Chaque année, la Lotto-Soudal Development se rend au Tour d'Italie Espoirs avec l'ambition de jouer le classement général. Par le passé, la bande à Kurt Van de Wouwer a souvent décroché de bons résultats, comme l'an passé avec la 2e place de Henri Vandenabeele. Pour cette édition 2021 qui débute ce jeudi et se finira le samedi 12 juin, les ambitions sont revues à la baisse. Non pas que les coureurs soient moins bons qu'à l'accoutumée, mais le faible nombre de jours de course incite à la prudence leur directeur sportif et les cinq coureurs alignés, à savoir Arnaud De Lie, Lennert Van Eetvelt, Aaron Van der Beken - notre photo, Luca Van Boven et Thibaut Ponsaerts. Les membres de la Lotto-Soudal n'ont couru que deux kermesses pros, à Rotselaar et à Ruddervoorde. Une préparation assez légère pour préparer une épreuve comme le Tour d'Italie Espoirs. Par conséquent, la formation belge visera en premier lieu une victoire d'étape, ce qui, paradoxalement, n'est jamais arrivé. Et les différents coureurs ont déjà une idée claire de la manière dont ils vont s'y prendre.

ARNAUD DE LIE POUR BIEN DÉBUTER ?

Les deux premières étapes ainsi que la dixième semblent être favorables aux sprinteurs-puncheurs (voir tous les profils). Dès lors, Arnaud De Lie sera la pièce maîtresse. Sa 3e place à la kermesse pro de Rotselaar a rassuré Kurt Van de Wouwer. "On pourrait penser que vu le profil général, ce Giro est trop dur pour Arnaud mais avec ce qu'il a montré à Rotselaar, il est capable de briller. Il peut passer les bosses et il est ultra rapide au sprint". L'Ardennais n'en pense pas moins. "J'aimerais y être au top de ma condition, ambitionne-t-il. Ce n'est pas parce que c'est une année de découverte que je n'ai pas envie de faire des résultats. Chaque course est là pour être gagnée. Si on part défaitiste, c'est déjà plié", commentait-il au soir de sa 3e place à Rotselaar (lire ici).

VAN BOVEN, VAN EETVELT ET PONSAERTS AVANT LA MONTAGNE

Le troisième jour, le profil se corse avec quatre ascensions. L'Espoir 3 Luca Van Boven y voit une première possibilité de briller. "Normalement, c'est une étape de transition. Les gars du général voudront s'économiser. Une échappée peut partir. La fin de l'étape est un faux plat descendant, mais je ne vais pas attendre avant d'essayer quelque chose". Le quatrième jour sera sans doute le premier moment important pour le classement général avec un contre-la-montre plat de 25,4 kilomètres. Un exercice dans lequel l'Espoir 2 Lennert Van Eetvelt aura envie de se tester, tout comme l'Espoir 1 Arnaud De Lie. "Ça fait longtemps que je n’ai plus participé à un chrono. Je suis curieux de voir si je me suis amélioré. Ça me donnera une bonne indication". Le cinquième jour, qui sera la première des quatre arrivées au sommet, a été coché à la fois par Thibaut Ponsaerts et Luca Van Boven. "C'est un parcours ardennais qui correspond davantage à mes qualités. Ce sera une journée difficile, mais il y a moyen de passer", estime Luca Van Boven. Le lendemain, l'ancien coureur de GM Recycling a de nouveau une idée claire de son plan d'attaque. "Vu que cette étape a lieu la veille de l’étape reine, je pense que les coureurs du général donneront plus de liberté à l’échappée. Après une ascension d’une dizaine de kilomètres, ça ne fera que descendre jusqu’à la fin et je compte faire la descente à fond".

AARON VAN DER BEKEN POUR LA VRAIE GRIMPETTE

À partir du septième jour, place à la haute montagne et à l'Espoir 3 Aaron Van der Beken. "Le but est de rouler à l'avant et d'économiser un maximum d'énergie avant la sixième étape. Nous allons enchainer quatre étapes en montagne avec autant d'arrivées au sommet. Mon objectif est une victoire d'étape". Pour se préparer à enchainer les cols, il s'est entraîné à Tenerife, avec Luca Van Boven, Lennert Van Eetvelt et Thibaut Ponsaerts, ainsi qu'un ancien de la maison rouge et noire, Henri Vandenabeele. "Il sera en grande forme. Il est l'un des favoris pour la victoire finale, tout comme Juan Ayuso de la Colpack et Anthon Charmig d'Uno-X. Ce stage nous a fait du bien. Ça a permis de tisser des liens entre nous. Nous sommes même allés à trois reprises au sommet du Teide, à 2200 mètres d’altitude. Je vais rouler à mon rythme et voir quel gars je dois suivre en priorité pour la suite de la compétition. Si possible, j’aimerais viser un bon classement final". La haute montagne en fera moins rire certains. "J’ai moins hâte d’être à la septième étape. Les trente derniers kilomètres ne font que monter et je ne suis pas un grand fan de ce genre d’ascensions", prévient Lennert Van Eetvelt.

UN GIRO BÉNÉFIQUE, QUOI QU'IL ARRIVE

Si l'objectif avoué est donc une victoire d'étape, reste à savoir comment les coureurs de la Lotto-Soudal vont pouvoir rivaliser avec des cylindrées comme SEG Racing Academy, la Conti Groupama-FDJ ou Development Team Sunweb qui ont déjà beaucoup couru. "Ce sera peut-être un peu difficile au début, mais ça pourrait également nous donner un petit avantage sur la fin", estime l'Espoir 3 Thibaut Ponsaerts qui va donc disputer la deuxième épreuve montagneuse de sa carrière. "Ma première chez les Espoirs. J'avais disputé la Classique des Alpes Juniors et ça n'a pas été un succès car on s'est aperçu que j'avais la mononucléose".

Les cinq coureurs pensent aussi déjà aux aspects bénéfiques de ce Giro pour la suite de la saison. "Si je ne marche pas sur ce Giro, ce ne sera pas la fin du monde. Rouler dix jours d'affilée chez les Espoirs arrive une fois dans la saison. Je vais en tout cas ressortir grandi", prévoit Aaron Van der Beken fier de participer au Tour d'Italie Espoirs. "Le fait que Lotto soit la seule équipe belge à y participer a joué un rôle dans ma décision de les rejoindre. Maintenant que j'y suis, je veux en profiter". Le mot de la fin revient à Lennert Van Eetvelt : "Si je parviens à terminer ce Giro avec de bonnes sensations, mon objectif sera plus qu’atteint. Je pense qu’après avoir fait le Giro, on peut faire n’importe quelle autre course".