FDJ : « On nous prendra encore plus au sérieux »

Crédit photo Thomas Maheux

Crédit photo Thomas Maheux

Victoire historique pour la FDJ-Nouvelle Aquitaine-Futuroscope. Samedi dernier, grâce à Evita Muzic, parfaitement épaulée par Brodie Chapman, la formation tricolore a décroché son premier succès dans le WorldTour, à l’occasion de la neuvième et dernière étape du Tour d’Italie. Un succès qui vient récompenser le très bon « Giro Rosa » de l’équipe de Cédric Barre, qui passe en revanche à deux secondes du podium final avec sa leader danoise, Cecilie Uttrup Ludwig. DirectVelo revient sur ces neuf jours de course avec Cédric Barre, directeur sportif de l’équipe pour ce rendez-vous. 

DirectVelo : Avec une victoire d’étape, un maillot distinctif, des 4e et 10e places au général, le bilan de ce Tour d’Italie semble très bon ! 
Cédric Barre : Complètement ! En plus de tout ça, on peut dire que l’on a joué les premiers rôles tout au long de la course. On fait partie des équipes qui ont été au combat tous les jours et qui ont bataillé pour la victoire finale. Si on regarde le classement mondial au lendemain de ce Giro, nous voilà septième. Les équipes nous prenaient déjà au sérieux avant mais là, je pense que l’on nous prendra encore plus au sérieux. On a vu que le groupe était constitué de filles capables de gagner de partout, et c’est nouveau ! Il y a des filles avec de l’expérience et des jeunes qui grandissent, comme Evita (Muzic). On a encore du travail mais on peut regarder vers l’avenir avec confiance.

Le scénario de la dernière étape, avec Brodie Chapman et Evita Muzic dans l’échappée victorieuse, avait-il été anticipé ?
Pas du tout, ce n’était pas programmé. L’idée était vraiment de rouler pour Cecilie (Uttrup Ludwig) et lui permettre de monter sur le podium final. Enfin, disons que l’on s’était dit que l’on irait dans l’échappée que si celle-ci était vraiment imposante et dangereuse. L’idée était surtout de ne pas se faire piéger et de ne pas avoir à rouler derrière un gros groupe où toutes les plus grosses équipes auraient été représentées. C’était le cas, avec 27 filles devant. On se devait d’y être et on l’a fait. On connaît la suite…

Seul petit regret : Cecilie a échoué à deux secondes du podium…
Elisa Longo Borghini était très forte. Elle a eu un passage à vide le deuxième jour, sur l’étape des gravels, mais elle a vraiment frappé fort sur les dernières étapes. Dans la dernière ascension de la dernière étape, on a tenté un petit quelque chose. Il n’y avait que deux secondes à reprendre alors Cecilie a tenté de la surprendre dans un enchaînement de lacets. Elle a réussi à surprendre Niewiadoma et Van der Breggen en reprenant une poignée de secondes, justement. Mais Elisa marquait Cecilie à la culotte, sans surprise.

« ON NE PEUT PAS DIRE QUE L’ON A FAIT UNE GROSSE ERREUR »

Où le podium s’est-il perdu ?
Sur le chrono par équipes, très certainement. C’est un gros axe de travail pour les mois à venir. On a pris cher sur ce chrono inaugural. Sur l’étape de samedi, où Cecilie perd pas mal de temps sur Elisa Longo Borghini, on n’a pas de regrets car ça s’est fait à la pédale, tout simplement. On espérait que Cecilie puisse rivaliser et même jouer la victoire d’étape ce jour-là car c’était une ascension pour elle, sur le papier. Mais elle n’avait simplement pas les jambes. Par contre, je repense à un sprint bonif qu’a fait Elisa Longo Borghini pendant le Giro… Là aussi, avec le recul, c’était vraiment bien joué et ça a fait la différence. Mais de notre côté, mis à part ce mauvais chrono, on ne peut pas dire que l’on a fait une grosse erreur.

Grâce à Evita Muzic, l’équipe a décroché son premier succès en WorldTour !
Je n’aurais pas pu demander mieux. Encore une fois, au départ de cette dernière étape, on n’envisageait pas du tout ce scénario. C’est super. On dit que la première est toujours la plus dure à aller chercher. Maintenant qu’Evita l’a fait, ça va donner envie aux autres. Il reste encore de très belles choses à faire.

Quel avenir imagines-tu pour Evita Muzic ?
Elle a des qualités indéniables mais il y a aussi des axes de travail. Elle sait gagner, notamment grâce à sa bonne point de vitesse. Mais elle doit s’améliorer en chrono et prendre un peu de force. Si elle y parvient, elle pourra jouer le classement général des plus grosses courses à l’avenir. Il devrait y avoir un Tour de France féminin en 2022. Eh bien voilà : ça peut être une des prochaines filles amenées à briller sur le Tour, en tant que Française, en plus. Pour l’instant, elle a la chance de pouvoir apprendre auprès de Cecilie. C’est une très bonne chose.     

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