Petit chantier sur la première étape de la Ronde de l’Isard. Une journée folle dans laquelle Gwen Leclainche a joué les premiers rôles. Après que quatorze coureurs ont pris les devants, et que l’écart a décollé autour des dix minutes, il restait encore à s’expliquer pour les hommes de tête. Et dans un final accidenté, le coureur du CC Etupes ne s’est pas caché. "On avait vent de côté plus la bosse, c'était la guerre, c'était compliqué d'être dans le groupe". Mais il parvient bien à prendre un groupe de cinq éléments. "Une fois dedans c'est ressorti avec Benjamin (Marais) qui a fait un putain de numéro tout seul. On pensait qu'il y avait le Jumbo devant (Loe van Belle, NDLR), j'ai appris qu'il était tombé mais je pensais qu'on arrivait pour la 3e place avec Enzo Paleni. Je me suis dit qu’il fallait assurer le podium, mais finalement c'était pour la 2e place donc c’était bon".

En effet, le final a été confus. Loe van Belle, qui avait course gagnée après être sorti seul à la patte, a disparu des radars. Il a finalement franchi la ligne sept minutes après son coéquipier, Johannes Staune-Mittet, avec le visage en sang. "On ne savait pas trop où était le Jumbo, en regardant devant on se disait qu'il y avait un sacré écart. Je ne savais pas trop où on en était dans le final", concède Gwen Leclainche, finalement 2e (voir classement). Cette première journée a tout de même proposé un scénario auquel il était prêt. "C'était une journée vraiment spéciale, on savait qu'avec les bordures ça pouvait partir tôt et aller au bout... C'est ce qu'il s'est passé. L’écart est monté super vite, je n'ai jamais eu un écart pareil à l'arrivée d'une course".

Un écart qui pourrait peut-être lui permettre d’assurer un bon classement général. "Je n'étais pas du tout venu pour le général, on avait Baptiste Huyet qui est bien meilleur grimpeur que moi. Mais avec un tel écart on va essayer de faire les choses bien, prendre jour par jour. Je ne vais pas me mettre la pression. J'avais visé l'étape d'aujourd'hui, elle s'est bien passée. Maintenant je vais bien récupérer et faire au mieux". Le gros du peloton a perdu plus de dix minutes, Gwen Leclainche a pu tirer profit des conditions météo particulières pour tenter dimanche d'aller chercher un bonus au général. "Il y avait du vent, bien exposé toute la journée, on en a bien bouffé. Mais le pire était vraiment dans le final quand on est sorti à cinq, on a pris un vent de côté, ça nous a quasiment sortis de la route tellement ça soufflait. Ce n'était pas une journée facile !". Et ce n’était que la première.