Paris-Roubaix se prépare aussi en montagne

Crédit photo Kim Caritoux

Crédit photo Kim Caritoux

Dans la dernière ligne droite avant Paris-Roubaix, Gilbert Duclos-Lassalle avait l'habitude de se mettre au vert sur le Tour du Pays Basque. De la montagne pour le calme de l'esprit et le coup de pédale régulier, qui ne trompe pas. La recette s'applique toujours trente ans plus tard, mais en catégorie Espoirs, puisque certains candidats aux pavés sont venus procéder aux derniers réglages sur la Ronde de l'Isard. Par exemple Corentin Ermenault (Team Wiggins), Alexys Brunel (CC Etupes) et Maxence Moncassin (GSC Blagnac Vélo Sport 31), qui ont tous trois tenu à boucler l'épreuve.

Surprise samedi au Port de Pailhères : c'est Brunel, un des rouleurs de service, qui franchit le sommet en tête, après avoir creusé l'écart dans la vallée qui précède. Hissant sa carcasse longiligne à 2001 mètres d'altitude, le Nordiste était alors "satisfait de ses efforts". En récompense, il troquait son maillot du Comité Bourgogne-Franche-Comté pour le maillot à pois du meilleur grimpeur... Un comble ? Presque. Le lendemain, sur l'étape finale, Brunel attaquait à nouveau avant l'entame du Col de Montségur mais il était repris et distancé par le peloton. "Au moins, j'ai bien travaillé en vue de Paris-Roubaix Espoirs", observait-il.

« UN CADRE QUI CHANGE DE L'ORDINAIRE »

Sur cette dernière étape, Corentin Ermenault s'était mêlé à une échappée matinale. Les jours précédents, il avait suivi le même schéma, tirant des bouts droits en plaine et tentant de s'extraire du peloton. Dans les cols, il passait ensuite à son rythme de croisière. Il explique : "C'était ma première course de montagne et je dois dire que c'était bien sympa !". D'ici Roubaix, il aura "fait [ses] intensités dans un cadre qui change de l'ordinaire".

Maxence Moncassin, placé sur les sprints intermédiaires, termine 8e au classement par points de la Ronde de l'Isard. Il était venu lui aussi pour peaufiner sa préparation. Le dernier jour, il hésitait à abandonner : "J'ai déjà fait un gros bloc de travail de deux semaines après le Tour de Mareuil-Verteillac-Ribérac [où il s'impose sur une étape]. Il ne faut pas laisser trop de jus dans les cols...".

LES ROULEURS DE RETOUR CETTE ANNÉE

Ce retrait programmé était une habitude des équipes belges jusqu'à il y a quatre ou cinq ans, lorsque les Jong Vlaanderen-Bauknecht arrachaient leur dossard l'ultime jour, pour se préserver avant le Tour de Belgique pro ou Paris-Roubaix Espoirs. Depuis, la Lotto-Soudal U23 a changé son fusil d'épaule et fait le voyage aux Pyrénées dans l'ambition de gagner, ou à défaut de faire progresser ses grimpeurs. Les spécialistes en herbe des pavés étaient laissés à la maison... Jusqu'à leur retour cette année dans le peloton, mais plutôt du côté français.

Dimanche, Moncassin était certes parmi les premiers lâchés dans l'ascension de Montségur. Mais le routier-sprinter ariégeois a changé d'avis. Il est aussi le véritable régional de l'épreuve : né à Saint-Girons, ville arrivée le dernier jour, il habite à Salies-du-Salat, qui accueillait le départ de la deuxième étape. Il s'est donc accroché et il a fini : "La Ronde de l'Isard, même si ce n'est pas ta tasse de thé, tu la disputes jusqu'au bout !".

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