Alana Castrique : « Seule, ce n'est pas comparable »

Crédit photo Martine Verfaillie

Crédit photo Martine Verfaillie

Cette 7e place au Championnat de Belgique, Alana Castrique a "du mal à la digérer". La Hennuyère s'est classée en dernière position de son groupe dimanche, à Middelkerke, après avoir effectué un gros effort pour revenir sur la tête de course. "J'ai fait trois kilomètres à bloc pour boucher 32 secondes. Ce n'est pas un effort minime", souligne-t-elle auprès de DirectVelo.

« QUAND JE VOIS QUE JE PASSE JUSTE À COTÉ, C'EST DÉCEVANT »

La coureuse de 23 ans a appris, le week-end dernier, à rouler seule. "Les autres années, j'avais des bonnes équipières avec moi chez Lotto-Soudal. Ici, j'étais seule et il fallait donc faire un choix. Ce n'est pas comparable avec un bloc comme Plantur-Pura, qui était représenté avec huit coureuses. Elles pouvaient aller dans tous les coups et bloquer derrière". C'est exactement ce qu'il s'est passé dans le dernier tour, quand six concurrentes se sont détachées avec notamment la future Championne de Belgique, Kim De Baat. Dans les cinq derniers kilomètres, le peloton semblait résigné et c'est alors qu'Alana Castrique a tenté le tout pour le tout.

Une fois rentrée, sous la flamme rouge, elle a pu profiter d'un court moment de répit avant le sprint, qu'elle a lancé aux 300 mètres. "Quand on sort d'un tel effort, il y avait de l'adrénaline, c'est sûr. Ma faute est soit de ne pas relancer directement, pour avoir l'effet de surprise et prendre quelques mètres, soit lancer trop tôt. Mais j'étais enfermée et quand j'ai vu la porte s'ouvrir, je me suis dit que c'était maintenant ou jamais. Je n'ai pas réfléchi sur le moment même à la distance qu'il me restait à faire. J'ai jeté ma dernière cartouche". L'ex-Championne de Belgique Espoirs s'est écrasée dans les derniers mètres, pour finalement finir dernière du groupe. "Quand je vois que je passe juste à côté, c'est décevant. Je préfère quand même faire 7e que 2e, ça aurait été encore plus décevant. Qui sait, si j'avais lancé directement, je me serais peut-être écrasée aussi. C'était la seule bonne option, ça n'a pas réussi. Je n'ai aucun regrets, j'ai tout donné".

« J'AURAIS AIMÉ PORTER LE MAILLOT TRICOLORE SUR LE TOUR »

Alana Castrique a enfilé ce mardi un autre maillot noir-jaune-rouge, en l'occurence celui de la sélection nationale belge, à l'occasion du Tour de Belgique féminin (WE 2.1). Elle s'est classée 75e du prologue tracé sur le circuit de Chimay (voir le classement). Un rendez-vous qu'elle a abordé avec moins de pression qu'à Middelkerke. "Le vélo de chrono était au service course et les roues sont parties sur le Giro. Du coup, j'ai utilisé un vélo traditionnel. Il n'y avait que 4 kilomètres, ce n'est pas le type de chrono que j'affectionne particulièrement. L'objectif n'était pas de venir chercher le maillot sur cette première journée. De toute façon, je ne serai jamais à 2 ou 3 minutes de la lauréate", relate celle qui a finalement concédé 44 secondes à la Polonaise Agnieszka Skalniak-Sojka.

La membre de l'équipe Cofidis n'est donc pas alignée sur le Giro, qui débute jeudi. "Ce n'est pas forcément ce qui me convient le mieux, je pense. Ça monte beaucoup, ça commence par un prologue. Je préfère donc mettre toutes les chances de mon côté pour le Tour de France, en espérant que la sélection sorte prochainement pour pouvoir le préparer au mieux". Une participation à la Grande Boucle féminine, ce serait "énorme, carrément ! Je pourrai dire que j'ai participé à la première édition du Paris-Roubaix et du Tour de France Femmes. Je suis d'autant plus déçue de mon Championnat de Belgique, car j'aurais aimé porter le maillot tricolore sur le Tour, si je suis sélectionnée".

La plus grosse déception serait de ne pas faire partie de la grande fête de juillet. "La sélection est déjà faite. Les performances n'auront plus aucune importance. Si je ne suis pas sur le Tour, je serai vraiment déçue. Ça voudra dire qu'on ne m'aura mise sur aucun des deux Grands Tours, après mes résultats acquis cette année". Il ne lui reste plus qu'à attendre le coup de téléphone lui annonçant la bonne, ou la mauvaise nouvelle.

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