Mathias Le Turnier : « J’ai très bien digéré »

Crédit photo Nicolas Berriegts - DirectVelo

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Après des dernières années difficiles dans le monde professionnel, achevées par une dernière saison à Delko, perturbée par l’incertitude, avant la fin définitive de la ProTeam, Mathias Le Turnier a sauvé sa place chez les pros. En rebondissant à Nantes, en Continental, le coureur de 26 ans espère enfin faire décoller sa carrière. "Je suis très motivé, après deux ans compliqués. Que ce soit la fin avec Cofidis ou l'année avec Delko, pour deux raisons différentes. L'hiver s'est bien passé, j'ai pu me préparer comme je le voulais, bien récupérer. Physiquement et mentalement. Je vais aborder des courses que je connais bien maintenant, avec un plateau qui grandit chaque année et des coureurs internationaux au départ, j'ai hâte", commence-t-il, à l’occasion de la présentation du Team U Nantes Atlantique.

Mathias Le Turnier n’a pas beaucoup hésité avant de prendre sa décision. "Ça s'est fait assez naturellement et rapidement. Quand on commençait à être fixé sur le sort de l'équipe, qu'on a su que ça ne continuerait ni fusionnerait, Anthony (Ravard) m'a contacté au même moment pour connaître ma situation et mon avenir. Tout de suite le feeling est très bien passé, ça m'a plu". Sa priorité, après cette dernière saison avec Delko, était évidente. "J'avais besoin d'une structure stable, forcément après l'année compliquée, préfère-t-il plaisanter. C'est une équipe à taille humaine, avec un esprit familial et la recherche de performances. Ce n'est pas simple de trouver ça au plus haut niveau, comme il y a plus de staff et de coureurs".

« PROUVER QU’ON A LE NIVEAU D’ÊTRE AU-DESSUS »

En plus de retrouver un projet plus stable, Mathias Le Turnier n’est pas en terrain inconnu. Il y retrouvera Emmanuel Morin, qu’il connait bien. "Je savais en venant là que je retrouverais Manu, que j'ai cotoyé deux ans à Cofidis et avec qui on a été partenaires d'entrainement pendant un an, sur Bordeaux. On s'entend très bien, on fera bien notre mission commune de transmettre notre expérience, et on se complète bien. Dès le stage de novembre j'étais très à l'aise, donc l'intégration s'est faite rapidement". Son objectif sera clairement de retrouver le plus haut niveau. "Comme a dit Anthony, les coureurs dans l'équipe n'ont pas vocation à rester des années. Nantes veut avoir cet esprit de tremplin. Que ce soit pour Manu ou moi qui étions pros, c'est une année où il faut qu'on soit performants pour prouver qu’on a le niveau d'être au-dessus".

Même si les plus grosses équipes du peloton n’ont pas prévu de faire de cadeaux aux coureurs français, sur leurs Classe 1 ou ProSeries, Mathias Le Turnier est prêt à la bataille. "On a vu que Jumbo mettait une grosse équipe à la Drôme Ardèche, ils ne se privent pas. Donc on se doit d'être là pour performer. Accrocher un Top 10 avec une dizaine de WorldTeams au départ, c'est un peu une victoire pour l'équipe, parce que c'est la première année et on débute". S’il apparait beaucoup plus serein, c’est grâce à un hiver qui l’a relancé. "J'ai pu me reposer, physiquement mais surtout psychologiquement. J'ai eu deux hivers compliqués à gérer. Je n'ai pas eu la sensation psychologique d'être frais au départ des saisons, là c’est le cas".

« ÇA M’A PERMIS DE PRENDRE DU RECUL »

Le fait de redescendre d’un cran l’a ainsi soulagé. "Ça m'a permis de prendre du recul. Sur tout ce qui a pu se passer et l'avenir avec Nantes. J'ai très bien digéré, ça me permet d'être plus serein dans ma préparation et mon approche des courses. Aussi dans mon rôle de leader et capitaine de route. Je n'ai pas de pression, je suis content d'avoir des responsabilités". Des responsabilités qu’il devrait assumer dès les premiers coups de pédale de la saison 2022. "Les courses de début de saison, j'y ai souvent performé. J'ai à cœur de lancer une bonne spirale et mettre l'équipe dans cette spirale dès le début". Et, toujours dans son rôle de capitaine, amener ses coéquipiers avec lui. "Si on commence en confiance, ça permettra aux plus jeunes d'évoluer dans la bonne spirale et aller chercher des bons résultats assez tôt".

Car il le sait bien, la pression de faire des résultats à tout prix peut pousser à rater ses courses. "Si on est à la recherche de performance on peut être à contretemps ou être stressé, agacé. Alors que si on lance les choses de manière positive dès le début, le reste de l'année se déroule beaucoup plus facilement". Si toute sa saison ne repose pas sur le mois de février, Mathias Le Turnier pourrait en tout cas avoir une bonne idée de ses capacités. "Je les ai en objectif pour accrocher la meilleure performance possible. Début mars il y a un petit moment sans courses, puis après il y a des courses que j'aime bien mais qui conviennent peut-être un peu plus à Manu. Donc je peux me permettre de faire février à fond, et après d'être toujours là pour le collectif. Avant d'avoir de nouveau des courses pour moi".

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