Juan Ayuso, jeune homme pressé

Crédit photo Nicolas Mabyle / DirectVelo

Crédit photo Nicolas Mabyle / DirectVelo

Juan Ayuso semble sauter les marches trois par trois. Terreur du peloton espagnol chez les Cadets puis les Juniors, il avait (déjà) attiré l’attention du monde du cyclisme en se voyant proposer un contrat de cinq ans (!) chez UAE Team Emirates, au moment même où il n’était encore que J2. Une situation qui ne l’a pas impressionné. “Il faut trouver le bon équilibre pour durer dans le temps. Sans prétention aucune, je pense avoir bien géré jusqu’à présent, je n’en ai jamais trop fait”, expliquait-il à DirectVelo durant l’été 2020 au moment d’évoquer ce contrat longue durée (lire son parcours ici). Un an et demi plus tard, et alors qu’il n’a que 19 ans, Juan Ayuso a déjà largement confirmé qu’il a toute sa place chez les grands.

Lauréat du Tour d’Italie Espoirs l’année dernière, il réalise un début de saison 2022 particulièrement prometteur pour sa première saison complète chez les pros. 4e de la Drôme Classic après avoir accompagné le futur lauréat Jonas Vingegaard jusque dans le dernier kilomètre, puis 2e du Trophée Laigueglia en participant à l’impressionnant triplée de sa formation (voir classement), l’Hispanique n’a pas perdu de temps pour jouer les tout premiers rôles. Pas de quoi le surprendre pour autant. “J’ai fait beaucoup de sacrifices pour arriver au niveau auquel j’évolue actuellement et je n’ai clairement pas à me plaindre de la façon dont ça se déroule jusqu’à présent. Ce n’est pas une grande surprise non plus car je consacre toute ma vie au vélo et derrière cette réussite, il y a beaucoup de travail. 24h sur 24, sept jours sur sept, ma vie est consacrée au vélo”, explique-t-il à DirectVelo lorsqu’on lui demande, en marge du début du Tour de Catalogne (2.UWT), s’il est surpris d’être déjà capable de jouer la gagne chez les pros. “Je me sens privilégié et j’ai forcément envie de continuer sur cette lancée”.

« ON NE ME MET PAS DE PRESSION »

Si le début de saison de Juan Ayuso est déjà bluffant, il aurait en réalité pu être encore meilleur, selon le principal intéressé. “J’ai vite été retardé dans ma montée en puissance par la Covid. Je l’ai chopée après le Tour de Valence et j’ai dû renoncer au Tour d’Andalousie. Ça m’a mis un bon coup d’arrêt, je n’étais pas super bien pendant une dizaine de jours mais finalement, j’ai été capable de très vite retrouver le rythme en compétition”. Avec deux Top 5 en ProSeries, le natif de Barcelone - qui s’est depuis installé dans la province d’Alicante - est plus que jamais convaincu qu’il peut rêver en grand. “C’est vrai que ce n’est pas passé loin plusieurs fois et ça me donne forcément des idées pour la suite. Quand tu fais 4e et 2e comme ça, dès le début de saison, c’est motivant et ça laisse imaginer qu’il est possible d’aller chercher une victoire à terme”. Comme il le disait déjà chez les Juniors, il n'est "jamais trop tôt pour performer"

Attention tout de même à ne pas se précipiter, même si Juan Ayuso a jusqu’ici eu l’habitude d’enchaîner les réussites. Mais il promet rester lucide et profiter de l’expérience de ceux qui l’entourent pour ne pas en faire de trop. “On ne me met pas de pression. Même si les résultats viennent vite, il ne faut pas oublier que je suis encore très jeune. Je crois que je suis plus impatient que l’équipe elle-même”. Sur le Tour de Catalogne puis lors du Tour du Pays basque, le garçon doit continuer de se découvrir. “Ce sont mes premières courses par étapes au niveau WorldTour et donc forcément un moment important et un gros objectif”. Et avec l’appétit qu’on lui connaît, il ne serait pas surprenant qu’il cherche à prouver au plus vite qu’il peut aussi performer sur ce type d’épreuves. Dès maintenant.

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