Soleil d'Austerlitz pour Arnaud Démare

Crédit photo Maxime Segers - DirectVelo.com

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La réponse du berger à la bergère ? Presque. Arnaud Démare a en tout cas remporté ce mardi le Mémorial Frank Vandenbroucke, à Binche, deux jours après la victoire de son coéquipier d'un jour en Equipe de France, Nacer Bouhanni, au Tour de Vendée. Il rappelle ainsi que, lui aussi, dispose d'une forme étincelante. "Ça amuse les journalistes de nous opposer", ricane le sprinteur de FDJ. DirectVelo s'est entretenu avec le vainqueur de Milan-San Remo, coiffé sur le podium d'un chapeau de Napoléon et un gigantesque verre de Kwaremont à la main.

DirectVelo : Tu as lancé aux 300 mètres, sans attendre le vrai sprint...
Arnaud Démare : J'avais regardé la vidéo des deux dernières années et ça m'a bien aidé pour le final. Il ne fallait pas trop attendre. Je suis revenu sur Stybar et il y a eu un temps mort. Je n'ai pas voulu attendre et j'ai préféré continuer sur ma lancée car il fallait encore remonter sur les pavés. J'ai tout donné dans les 300 derniers mètres.

UN TRAIN POUR DEUX

Tu n'avais plus gagné depuis la Route du Sud, en juin. C'est une éternité pour un sprinteur ?
Depuis quelques semaines j'ai de bonnes jambes mais j'avais du mal à le montrer, à m'exprimer. Je me sentais fort, à l'Eneco Tour par exemple, mais je n'ai pas pu le faire voir. Je remporte finalement un beau sprint à la pédale, je suis content. Il reste Paris-Tours pour peaufiner tout ça, sur une distance plus élevée et face à de nombreux sprinteurs.

Nacer Bouhanni gagne dimanche au Tour de Vendée, tu lui réponds ce mardi. C'était important ?
Pour moi surtout. Je devais gagner en confiance personnelle. Mais ne vous trompez pas, nous serons deux leaders à Doha. On le jouera ensemble pour l'Equipe de France, avec un train je l'espère mis sur les rails pour nous deux. Je n'ai rien contre Nacer, je lui parle normalement dans le peloton. Ça amuse simplement les journalistes de nous mettre en confrontation.

Il existe cependant une certaine rivalité...
Nacer sera mon dernier adversaire à Doha. J'en ai bien d'autres avant sur ma liste. Au Championnat de France 2014, nous avons déjà signé le doublé sous les mêmes couleurs. Ça avait bien tourné pour moi, mais le sprint était lancé pour nous deux. Il n'y a aucun problème pour tenter de réécrire le même scénario.

ETOUFFANT

Quatre FDJ, quatre Cofidis, un Direct Energie. C'est une sélection diplomatique ?
Il fallait des mecs capables d'emmener des sprints avec de l'expérience au niveau WorldTour. Il était logique qu'on emmène nos coéquipiers au Qatar, autour de Cofidis et la FDJ avec Petit en expert des bordures. Si Bryan Coquard avait été là, on aurait sûrement emmené Angelo Tulik et Yohann Gène.

N'y a-t-il pas un risque d'observer deux trains Français en parallèle ?
A mon avis, on aura déjà eu un gros écrémage ! Si on se retrouve à neuf dans les cinq derniers kilomètres, ce sera beau mais cela m'étonnerait. Il faut trouver un groupe, une cohésion pour s'emmener mutuellement.

L'UCI n'exclut pas de réduire la distance à 150 kilomètres en cas de forte chaleur (lire ici). Quel est ton avis ?
On peut s'attendre à tout ! J'avais disputé l'édition à Oman annulée par 50 degrés quand les boyaux éclataient dans les descentes. J'aime la chaleur, mais ce n'est pas comme chez nous, c'est plus étouffant. J'espère bien m'acclimater.

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