Victor Lafay ou la renaissance d'un coureur
Victor Lafay sort d'une année quasi-blanche. Après avoir terminé un cycle Junior très prometteur (vainqueur notamment de l'Ain'Ternational Valromey Tour en 2014, NDLR), le sociétaire du Chambéry CF voit sa première saison Espoir subitement interrompue par une douleur récurrente au quadriceps de la cuisse gauche. La faute à une excroissance osseuse qui provoque un frottement très douloureux et qui se révèle à partir de mai 2015. L'opération est inévitable et elle est réalisée en août de l'année dernière.
La reprise sur le vélo s'effectue à partir du mois de septembre et se passe relativement bien. Le frottement semble avoir disparu, ce qui soulage l'élève d'IUT sciences et génie des matériaux. Mais en janvier 2016, le même muscle refait des siennes : Victor Lafay craint une rechute mais il s'avère que le problème vient cette fois d'une adhérence au niveau de la cicatrice consécutive à l'opération. C'est à nouveau l'interruption, de près de trois mois cette fois-ci, qui conduit Victor Lafay à faire une infiltration en avril et à enchaîner les séances de kinésithérapie. Ces dernières donnent de bons résultats : Victor Lafay peut à nouveau courir. Il ne ressent plus de gêne et un an après le début de son souci à la cuisse, il peut enfin envisager la suite de la saison avec optimisme.
« PRENDRE DU PLAISIR SUR LE VELO »
Contrairement à sa reprise en 2015, le coureur de 20 ans va mener de front la course cycliste et ses séances de kiné. "J'ai peut-être arrêté trop tôt la rééducation l'année dernière" avance-il. L'idée est réellement d'assouplir au mieux les tissus au niveau de l'adhérence tout en reprenant la compétition. De phases de convalescence en report de dates de reprise espérées, Victor Lafay sort de 13 mois sans course : "Psychologiquement cela a été assez dur d'autant que juste avant ce problème je commençais à prendre la mesure de la course en Espoirs. J'avais notamment bien marché lors du Tour du Chablais". Il relativise toutefois tout sentiment d'amertume : "Néanmoins j'ai réussi à positiver et à prendre mon parti de cette saison perdue. Même si j'ai des doutes sur mon avenir dans le cyclisme, je sais que de toutes manières mon lien avec le vélo serait toujours là. J'ai commencé le cyclisme à 5 ans en pré-licencié. Si mon corps m'avait ordonné d'arrêter le haut-niveau j'aurais obtempéré mais il est certain que j'aurais de toute manière continuer à rouler. Le vélo fait partie de ma vie".
« REPRENDRE DE LA CAISSE »
L'objectif immédiat, à commencer par le Tour du Beaujolais sur lequel il s'aligne ce week-end, est donc de rouler, de réapprendre les codes de la course et surtout de se refaire une caisse : "Il faut que j'accumule les kilomètres de course, y compris pour être le mieux préparé possible sur les courses qui me correspondent, comme le Tour du Val d'Aoste par exemple. Cette échéance arrive sans doute un peu tôt mais je voudrais m'y présenter dans les meilleures conditions possibles". Il conclut : "j'ai été tellement sevré de vélo que mon objectif est surtout de chercher à obtenir le meilleur résultat possible quelque soit la course sur laquelle je me présenterai".