Dylan van Baarle : « Je suis sans voix »

Crédit photo James Odvart - DirectVelo

Crédit photo James Odvart - DirectVelo

Dylan van Baarle a remporté le Paris-Roubaix (1.UWT) le plus rapide de l'histoire à une moyenne de 45,790 km/h (voir classement). Le Néerlandais d'INEOS Grenadiers s'est imposé en solitaire dans le vélodrome de Roubaix devant Wout van Aert (Jumbo-Visma) et Stefan Küng (Groupama-FDJ). Il revient sur sa victoire au micro de DirectVelo.

DirectVelo : Après ta 2e place sur le Tour des Flandres, te voilà vainqueur de Paris-Roubaix ! 
Dylan van Baarle : C'est incroyable ! J'avais du mal à réaliser quand je suis entré dans le vélodrome. J'ai quand même regardé si personne ne déboulait derrière moi. Heureusement, ce n'était pas le cas et c'est là que j'ai compris que j'allais décrocher mon premier Monument. C'est un rêve de gosse qui se réalise forcément. Chaque coureur veut un jour accrocher ce type d'épreuve à son palmarès. Je suis sans voix. Je vais déposer ce trophée à côté de ma médaille au Championnat du Monde de l'an dernier. Il est temps que je m'achète une armoire pour les ranger, car ça se remplit vite ces derniers mois.

« PAS ENVIE D'ÊTRE LE CHASSEUR »

Ton équipe a été très vue dès le début de course. INEOS Grenadiers a pris les commandements et a réussi une bordure en piégeant beaucoup de favoris comme Mathieu Van der Poel ou encore Wout van Aert...
Ce n'était pas prévu d'entamer les débats si tôt. C'est juste l'illustration de ce qu'on voit depuis des années avec la guerre qui démarre très tôt. Nous étions très concentrés, nous n'avions pas envie d'être le chasseur. C'est pourquoi le mot d'ordre était d'être à l'avant. Réussir à faire péter le peloton était un bon coup mais au-delà de nos espérances. Quand notre directeur sportif nous a expliqué que ça avait cassé alors nous avons embrayé. Nous étions bien représentés dans le premier peloton et derrière, ça roulait à bloc. Nous étions dans une bonne situation, bien que nous étions plusieurs aussi à tourner pour maintenir cet écart.

Tu n'as pas été épargné par les problèmes non plus ! 
Qui n'a pas eu de crevaison aujourd'hui ? Moi aussi, Ganna aussi, mais nous sommes restés calmes et finalement, tout s'est bien passé. Nous voulions rendre la course difficile après la deuxième zone de ravitaillement. Ensuite, je me suis senti fort et j'ai dit à l'équipe de rouler pour moi. Je les remercie d'avoir joué ma carte. Quel printemps de dingue pour nous.

« C'ÉTAIT LA BONNE DÉCISION »

Dans le Carrefour de l'Arbre, tu fais la différence en lâchant Yves Lampaert et Matej Mohoric ! 
Revenir sur eux m'a coûté beaucoup d'énergie , mais je sentais qu'il fallait le faire, car les autres dans mon groupe étaient morts. Quand je les ai rejoints, je suis un peu resté dans les roues pour me reposer. Dans le Carrefour, j'ai retrouvé mes jambes et j'ai décidé d'attaquer. Yves Lampaert et Matej Mohoric étaient un peu fatigués. C'était la bonne décision car derrière, je n'ai fait que creuser.

Michal Kwiatkowski a remporté l'Amstel Gold Race, Magnus Sheffield s'est imposé sur la Flèche Brabançonne et tu l'emportes ici à Roubaix. Quelle série pour INEOS Grenadiers !
Nous avons travaillé des années pour arriver à ce résultat. Nous avons été proches par le passé, mais aujourd'hui, tout s'est bien aligné. Toute l'équipe roule sur un nuage. Je dois aussi remercier le sélectionneur national Koos Moerenhout de m'avoir donné beaucoup de confiance depuis qu'il est à la tête de l'équipe néerlandaise. Il a provoqué un déclic en moi.

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