Alexis Renard : « C’était trop tôt »

Crédit photo Freddy Guérin - DirectVelo

Crédit photo Freddy Guérin - DirectVelo

Alexis Renard est parvenu à confirmer les attentes placées en lui. Lauréat du Challenge Van Eyck-DirectVelo Juniors l’an passé, il débarquait cette saison chez les Élites avec le maillot de Côtes d’Armor-Marie Morin-Véranda Rideau. L’occasion de voir ce qu’il avait vraiment dans le ventre. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que le test s’est avéré concluant. “Je suis satisfait. Je pense avoir fait une saison plus que correcte. J’arrivais dans ce nouveau peloton avec un peu de questionnement mais aussi plein d’envie. Et voir ce que je pouvais faire à ce niveau. Je n’ai pas été déçu”, confirme-t-il auprès de DirectVelo au moment d’évoquer ses souvenirs de la saison écoulée.

« J’AI ENCORE LE TEMPS »

Le Breton se voulait pourtant prudent à la sortie des rangs Juniors. “On m’a toujours dit de faire attention, que ce n’était plus le même vélo. Moi, je me disais que ce n’était pas pour ça que je n’allais plus marcher, même si je comprenais l’idée. Mais je voulais marcher chez les Élites le plus tôt possible”. Bilan : pas moins de sept victoires, six en Toutes Catégories et une étape du Circuit du Mené (Fédérale Espoirs). “C’est très bien d’avoir autant gagné, mais il me manque un gros résultat en Elite Nationale”, relativise-t-il. “Théo (Nonnez), lui, a réussi à gagner en Elite et à marcher sur de grosses courses toute l’année. Et finalement, il passe pro. C’est bien pour lui, c’est mérité, comme il mérite son titre de meilleur coureur de 19 ans au Challenge BBB-DirectVelo”, s’amuse un Alexis Renard 2e (voir classement) et bon joueur.

En réalité, Alexis Renard aurait lui aussi pu rejoindre la Continental Groupama-FDJ en 2019, comme Théo Nonnez. Mais il a préféré rester chez Côtes d’Armor-Marie Morin-Véranda Rideau. Il avait même déjà reçu plusieurs propositions pour être stagiaire professionnel l’été dernier. Toutes déclinées là aussi. “J’avais été blessé en cours de saison (lire ici) et je n’ai même pas encore une saison pleine chez les amateurs dans les jambes. Je ne voulais pas me prendre la tête avec ça tout de suite. C’était trop tôt”. Sûr de son fait, lucide sur ses choix, le puncheur préfère prendre son temps. “Je préférais finir la saison tranquillement chez les amateurs. Pourquoi aller courir avec les pros à 19 ans pour peut-être prendre des raclées ? Ce n’était déjà pas facile sur le Tour de Bretagne et ce n’était qu’une Classe 2. Alors je n’imagine pas le reste…”. Alexis Renard poursuit son développement. “J’ai encore le temps de franchir ces autres paliers. Les pros, c’est un autre niveau. Il faut y aller étape par étape. J’aurai bien le temps de découvrir le niveau supérieur si je suis bon l’an prochain”.

« J’AIME BIEN QUAND LES CHOSES SONT CLAIRES, NETTES ET PRÉCISES »

Alors qu’il considère ne pas avoir fait ses preuves sur les épreuves de catégorie Elite Nationale en 2018, Alexis Renard a tout de même terminé, entre autres, 5e d’étape sur la Boucle de l’Artois et 6e du Grand Prix de Cherves, deux épreuves de Coupe de France DN1. “J’aime bien quand les choses sont claires, nettes et précises. J’aime bien voir ce que je peux faire à court, moyen et long terme. A court terme, je pense à progresser, et je pense à mes études. A long terme, je me donne quatre ans maximum pour passer pro”. Voilà qui est net et précis pour celui qui a débuté en septembre dernier un DUT en Génie Civile du côté de Saint-Nazaire. Comme la plupart des cyclistes de haut-niveau, il bénéficie d’un aménagement, passant son diplôme en trois et non pas deux années.

Une chose est sûre : le lauréat de la Flèche d’Armor avec deux victoires d’étapes s’est découvert cette saison. Et il espère découvrir encore de nouvelles choses à l’avenir. “On m’a toujours dit que j’étais un rouleur… Je me suis dit que j’allais travailler le sprint et j’ai montré que j’avais ma carte à jouer dans ce domaine, finalement. Je n’avance pas trop mal en chrono non plus. Je deviens plus complet”. Quant à la montagne ? “Ça me plairait d’en faire plus souvent ! J’avais adoré le Valromey en Juniors. Même si ce n’est pas pour courir devant, on y apprend toujours”.

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