David Menut : « J’ai réussi ma saison »
David Menut est en pleine bourre. Déjà lauréat à Pierric il y a deux semaines, l’expérimenté athlète (32 ans) vient de décrocher son deuxième succès en Coupe de France, cette fois-ci sur les terres auboises de Troyes (voir classement). Heureux comme un gamin, en pleine euphorie, le coureur de l’AS Bike Racing tente de profiter de chaque instant, lui qui n’a pas connu que des périodes si réjouissantes durant sa carrière cycliste. DirectVelo a recueilli la réaction d’un homme tout sourire après l’arrivée. Entretien.
DirectVelo : Décidément, Troyes te réussit !
David Menut : Oui et non. J’avais fait des podiums sur des courses internationales mais je n’avais jamais gagné ici.
« J’AI FAIT UN MAUVAIS DÉPART »
Mais tu as remporté Paris-Troyes en 2015…
Ah oui, sur la route ! C’était ma première course chez les pros en plus, c’était particulier. Mais c’est vrai que je pensais au cyclo-cross uniquement… Bon, la boucle est bouclée alors (rire). Je suis super content de gagner aujourd’hui sur un circuit qui me convenait bien. J’ai déroulé mon cyclo, je me suis fait plaisir, même si les écarts n’étaient pas énormes et qu’il fallait rester concentré. C’était du stress jusqu’au bout. J’avais vraiment peur de faire une erreur dans les deux derniers tours et de casser quelque chose. Même avec 20” d’avance, la victoire n’était pas acquise. Gagner ici est une grande satisfaction et un soulagement.
Tu as semblé en gestion !
J’ai fait un mauvais départ. Ça ne s’est pas vu car j’ai repris six-sept mecs dès le premier dévers. Ils sont partis super vite, j’ai été surpris mais je ne me suis pas affolé. Puis j’ai pris les devants sur une portion technique où je me sentais à l’aise. Je ne me suis pas posé de questions, je ne me suis pas trop retourné. J’ai simplement géré à mon allure.
À quel point est-il avantageux de faire sa propre course, seul à l’avant ?
Quand on est seul, on peut dérouler, choisir nos trajectoires, gérer, faire l’effort quand on le souhaite, sans que quelqu’un nous attaque ou nous pousse à la faute. Sur ce circuit, il n’y avait de toute façon pas d’endroits favorables à la course d’entente, aux relais, mis à part sur la ligne droite finale. Il valait mieux faire la course seul dans son coin.
« C’EST DÉJÀ DU BONUS »
On t’a vu te faire plaisir sur la célébration à l’arrivée, lorsque tu es descendu de ton vélo…
(Rire). “Spé”, c’est la marque qui m’a toujours fait rêver depuis gamin, alors c’est un petit clin d’oeil - voir photo ci-dessous -.
Tout semble te réussir actuellement. Tu as toujours été un coureur généreux sur le vélo comme en dehors, notamment avec la presse. Mais là, plus encore que d’ordinaire, on te sent totalement épanoui, radieux…
J’ai réussi ma saison. Le plan était de gagner une manche de la Coupe de France et de me faire plaisir. J’en ai déjà gagné deux, j’ai fait un Championnat d’Europe au-dessus de mes espérances (6e). Maintenant, c’est déjà du bonus pour moi. C’est vraiment full plaisir.
Te considères-tu comme le N°1 français actuellement ?
Jo (Joshua Dubau) est en reprise, Clément Venturini, on le connaît, on sait comment il fonctionne chaque hiver, il n’est pas encore à son niveau. Ce sont des opportunités qui s’offrent à moi parce que ces coureurs-là ne sont pas à 100%. J’en profite, ça me va bien, je ne gagne pas souvent à ce niveau-là alors je prends. Avec la dynamique qui est la mienne cette année, je suis heureux comme un gamin. Mais je n’ai pas la prétention de dire que je suis le meilleur.