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Pourquoi le Tour 47 s'est joué au sprint

Crédit photo Julie Desanlis

Crédit photo Julie Desanlis

Erwann Corbel et le VC Pays de Loudéac ont (encore) décroché le gros lot dimanche dernier à l’occasion du Tour du Lot-et-Garonne, quatrième manche de la Coupe de France DN1, après une épreuve fermée, sur plus de 180 kilomètres, et qui s’est jouée au sprint. L’organisatrice Catherine Gastou avait pourtant prévenu : "Celui qui espère pouvoir s’imposer en courant à l’économie risque de ne pas jouer la gagne. Je ne crois pas à une course cadenassée car notre parcours ne s’y prête pas du tout" (lire ici). Alors comment expliquer un tel scénario ? Les coureurs eux-mêmes ont-ils été surpris du parcours et/ou du déroulement de la course ? Eléments de réponse avec Pierre Bonnet (Team Pro Immo Nicolas Roux), Cédric Delaplace (BIC 2000) et Thomas Navarro (AVC Aix-en-Provence), tous trois membres de formations qui n’ont pas pu marquer le moindre point sur cette quatrième manche (voir ici).

UN SPRINT SURPRISE

"On n’a vraiment rien pu faire", regrette Thomas Navarro. 39e ce dimanche, l'Aixois a été le meilleur représentant de la formation provençale. "Nous sommes venus ici sans nos coureurs les plus rapides, comme Odrian Champossin ou Mathieu Chiocca. Au briefing, nous n’avions pas du tout envisagé un sprint. On espérait simplement une course de mouvement", ajoute-t-il. Même son de cloche du côté du Team Pro Immo Nicolas Roux. "Sur le papier, c’était la manche de Coupe de France la plus difficile, alors on espérait clairement autre chose qu’un sprint massif. J’imaginais même que ça puisse arriver un par un", souffle Pierre Bonnet. "Dans l’équipe, nous étions tous déçus. On s’attendait à autre chose", reprend Navarro.

Toujours le même constat du côté du BIC 2000 et de Cédric Delaplace. "Peu de monde aurait misé sur une arrivée à 60 ou 70 mecs, étant donné le parcours proposé. En plus, il ne faisait pas très beau. Il y avait des averses, c’était nerveux. On a aussi eu des chemins, des routes casse-pattes. Tout était réuni pour arriver en petit comité. On aurait aimé bagarrer un peu plus".

LES CHEMINS N’ONT PAS FAIT LA DIFFERENCE

Alors comment expliquer un tel scénario ? Les chemins n’ont-ils donc servi à rien ? "Les éliminations ne se faisaient que sur crevaison. C’est vrai que c’est fun et atypique, mais franchement ça n’a rien apporté", tranche Thomas Navarro. "C’était nerveux à l’abord des secteurs mais dans les chemins en eux-mêmes, il n’y a pas eu de casse comme ça peut être le cas sur Paris-Roubaix ou le Tro Bro Leon", précise Cédric Delaplace. Quant à lui, Pierre Bonnet précise : "Il y avait vent de face dans les secteurs. Un vent pas très fort, mais qui n’a pas permis de faire la différence. Peut-être que ça aurait été différent avec un vent de dos. Mais les chemins, c’était une bonne idée. Le vélo a besoin d’originalité".

LE VC PAYS LOUDEAC ET ERWANN CORBEL SONT AU-DESSUS DU LOT

Si cette quatrième manche de la Coupe de France s’est jouée au sprint, c’est aussi parce que le VC Pays de Loudéac a décidé de contrôler la course pour son leader Erwann Corbel. "Ils ont tout fait pour que ça arrive au sprint, confirme Navarro. C’est le jeu. Ils savaient très bien qu’Erwann allait encore mettre 200m à tout le monde à l’arrivée", sourit-il. "Il y avait quand même du mouvement durant la course. Ça partait souvent en haut des monts", tempère Cédric Delaplace. "Par contre Loudéac a cadenassé dans la dernière boucle. Ils étaient impressionnants et là, il n’y avait plus rien à faire. Ce n’était pas la peine de sortir. On savait que l’on n’allait pas prendre plus de 50 mètres, c’était peine perdue".

LA COUPE DE FRANCE, UNE SUCCESSION DE SPRINTS ?

La course aux points, en Coupe de France, oblige les formations à courir différemment. "On ne va pas se mentir, la Coupe de France, ce n’est pas la folie. Les équipes envoient des coureurs pour aller faire 20e et prendre quelques points", peste Pierre Bonnet. Thomas Navarro avoue même se rendre "en marche-arrière" sur les manches de la Coupe de France. "Ce n’est qu’une succession de sprints, épreuve après épreuve. Et ce n’est sûrement pas sur le GP de Nogent-sur-Oise que cela va changer. C’est triste, mais c’est la réalité". Cédric Delaplace ne se pose pas beaucoup de questions non plus quant au scénario des prochaines manches. "Quand on voit qu’une course aussi dure que le Lot-et-Garonne se termine à 60, on peut se dire que ça arrivera à 140 à Nogent. Ou alors, il faudrait un miracle".

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