Comme pour la première édition en 2019, la Bretagne a dominé le relais mixte Juniors du Championnat de France. Il y a trois ans, le scénario était un peu différent avec un chrono canon des féminines, après une chute des hommes. Cette fois, tout le monde a bien tenu sur le vélo. Et le chrono a été sans appel (voir classement). "C’est une victoire amplement méritée, je pense. On travaille dessus depuis longtemps et elle a la plus belle saveur. Même celles de notre équipe qui n’étaient pas sur le chrono sont présentes donc c’est partagé", sourit Titia Ryo. Antoine Hue partage la joie de ses coéquipiers. "C’est vraiment incroyable d’avoir un maillot de Champion de France, après en équipe ça l'est encore plus car ça décuple la joie. C’est vrai que ce n’est pas l’épreuve qui me faisait le plus rêver mais c’est toujours bien de gagner. C’est vraiment vendredi mon gros objectif", reprend-il néanmoins.

Au lieu d’une place d’honneur en individuel, Antoine Hue ne regrette pas d’avoir changé ses plans. "J’avais plus à gagner à participer au relais mixte qu’au chrono individuel car j’aurais fait un Top 15 ou un Top 10 dans une grande journée, ça ne m'aurait pas apporté grand chose alors que là j’ai un maillot tricolore et du bonheur", sourit l’habituel coureur de Loudéac. Femmes comme hommes, la Bretagne était on ne peut plus homogène. "C’est ça qui a fait notre force, on savait qu’on avait un très gros collectif. Il n’y a personne qui sortait du lot, on était tous au même niveau. On a réussi à tous bien s’écouter et c’est la conclusion", explique Titia Ryo. Antoine Hue est d’accord avec sa coéquipière. "C’est le collectif qui a joué, Baptiste (Gillet) et Victor (Dattin) ont appuyé fort sur les pédales, ça joue aussi. On était vraiment motivé à l’idée de conserver le titre". Même s’il a dû laisser ses collègues filer. "Sur la fin, je pense que Baptiste a vraiment accéléré".

« ON A MÊME AMÉLIORÉ NOS TEMPS »

Chez les filles, c’est Maurène Tregouët qui s’est dépouillée avant de laisser ses coéquipières partir. "Chacun avait sa partie de parcours à faire. Maurène faisait beaucoup les relances en haut des bosses. Alizée (Rigaux) et moi les bosses. On a tout donné sur le final, Maurène nous a passé un énorme relais, ça nous a bien lancées". Les Bretons avaient pu profiter d’un stage pour mettre au point leur tactique. "On était en stage il y a deux ou trois semaines et on a travaillé ensemble, on a refait une sortie derrière scooter avec Aurélien Vauléon, Baptiste et Victor, tous les trois en vélo de chrono pour vraiment bien se remettre dedans et mettre du rythme pour retrouver les automatismes", détaille Antoine Hue. Les filles sont elles venues il y a une semaine. "On a fait un stage de quatre jours. On avait fait un test, on avait des temps avec lesquels on savait où on se situerait. On a suivi à la lettre, on a même amélioré nos temps donc c’est top".

L’exercice a plu à tout le monde, même à Antoine Hue qui n’avait pas forcément prévu d’être de la partie. "C’est une épreuve qui m’a fait mal mais c’est vrai que ça m’a plu, le chrono en équipe m’a toujours plu car il y a une notion de gestion de l’effort. Mais avec les autres, ce n’est pas juste toi contre toi, là c’est ensemble qu’on va loin dans l’effort". Titia Ryo est encore plus enjouée en évoquant la discipline. "C’est un collectif, c’est du partage. J’aime beaucoup cette discipline et j’aimerais bien la refaire l’année prochaine". Faut-il encore être parmi les élus si le chrono revient au programme. "Je ne pense pas que le chrono soit ma spécialité, donc je pense qu’il y aura de meilleurs Espoirs que moi pour le relais mixte. Mais ce n’est pas une épreuve qui attire tout le monde donc il y aura peut-être de la place". Histoire de poursuivre la série de la Bretagne dans l’exercice.