'approche d'un tracé vallonné entre Champagnol (Jura) et Tournus (Saône-et-Loire).
 
Les Belges semblent dans tous les cas aptes à répliquer à l'Equipe de France, après la démonstration des Bleus lundi, qui avaient projeté quatre de leurs six membres dans une contre-attaque surprise – là aussi sans succès, puisque repris à 10 km du but.
 
Ce qui rend justice à la composition du groupe, moins aguerri pour la haute montagne que les Colombiens ou les Italiens. L'entraîneur national, Jean-Pierre Dubois, avait retenu des spécialistes des classiques pour protéger De Plus sur les trois premières étapes, voire coincer l'adversaire, comme ils l'ont tenté. Dans les cols, à partir de jeudi, le 2e du Tour du Val d'Aoste ne sera plus entouré par un collectif mais par Van Gestel, sans doute aussi De Gendt.
 
"Le coup de bordure qu'ils ont lancé va les mettre en confiance, relève Dubois. Mais quand on voit certains grimpeurs s'accrocher à l'avant avec nos hommes, on peut s'attendre à du très beau spectacle ces prochains jours, quand nous serons dans la montagne..."

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