Jacob Hennessy : « J'ai vu les mecs se crisper »
Jacob Hennessy s'est imposé, ce vendredi, sur la 1ère étape d'A travers les Hauts-de-France. Le coureur de la sélection britannique s'est imposé, au sprint, devant Robert Stannard (Australie) et Jordan Levasseur (Armée de Terre). Le lauréat du jour, 20 ans, a pris le temps de revenir sur ce succès pour DirectVelo, sans oublier d'évoquer les deux étapes à venir et la façon de défendre son maillot jaune de leader.
DirectVelo : C'est une grande journée pour toi !
Jacob Hennessy : On avait pour but de jouer le sprint et le général aujourd'hui (vendredi). On pouvait jouer sur tous les tableaux et avec tous les types de scénarios alors on a essayé de mettre des mecs dans les différentes échappées. Mais au final personne n'a vraiment pu sortir et sans grande surprise, ça s'est joué au sprint. Il fallait faire très attention dans le final car il y a eu pas mal de chutes. Les mecs de l'équipe ont fait un superbe travail dans les tous derniers kilomètres et ils m'ont parfaitement déposé dans le dernier virage sur la gauche à environ 300m de l'arrivée.
« LA PLUIE, TU ES OBLIGÉ D'AIMER CA... »
Tu n'as pas du tout été surpris par le scénario de cette étape, particulièrement cadenassée...
L'étape était très courte alors c'est vrai que je me doutais que ça allait se passer comme ça ! En plus, il y avait un sprint intermédiaire en cours d'étape avec des bonifications. Du coup, les équipes avaient intérêt à bien contrôler et c'est ce qu'il s'est passé. Peut-être qu'il aurait pu y avoir quelques bordures mais le vent, même s'il a soufflé tout l'après-midi, n'a jamais été très fort. En plus, on avait ce vent quasi de dos tout le long. Il aurait fallu que des mecs roulent à 55 km/h pour pouvoir sortir. Je ne pense pas que c'était faisable pour qui que ce soit ici.
Après une fin d'après-midi relativement ensoleillée, la pluie a fait son apparition dans les dix derniers kilomètres : Cela a-t-il changé quelque chose dans ta façon d'aborder le sprint ?
En fait, étant donné que je suis Britannique, je pense que j'étais l'un des rares mecs plutôt heureux de voir la pluie faire son apparition (sourires). En Angleterre, tu roules presque tout le temps sous la pluie et tu n'as pas le choix, tu es obligé d'aimer ça. Plus sérieusement, c'est clair que ça a changé quelque chose à la course. J'ai vu les mecs se crisper. La plupart des coureurs commençaient à être beaucoup plus tendus dans les virages. C'était un vrai avantage pour moi car ça me dérange moins que d'autres. J'avais moins à frotter, c'est bien.
« TOUS DANS LE MÊME BATEAU »
On dit que l'appétit vient en mangeant : Tu vas sûrement vouloir conserver ton maillot jaune de leader désormais ?
L'étape de demain sera beaucoup plus longue que celle d'aujourd'hui (199 kilomètres contre 115, NDLR). Il y aura sans doute une échappée cette fois-ci. Je pense que nous avons une équipe assez forte pour essayer de garder le maillot. Cela dit, nous allons plein d'options différentes et il faudra y penser sur cette prochaine étape. On ne va pas tout faire pour garder mon maillot. Peut-être qu'un autre gars de l'équipe peut profiter de cette situation pour aller dans une échappée et jouer la victoire. Encore une fois, l'étape est tellement longue demain qu'il va se passer quelque chose : Ca ne m'étonnerait pas qu'une échappée puisse aller au bout.
De nombreuses équipes n'auront déjà plus que quatre ou cinq coureurs dans leurs rangs au départ de la 2e étape : C'est une donnée importante ?
C'est clair que personne ne va pouvoir vraiment contrôler la course. Personne ne va pouvoir s'amuser à faire comme sur les étapes du Tour de France avec sept ou huit mecs qui emmènent le peloton. Ici, tu ne vas pas t'amuser à sacrifier des coureurs comme ça car il n'y en a pas beaucoup. Chaque mec de l'équipe doit avoir un rôle et doit pouvoir jouer sa carte. Tu ne vas pas sacrifier des mecs... on est tous dans le même bateau et tous les coureurs de l'équipe britannique mériteraient de monter sur le podium comme je l'ai fait sur cette 1ère étape.