Laura Asencio : « C’était le bon choix »

Crédit photo Michaël GILSON / DirectVelo

Crédit photo Michaël GILSON / DirectVelo

C’est le titre qu’elle attendait, le grand résultat qui doit lui faire définitivement passer un cap, notamment mental. De plus en plus régulière au niveau national mais jamais capable de s’avérer la plus forte dans le final d’une compétition, Laura Asencio a choisi son jour pour décrocher son premier succès d’importance. La Drômoise - qui réside à Valence - s’est en effet imposée au sprint, ce vendredi, à l’occasion du Championnat de France Espoirs sur route, en devançant assez nettement la Bretonne Marie Le Net et la Nordiste Victoire Berteau sous le ciel généreusement pluvieux de Gray, en Haute-Saône (voir classement). Entretien d’après-course pour DirectVelo avec la nouvelle Championne nationale, qui a prolongé son contrat pour deux nouvelles saisons avec la structure allemande Ceratizit-WNT. 

DirectVelo : Tout s’est joué au dernier moment sur ce Championnat de France qui aurait pu sourire aux échappées !
Laura Asencio : Je suis vraiment contente car sur les Championnats de France, j’ai à chaque fois du mal à concrétiser. Je manque énormément de patience et j’avais toujours fait des mauvais choix jusque-là alors que j’ai une bonne pointe de vitesse, mais je ne me fais pas confiance sur ce point-là. Pendant toute la course, notre comité Auvergne-Rhône-Alpes avait à chaque fois un coup de retard, on n’était pas en bonne posture, sans personne devant. Mais les filles ont super bien géré car le but était d’avoir un sprint massif pour moi. Je suis vraiment contente de concrétiser le travail de tout le groupe. Je sens que j’ai passé un cap.

« PAS SEREINE À 100% »

Il a fallu que tu prennes sur toi pour te forcer à ne pas bouger lorsque le scénario de course semblait dangereux...
Je ne voulais pas bouger. C’était quand même compliqué à mi-course au vu du scénario, avec quatre minutes d’avance pour l’échappée. Je me suis un peu énervée et en même temps, j’ai essayé de rester calme et de garder mon sang-froid en n’attaquant pas. Au final, c’était le bon choix. Je me disais que sur un circuit comme celui-là, il était vraiment possible de boucher deux-trois minutes de retard à condition de bien rouler dans le peloton. Mais je n’étais quand même pas sereine à 100%, je n’étais pas sûre de pouvoir faire le sprint. Il y a quelques années, j’aurais sûrement attaqué dans la bosse mais là, je savais qu’il fallait être patiente et attendre le sprint.

Ces dernières saisons, tu étais régulière mais tu n’arrivais jamais à gagner !
Je pensais être une grimpeuse et du coup, je ne me servais jamais de ma pointe de vitesse. J’ai changé d’entraîneur et je me suis rendue compte, avec Grégory Labbe, qu’au niveau de mes données, je suis bien une sprinteuse. Le staff de mon équipe m’a aussi orientée sur ce côté-là. Maintenant, je vais croire en moi sur cette pointe de vitesse qu’il va encore falloir travailler mais en tout cas, ça peut me permettre de gagner des courses (sourire). 

« C'ÉTAIT UNE GROSSE SURPRISE »

Quelle était ta stratégie sur les derniers kilomètres, comment imaginais-tu négocier ce sprint ?
J’étais dans la roue de Valentine (Fortin) et de Clara (Copponi). Pour moi, Clara était vraiment la fille à surveiller. Mais malheureusement pour elles, elles sont tombées et après ça, je ne me suis plus posée de questions.

Jeudi, tu avais pris la cinquième place de l’épreuve chronométrée…
C’était une preuve de ma forme car je ne travaille pas du tout le contre-la-montre et je ne m’attendais pas à faire 5e. Je pensais arriver dernière au chrono (sourires). C’était une grosse surprise. J’ai bien enchaîné les courses avec l’équipe en ce moment, je me sentais de plus en plus en forme et je suis sûrement arrivée sur ce Championnat à mon pic de forme. Ce chrono était avant tout un entraînement pour la course en ligne, sachant que j’enchaînerai avec le Tour de Bretagne et la Vuelta et à chaque fois, il y aura un chrono. Je suis encore jeune, je dois travailler cet exercice. 

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