Période éprouvante pour Samuel Pelcat. “Moralement, c’est compliqué et pesant pour tout le monde, car ça reste du bénévolat en plus du travail que nous avons à côté…”. Déjà contraint d’annuler le Grand Prix de Lillers l’an passé à cause de conditions météorologiques déplorables (lire ici), l’organisateur de l’épreuve nordiste est toujours dans l’incertitude quant à la bonne tenue de l’édition 2020, qui doit se dérouler dimanche. “Je suis optimiste par nature et au niveau du temps, on devrait passer à côté cette fois-ci”, déclare-t-il auprès de DirectVelo. Mais, bien évidemment, la préoccupation majeure d’ici ce week-end n’est pas à trouver en regardant la météo, mais plutôt du côté de l’évolution de l'épidémie de coronavirus. “C’est une situation qui pèse sur toutes les courses et tous les comités d’organisation. J’ai eu la préfecture récemment et pour l’instant, on est dans les clous”. « Pour l’instant », car Samuel Pelcat a bien conscience que la situation pourrait évoluer très vite. “Il suffit qu’il y ait la constitution d’un foyer de dix ou vingt personnes qui contractent le virus dans le département et la course n’aura pas lieu. Il n’y aura pas de demi-mesure, ni de Plan B, c’est évident. C’est donc comme une épée de Damoclès au-dessus de la tête”.

DES RISQUES MULTIPLES

Au-delà de l’éventuelle contrainte de reporter la course, un autre risque existe pour l’organisateur. Ce mercredi en effet, plusieurs formations WorldTour ont annoncé qu’elles ne s’aligneront pas sur les prochaines courses du calendrier. D’autres équipes Continentales ou amateurs pourraient prendre la même décision et ainsi ne pas faire le déplacement dans le Pas-de-Calais. “Nous n’avons toujours pas reçu le bulletin définitif de l’équipe Wanty. Il y a donc une petite inquiétude. Pour le reste, je ne comprends pas trop pourquoi les équipes ne viendraient pas courir si elles en ont l’autorisation. En Italie, d’accord, car personne ne veut se retrouver potentiellement en quarantaine comme aux Emirats. Mais pour Paris-Nice, par exemple, je ne vois pas trop l’idée…”.

LILLERS EN SEPTEMBRE ?

Si le Grand Prix de Lillers ne se déroule pas comme prévu ce dimanche, la course 1.2 se trouvera tout de même un vainqueur plus tard dans la saison. “Nous avons une date de repli, qui n’est pas encore précisément établie. Mais nous ne voulons pas une annulation totale comme l’an passé. En 2019, ça s’était fait le matin-même et pour plein de raisons, des coûts avaient déjà été engagés et nous n’avions plus la possibilité de repousser”. Pour ne pas se retrouver coincé de la sorte cette fois-ci, une décision définitive devra être prise “48h avant le départ de la course”. Autrement dit ce vendredi. En cas de report, le Grand Prix de Lillers pourrait se tenir “durant la période estivale, voire en septembre”.