Axel Journiaux : « Ne pas s'interdire de rêver »
Axel Journiaux s'est imposé, ce vendredi, sur la 1ère étape du Grand Prix Priessnitz spa, nouvelle appellation de la Course de la Paix (Coupe des Nations Espoirs). Après 133 kilomètres entre Jesenik et Rymarov sur les routes tchèques, le pensionnaire de l'Equipe de France fait coup double et s'empare du maillot de leader. Le coureur de 22 ans revient sur ce succès et aborde le week-end qui arrive pour DirectVelo.
DirectVelo : Tu as réalisé un joli numéro ce vendredi !
Axel Journiaux : Nous voulions être représentés dans l'échappée du jour et je faisais partie des coureurs désignés pour aller à l'avant. On peut dire que tout s'est bien passé pour moi. Je me suis retrouvé avec cinq coureurs de nations importantes. Du coup, je pense qu'on ne savait pas trop quoi faire au sein du peloton. Les équipes ont dû se regarder pour savoir qui allait prendre ses responsabilités. Et finalement ils n'ont jamais pu revenir...
Quand as-tu compris que vous alliez pouvoir vous disputer la victoire d'étape ?
Honnêtement, j'ai mis longtemps à me persuader que ça pouvait le faire, d'autant que je connaissais bien le circuit pour l'avoir déjà fait l'an dernier. Je savais qu'il y avait quelques difficultés dans le final qui allaient permettre au peloton de reprendre du temps. Généralement, sur ce type de circuit final, les équipes de sprinteurs finissent toujours par mettre en route. Mais on ne perdait pas trop de temps et j'ai compris que ça allait le faire dans le dernier tour.
« JE N'AVAIS PAS PARTICULIÈREMENT MARCHE EN SÉLECTION »
Tu as surtout décidé de ressortir seul dans le final...
J'ai attaqué dans la dernière bosse. C'était une belle patate. Il restait environ sept kilomètres en haut et je ne me suis pas posé de questions. C'est une belle victoire d'autant que l'an dernier, je n'avais pas forcément gardé de bons souvenirs de ce circuit. J'avais même été lâché du peloton dans le final. Mais bon, il faut croire que les années passent et que je progresse (sourires).
Ce succès confirme ton retour au premier plan après un début de saison difficile (lire ici) ?
J'avais à cœur de faire une belle prestation ici, surtout que jusqu'à maintenant, je n'avais pas particulièrement marché en sélection nationale. Je suis Espoir 4 maintenant et je me sens bien dans le collectif. Je n'étais pas venu en République Tchèque avec des ambitions particulières si ce n'est celle de faire une belle course et de saisir d'éventuelles opportunités. Je crois que je l'ai fait aujourd'hui.
« ON S'EST POSE PAS MAL DE QUESTIONS »
Tu considères avoir un rôle de "grand-frère" désormais dans ce collectif de l'Equipe de France ?
C'est un rôle que j'aime bien et que j'ai aussi toute la saison au Vendée U. Et puis, quand physiquement ça ne suit pas, j'essaie d'être là au moins mentalement pour l'équipe. A chaque fois que je peux apporter un petit quelque chose, que je peux aider le groupe, je le fais.
Tu as enchaîné les jours de course ces dernières semaines : tu n'avais pas peur que ça finisse par peser dans les jambes ?
C'est vrai que j'enchaîne depuis un bon mois. Et en plus, je ne dispute pas les plus petites courses du calendrier. Mais bon, c'est quelque chose qui était prévu depuis un moment. On s'est posé pas mal de questions avec l'équipe du Vendée U. Mais au final, on voit que c'est bénéfique. J'arrive encore à bien récupérer. Pour l'instant, tout va bien, les jambes répondent encore. Je couperai sûrement après les Championnats de France.
« JE N'AI AUCUNE GARANTIE DE SUIVRE »
Tu es désormais leader de cette Course de la Paix. Comment imagines-tu l'étape reine de ce samedi, qui s'annonce encore plus difficile que l'an passé ?
A vrai dire, on avait déjà pensé à une tactique à mettre en place avec l'équipe mais maintenant que j'ai le maillot, je ne sais plus trop ce qu'on va faire. Je devais essayer de prendre l'échappée mais là, ça va être compromis non ? (rires). Je pense sincèrement avoir du mal à suivre les meilleurs grimpeurs mais il ne faut pas s'interdire de rêver non plus. On verra bien combien de temps je peux réussir à tenir les roues des meilleurs.
L'idée sera peut-être de ne pas tout miser sur toi ?
Oui, c'est sûr. Encore une fois je n'ai aucune garantie de suivre les meilleurs. On ne devrait pas voir une Equipe de France qui va contrôler la course et m'emmener au pied de la dernière ascension. On va adapter nos plans. On va réfléchir à tout ça tranquillement avec l'équipe. En attendant, je vais déjà bien récupérer et profiter de cette victoire.