Rémy Rochas : « C'était la montée idéale »

Crédit photo DR

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Rémy Rochas a su rebondir. Le grimpeur de 20 ans s'est offert vendredi l'étape d'Ax 3 Domaines sur la Ronde de l'Isard (2.2U), après avoir dû grimper la veille 10 km avec un cadre fissuré qui menaçait de se rompre à tout moment (lire ici). A l'arrivée, le sociétaire du Chambéry CF a confié son bonheur à DirectVelo.

DirectVelo : Vingt-quatre heures avant ta victoire sur la Ronde de l'Isard, il y a ta déception dans la montée de Goulier-Neige. Comment as-tu rebondi ?
Rémy Rochas : Je n'aime pas ressasser un épisode négatif. Et je déteste rester sur un échec. Le soir de la course, j'essayais d'en rire plus qu'autre chose. Nous avions encore trois journées qui nous attendaient. Il fallait que j'aide Aurélien (Paret-Peintre) à se replacer au classement général. C'est ce que j'ai fait dès le lendemain (vendredi) vers Ax 3 Domaines. Dans ma tête, il y avait aussi une victoire d'étape à aller chercher. Les deux objectifs étaient compatibles et ce dont j'avais besoin pour effacer ma déception.

Pour construire ton succès, tu as d'abord exploité la descente du Chioula, juste avant la montée finale ?
Oui, nous nous sommes mis au sprint 200 mètres avant la bascule. La descente était très rapide et technique, nous pouvions étirer voire casser le peloton. J'ai attaqué avec Aurélien dans ma roue. Nous avons entendu un coureur tomber dans une épingle, juste derrière nous. Je n'ai appris qu'à l'arrivée qu'il s'agissait de notre coéquipier Aurélien Doléatto [le coureur de Chambéry CF est tombé dans un creux de deux mètres, s'est relevé et a commencé à repartir, mais les médecins de course l'ont contraint à l'abandon, puisqu'il avait perdu connaissance quelques secondes, NDLR]. C'est toute l'équipe qui a fait un travail fabuleux aujourd'hui (vendredi). J'ai aidé dans la première partie de la saison. Aujourd'hui, les gars me renvoient l'ascenseur, je dois les en remercier !

« DU MAL A M'EN RENDRE COMPTE »

Dans la dernière ascension, David Gaudu semblait bien parti pour cueillir la victoire ?
C'est ce que j'ai pensé. Il a creusé le trou et il semblait vraiment fort. Il y a eu deux temps morts. Sur le premier, il attaque. Je n'y suis pas allé parce qu'à ce moment-là, je travaillais encore pour Aurélien. Puis Aurélien ne fait plus partie du groupe maillot jaune. Deuxième temps mort : je pars en contre-attaque.

Et tu te retrouves en sandwich ?
Il a fallu gérer la situation : j'avais Gaudu une trentaine de secondes devant moi et les autres grimpeurs une trentaine derrière. Dans les lignes droite, tout le monde se retrouvait en point de mire. A 4 km du sommet, j'ai eu peur de me faire rattraper. Mais j'ai monté à mon rythme, avec des relances. Quand Gaudu a commencé à marquer le pas, ça m'a motivé. Je reviens sur lui à la flamme rouge et je contre de suite. Il m'a suivi. La deuxième fois, il me laisse partir. C'était vraiment la montée idéale pour moi.

Tu reviens en forme dans un moment important de ta saison ?
Il y a le Tour des Pays de Savoie en juin et le Championnat de France Amateur, deux objectifs très importants. Ma victoire sur la Ronde de l'Isard me rassure sur ma condition. J'ai même encore du mal à me rendre compte que j'ai gagné ici. Le niveau est tellement relevé ! Et cette course, on en parle toute l'année comme d'une référence, d'un rendez-vous à ne pas manquer. Quand tu réussis à faire quelque chose ici, tu te sens libéré. La semaine prochaine, je vais couper quatre jours puis je passerai à la suite.

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