Dylan Guinet : « J’ai envie de tenter l’aventure »

Crédit photo Freddy Guérin - DirectVelo

Crédit photo Freddy Guérin - DirectVelo

Après deux saisons au VC Rouen 76, Dylan Guinet avait trouvé une porte vers le monde Continental, en fin d’année 2021, pour disputer quelques courses au milieu des professionnels. Sous les couleurs d’EvoPro Racing, équipe irlandaise, le coureur de 24 ans avait pu se faire plaisir sur des courses d’un jour de fin d’année, décrochant même une honorable 24e place au Grand Prix du Morbihan. En 2022, il a remis le maillot vert, pour une saison complète cette fois. À l’occasion du week-end de Coupe de France en Loire-Atlantique, puis à Cholet, Dylan Guinet est revenu avec DirectVelo sur son aventure avec EvoPro Racing après un hiver difficile, son adaptation à un environnement étranger et son avenir dans le peloton.

DirectVelo : Comment se passe ta reprise ?
Dylan Guinet : J’ai repris au Monseré début mars, on a un peu tous eu des problèmes de vélo le temps que ça se mette en place. Puis j’ai fait Drenthe et j’arrive sur mes premières courses en France à la Loire Atlantique et Cholet. C’était très dur le samedi, ça a roulé très vite toute la journée, je pète du groupe de contre de 30 dans le dernier tour, donc c’est plutôt rassurant sur la condition du moment.

Tu as repris sur des courses d’un jour plutôt difficiles à négocier…
Pour le coup c’est un cadeau dans le sens où ce sont des belles courses à faire, mais quand on reprend c’est compliqué. Ce sont des courses d’hommes, quand on n’est pas à 100% on subit un peu, mais je suis là pour engranger de l’expérience. C’est tout benef' !

« C’EST UN MÉLANGE DES CULTURES »

Comment se passe ton adaptation au sein d’EvoPro ?
C’est une culture complètement différente, j’essaye de perfectionner mon anglais parce que ce n’est pas facile. Surtout que les Irlandais ont un accent très prononcé (rires) ! Mais j’ai Conn (McDunphy) qui était à Nogent et qui parle couramment français, il m’aide sur les mots sur lesquels je bloque. De mon côté, comme c’est quand même une équipe qui a un petit budget - je pense qu’on est le plus petit budget sur le week-end de la Coupe de France - j’ai travaillé à l’usine cet hiver, donc je n’ai pas beaucoup roulé. Il faut que je monte petit à petit pour trouver la forme.

As-tu eu une sorte de choc culturel après avoir fait toute ta carrière en France ?
C’est complètement différent de ce que j’ai pu voir en France, comme à Rouen qui est déjà une très grosse équipe très bien structurée. Sur pas mal de trucs, comme l’alimentation, ils ont leurs trucs à eux. Mais je garde mon régime à moi. C’est un mélange des cultures, ça n’a rien à voir avec la France. Ils sont peut-être moins carrés sur certains trucs, et plus carrés sur d’autres.

« ÇA M’A REMIS UN PETIT COUP AU MORAL »

Comment t’es-tu retrouvé dans cette équipe irlandaise ?
J’avais pris le risque de partir. J’avais l’opportunité via mon entraineur (Niels Brouzes, NDLR) qui était en contact avec Morgan Fox, le manager. Il m’a proposé l’aventure, j’ai fait le dernier mois de la saison avec eux. Ils m’ont dit qu’ils souhaitaient me garder, mais j’ai appris que l’équipe n’était pas sûre de repartir. Ça m’a remis un petit coup au moral. Je savais que niveau budget ce n’était pas la plus grosse équipe, donc j’ai travaillé pour mettre des sous de côté et entamer la saison dans de bonnes conditions. Même si ce n’était pas facile.

Pourquoi t’es-tu engagé dans cette équipe ?
J’ai envie de tenter l’aventure une année et voir où ça peut me mener. Je préfère faire de belles courses, parce qu’ils ont quand même un gros calendrier. Et je commençais à ressentir une certaine lassitude chez les amateurs, de faire tout le temps les mêmes courses. J’étais parti pour une dernière saison chez les amateurs, et je pense que j’aurais arrêté. Donc autant voir où ça me mène avec EvoPro.

« J’AI PRIS LE RISQUE, J’AI TENTÉ LE PARI »

T’es-tu fixé des objectifs pour cette année ?
Je suis surtout là pour découvrir et prendre de l’expérience. Pourquoi pas quand je vais monter en forme, sur des manches de Coupe de France, essayer de faire une belle place et me montrer un peu. La Loire-Atlantique, c’est pile poil dans mes caractéristiques normalement, mais avec la forme du moment, j’ai fait au mieux.

Considères-tu cette « aventure » comme une dernière chance ?
C’est un peu la dernière chance, oui. J’avais envoyé des CV en France, aux Contis, mais j’ai eu des retours non favorables. Je n’avais qu’EvoPro pour aller en Conti. J’ai pris le risque, j’ai tenté le pari. J’essaye de me faire plaisir au fur et à mesure de l’année. Si Evo continue et que je n’ai rien d’autre, je referai sans doute un an. Mais l’objectif est que ce soit un tremplin, et essayer de me montrer pour aller dans de plus grosses équipes.

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