Fabrice Seigneur : « J’arrête »
C’est à Locminé que Fabrice Seigneur avait gagné sa première course dans la catégorie Elite. Dimanche dernier, il a sans doute levé les bras pour la dernière fois à ce niveau, sur la même épreuve. "C’est un joli clin d’œil. J’avais pas mal galéré pendant mes premières saisons Espoirs. J’avais rejoint l’ASPTT Rennes et cette victoire avait été un tournant. Dimanche, j’ai été très surpris d’être à l’avant. J’étais euphorique car je savais que ce serait mes derniers instants sur le vélo", confie-t-il à DirectVelo.
« MA PRIORITE ETAIT DE TROUVER UN EMPLOI »
Cet hiver, Fabrice Seigneur a suivi une formation professionnelle. Depuis quelques semaines, il a commencé sa nouvelle carrière, délaissant le cuissard pour le costume de diagnostiqueur immobilier. "C’était ma priorité cette année, j’avais prévenu l’équipe. Je ne peux plus m’entraîner en semaine. J’ai aussi envie de profiter d’autres choses dans la vie".
Le sociétaire de Sojasun espoir-ACNC sort de trois saisons pleines. Pendant l'automne 2015, il avait été annoncé dans l'équipe Continentale Dynamo Cover avant que celle-ci se rétracte puis disparaisse de la circulation avant même d'avoir existé. "Je suis allé au bout des choses. Je n’ai pas de regrets et je ne me voyais pas continuer sans être compétitif. Le plus bizarre, ça va être de ne plus voir les copains de l’équipe. Et de ne plus m’entraîner tous les jours avec Clément Mary... ça va me changer ! On s’est rencontrés à l'ASPTT Rennes. Depuis, nous sommes amis et j’espère qu’il ira le plus loin possible. Il le mérite".
« QUELQUES LARMES ONT COULE APRES LA LIGNE »
Sa dernière victoire, Fabrice Seigneur est allé la chercher comme il les aime : avec panache. "On m’a souvent dit que j’attaquais de trop loin et que ça ne servait à rien de faire de longs rallyes seul mais moi j’aime ça. Dans la vie, je suis plutôt calme mais sur le vélo j’aime bourriner", plaisante-t-il.
Le vainqueur de Manche-Atlantique 2014 a cumulé les places d’honneur au fil des saisons. Cette victoire met fin à une série de deuxièmes places en Elite Nationale. "Je me suis retrouvé seul à 15 km de l’arrivée. Etre seul à l’avant, c’est un sentiment grisant. Dans les derniers kilomètres j’ai pu savourer… Je voulais rendre hommage à mon grand-père et j’avais terminé plusieurs fois deuxième en 2015. Bien sûr, j’ai pensé aussi à Romain (Guyot). Je savais que cette course serait ma dernière, j’y pensais. Ça a été très émouvant, quelques larmes ont coulé après la ligne".
Si Fabrice Seigneur ne devrait plus courir cette saison, il deviendra le premier supporter de ses ex-coéquipiers avant sans doute de remonter sur le vélo. "Je ne suis pas du tout dégoûté ! Il n'est pas impossible que je reprenne une licence dans une catégorie inférieure", promet-il.