Six questions à Samuel Plouhinec
Samuel Plouhinec, qui souffre d’une triple fracture du genou, a rencontré lundi le médecin qui l'a opéré début janvier. Les nouvelles ont donné "un petit coup au moral" au champion de France amateurs. Mais le leader du Team Véranda Rideau Sarthe, qui répond aux questions de www.directvelo.com, reste persuadé qu'il remontera cette année sur le vélo.
DirectVélo : Quel diagnostic ton médecin a-t-il porté sur l'évolution de ta blessure ?
Samuel Plouhinec : Il m'a dit que ça suivait son cours. On voit encore les traits de fracture. Il ne m'autorise pas encore l'appui. J'en ai encore pour deux mois sans appui. Je pensais qu'il allait me donner la possibilité d'avoir un peu d'appui, sans forcément mettre tout le poids du corps. En revanche depuis aujourd'hui, je peux faire de la balnéo. C'est la première fois aujourd'hui que j'ai pu aller dans l'eau. Je peux faire quelques mouvements dans l'eau mais je ne peux donc toujours pas poser la jambe par terre.
Quel est ton état d'esprit ?
Cela commence à être long. C'est long, c'est long (il répète). Je suis motivé pour refaire du vélo même si pour le médecin, je ne dois pas m'emballer. Si ça se trouve quand je vais reprendre, j'aurais toujours des douleurs au niveau de l'articulation qui vont m'empêcher de faire du vélo. On le saura en temps et en heure. C'est délicat en fait car le plateau tibial a été explosé en plusieurs morceaux, et à l'intérieur tout le cartilage a été écrasé. Il y a des sortes de cicatrices à l'intérieur de l'articulation. Et cela peut provoquer des douleurs.
Où en es-tu actuellement dans ta rééducation ?
Je suis en rééducation, à côté de chez moi, à l’Arche (Sarthe). Je suis externe donc je rentre chez moi tous les soirs pour dormir. Entre le 2e et 3e mois, je pense que je vais aller au centre de rééducation de Capbreton (Landes).
Quand penses-tu remonter sur le vélo ?
Il va déjà falloir attendre trois mois (à partir du jour de l'accident). Le vélo me permettra de faire de la rééducation. Maintenant, il me reste deux mois si tout va bien avant de remonter sur le vélo. Après il faudra deux mois d'entraînement. Je veux revenir, ça c'est sûr.
Arrives-tu à garder le moral ?
J'ai pris un petit coup au moral hier quand le médecin ne m'a pas donné l'autorisation de prendre un peu d'appui. Je ne m'attendais à ce qu'il me donne l'autorisation. J'ai perdu huit kilos, j'ai hyper-maigri. Je n'ai plus de muscles. Le médecin m'a bien expliqué que ce n'était pas une petite opération. Le genou était cassé en plusieurs morceaux. Il m'a demandé comment je voyais l'avenir. Je lui ai dit que moi, dès que j'avais le droit de remarcher, je remonterai sur le vélo.
Qu'est-ce que le médecin en pense ?
Il m'a regardé avec des grands yeux. Il n'y croit pas. Pour lui, je ne pourrai pas remonter sur le vélo cette année. Mais on m'a déjà dit cela par le passé. J'ai déjà eu le même discours. En 1999, le médecin m'avait dit que je ne pourrai jamais refaire du vélo. Il était catégorique, et m'avait dit d'oublier le vélo.
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Samuel Plouhinec a pris un petit coup au moral / Crédit Photo : www.velofotopro.com